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Société

Pas d'arachides à l'école: un règlement inutile au Québec, dénonce un organisme

Il faut se concentrer sur l'éducation, critique Allergies Québec.

/ CTV News

Plusieurs écoles du Québec ont mis en place des interdictions pour protéger les enfants allergiques aux arachides, mais l'organisme Allergies Québec – qui défend les intérêts des personnes souffrant d'allergies – recommande de mettre fin à ces règlements.

Jeannine Cafaro doit composer avec les allergies de sa fille Nora depuis près de cinq ans.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

«On lui a diagnostiqué sa première allergie vers l'âge de sept mois et, peu après, nous avons ajouté d'autres allergènes. Elle a donc dépassé le stade de l'allergie. Et elle en a développé d'autres», a confié Mme Cafaro lors d'une entrevue.

Aujourd'hui, Nora est allergique aux œufs, à la plupart des noix, au sésame et aux avocats. Mme Cafaro dit avoir travaillé avec la garderie pour gérer les allergies, mais Nora va maintenant aller à l'école.

«Aller à l'école maternelle, c'est une autre paire de manches. Elle aura des amis à côté d'elle qui mangeront des repas pouvant contenir des éléments auxquels elle est allergique», a-t-elle expliqué.

On estime à 75 000 le nombre d'élèves allergiques dans les écoles du Québec. Depuis plusieurs décennies, certaines écoles interdisent les arachides.

Mais ces interdictions n'ont plus raison d'être, selon Dominique Seigneur, porte-parole d'Allergies Québec, qui croit qu'elles donnent aux parents un faux sentiment de sécurité.

«Il y a environ 20 à 25 ans, lorsqu'il y a eu une forte augmentation des allergies alimentaires chez les enfants, les écoles ne savaient pas quoi faire pour protéger les enfants parce qu'il y avait tellement plus d'enfants allergiques qu'elles ont décidé d'interdire les aliments», a lancé Mme Seigneur.

Selon elle, les allergies ont changé. Il y a actuellement neuf groupes d'aliments qui représentent 90% de toutes les allergies, et interdire les arachides – mais pas les œufs ou les produits laitiers – n'a aucun sens, selon elle.

Un autre problème est qu'il n'existe pas de normes provinciales applicables à toutes les écoles.

«Ce que nous aimerions voir au lieu d'interdictions, c'est une organisation générale autour des allergies alimentaires», a-t-elle affirmé.

Cela signifie qu'il faut disposer d'un plan d'urgence, former le personnel, les élèves et d'autres personnes spécialisées en réaction allergique pouvant la traiter à temps. Il faudra aussi enseigner d'autres mesures préventives comme le lavage des mains.

Il s'agit également d'apprendre aux personnes allergiques à se protéger elles-mêmes, ce que Mme Cafaro fait avant que sa fille ne commence l'école.

«Il s'agit en grande partie de lui enseigner, d'une manière adaptée à son âge, ce qu'elle doit faire de son côté pour se protéger», a-t-elle conclu.

Allergies Québec a élaboré un protocole qu'elle espère voir mis en place par le gouvernement dans toutes les écoles.