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International

L'explosion d'une station-service fait 20 morts pendant l'évacuation du Haut-Karabakh

On rapporte que 290 personnes ont été hospitalisées et qu'un grand nombre d'entre elles restent dans un état critique.

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo distribuée par le compte Twitter de Siranush Sargsyan le lundi 25 septembre 2023 montre de la fumée s'élevant après l'explosion d'un dépôt de carburant près de Stepanakert, dans le Haut-Karabakh.
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo distribuée par le compte Twitter de Siranush Sargsyan le lundi 25 septembre 2023 montre de la fumée s'élevant après l'explosion d'un dépôt de carburant près de Stepanakert, dans le Haut-Karabakh.

Source

Associated Press
Associated Press

Au moins 20 personnes ont été tuées et près de 300 autres ont été blessées lors d’une explosion dans une station-service bondée dans la région du Haut-Karabakh, en Azerbaïdjan, qui est survenue pendant que des personnes cherchant à fuir vers l'Arménie faisaient la file pour obtenir du carburant.

Environ 28 000 personnes, soit près du quart de la population de la région, ont traversé la frontière vers l’Arménie depuis que l'Azerbaïdjan a vaincu les forces séparatistes qui gouvernaient la région depuis environ 30 ans lors d'une opération militaire rapide la semaine dernière, selon les statistiques du gouvernement arménien.

Les habitants du Haut-Karabakh se sont précipités pour fuir dès que l'Azerbaïdjan a levé le blocus sur la seule route de la région menant à l'Arménie, qui était en place depuis 10 mois.

Ce blocus a provoqué de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant. Même l'Azerbaïdjan s'est engagé à respecter les droits des Arméniens, de nombreux habitants du Haut-Karabakh craignant des représailles.

«Je pense que nous allons voir la grande majorité des habitants du Haut-Karabakh déménager vers l’Arménie», a souligné le chercheur principal au groupe de réflexion Carnegie Europe, Thomas de Waal.

«On leur demande de s’intégrer en Azerbaïdjan, un pays dont ils n’ont jamais fait partie, dont la plupart d’entre eux ne parlent même pas la langue, et on leur demande de démanteler leurs institutions locales. C’est une offre que la plupart des habitants du Haut-Karabakh n’accepteront pas.»

L'explosion a eu lieu alors que des gens faisaient la queue pour faire le plein dans une station-service à l'extérieur de Stepanakert, la capitale de la région, lundi soir. Le ministère de la Santé du gouvernement séparatiste a indiqué que 13 corps avaient été retrouvés et que sept personnes étaient mortes des suites de leurs blessures. On rapporte que 290 personnes ont été hospitalisées et qu'un grand nombre d'entre elles restent dans un état critique.

La cause de l'explosion demeure inconnue, mais le conseiller présidentiel du Haut-Karabakh, David Babayan, a précisé que les premières informations suggéraient qu'elle résultait d'une négligence. Un sabotage serait «peu probable».

Le ministère arménien de la Santé a indiqué qu'un hélicoptère avait amené quelques victimes de l'explosion en Arménie mardi matin et que d'autres vols étaient prévus. La force russe de maintien de la paix au Haut-Karabakh a également fourni des hélicoptères pour transporter les victimes vers l'Arménie.

De son côté, l'assistant du président azerbaïdjanais, Hikmet Hajiyev, a déclaré sur X (anciennement Twitter), que les hôpitaux azerbaïdjanais étaient prêts à soigner les victimes, mais n'a pas précisé si certaines y avaient été emmenées. L'Azerbaïdjan a envoyé des médicaments pour le traitement des brûlures et d'autres aides humanitaires, a-t-il fait savoir.

Pénurie d’essence

L’armée azerbaïdjanaise a mis en déroute les forces arméniennes lors d’une offensive de 24 heures la semaine dernière, forçant les autorités séparatistes à accepter de déposer les armes et d’entamer des négociations sur la «réintégration» du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan.

L'essence se fait rare à Stepanakert depuis des mois, et l'explosion de lundi a aggravé la pénurie, suscitant l'inquiétude de nombreux habitants quant à leurs chances de réussir à parcourir les 35 kilomètres qui les séparent de la frontière avec l’Arménie.

Mardi, de nombreuses voitures transportant de lourdes charges sur leurs toits envahissaient les rues de Stepanakert.

Les autorités du Haut-Karabakh ont demandé aux habitants de repousser leur départ afin de laisser la route dégagée pour les services d'urgence. Elles ont aussi annoncé que des autobus seraient mis à disposition des personnes qui souhaitent partir.

Le Haut-Karabakh est passé sous le contrôle des forces arméniennes de souche, soutenues par l'armée arménienne, lors de combats séparatistes qui ont pris fin en 1994. Au cours d'une guerre en 2020, l'Azerbaïdjan a repris des parties du Haut-Karabakh ainsi que le territoire environnant que les forces arméniennes avaient revendiqué lors du conflit précédent.

Dans le cadre de l’armistice qui a mis fin aux combats en 2020, la Russie a déployé une force de maintien de paix d’environ 2000 hommes dans la région.

 

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Associated Press
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