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Malgré la hausse des taux d’intérêt, les défauts de paiement hypothécaire sont demeurés à un seuil inférieur à ce qu’ils étaient avant la pandémie pour les clients de la Banque Nationale.
Malgré la hausse des taux d’intérêt, les défauts de paiement hypothécaire sont demeurés à un seuil inférieur à ce qu’ils étaient avant la pandémie pour les clients de la Banque Nationale, a dit son président et chef de la direction, Laurent Ferreira, lors d’une conférence réunissant les grands patrons des grandes banques canadiennes.
M. Ferreira a précisé que l’institution financière montréalaise avait enregistré «une petite» augmentation des défauts de paiement pour les hypothèques à taux variable, mais que cette proportion était inférieure à ce qui était observé du côté des hypothèques à taux fixe et aux seuils d’avant la pandémie.
«Dans l’ensemble, quand nous regardons la performance de notre portefeuille de prêts et la capacité de nos clients de gérer des taux plus élevés, c’est très bon», a-t-il assuré, lundi, lors d’un échange avec l’analyste du secteur bancaire de RBC Marchés des capitaux, Darko Mihelic.
Questionné sur le sujet, M. Ferreira a indiqué que la taille des dépôts bancaires laissait entendre que les finances des ménages demeuraient «robustes», malgré la pression subie par la hausse des taux d’intérêt et l’augmentation du coût de la vie.
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Il a mentionné que près du tiers des emprunteurs hypothécaires avaient augmenté leurs paiements hypothécaires en 2022, et que parmi eux 80% ont un taux variable. «Si on regarde cette cohorte, ils ont toujours plus de liquidités qu'avant la pandémie. Maintenant, il s'agit des premiers paiements [à des taux plus élevés]. Est-ce que ça va s'éroder avec le temps? Évidemment, mais ils vont être capables de soutenir le rythme.»
Le banquier a indiqué que 10% du portefeuille de prêts hypothécaires à taux fixe arrivait à échéance dans les 12 prochains mois et qu’une bonne part des clients qui allaient renouveler avaient un prêt ayant une période d’amortissement inférieure à 25 ans.
Aussi présente à l'évènement, la présidente et chef de la direction de la Banque Laurentienne, Rania Llewellyn, a dit qu'elle ne craignait pas que la hausse des taux d'intérêt nuise à la rétention des clients.
Plus de la moitié des clients de la banque ont un seul produit. Cette donnée représente une occasion pour la vente croisée d'autres produits et services, mais pourrait aussi représenter un risque dans un marché où les clients seraient enclins à magasiner plus activement leurs taux hypothécaires.
Questionnée sur le sujet, la dirigeante a souligné qu'environ 80% des prêts hypothécaires de la banque sont à taux fixe. De ce lot, environ 70% seront renouvelées seulement en 2025. «Pour nous, ça représente un faible risque de taux de roulement.»
La Banque Laurentienne a déployé une «équipe de fidélité» qui contacte les clients et leur propose de nouveaux produits. Mme Llewellyn estime que les efforts de cette équipe contribueront à retenir les clients et à augmenter le nombre de produits et services qu'ils ont avec la Laurentienne.
Pour les prêts aux entreprises, la dirigeante estime que la Laurentienne se démarque sur d'autres fronts que les prix. «Nous sommes très clairs. Nos clients le savent : nous ne concurrençons pas sur les prix, mais sur les services, et ça se reflète dans la satisfaction de la clientèle.»
Elle a réitéré qu'elle anticipait que la hausse des taux d'intérêt permette à l'institution financière d'augmenter ses revenus et ses marges d'intérêts.
Dans un contexte économique incertain, Mme Llewellyn a reconnu que la Banque Laurentienne adoptait une approche plus prudente en matière de réserve de capital.
La Banque Laurentienne doit maintenir un seuil minimal de réserve de capital de 7%, mais la direction vise un seuil plus élevé à 8,5%. À la fin de l'année, ce ratio est monté aux alentours de 9%. Pour le moment, Mme Llewellyn n'envisage pas de déployer ce capital excédentaire.
«Compte tenu de l'affaiblissement des perspectives économiques, j'ai dit publiquement en septembre que même si notre cible est de 8,5%, nous sommes plus confortables aux alentours de 9% et c'est l'engagement que nous avons pris auprès des investisseurs.»