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«C'est plus dangereux qu'avant, et ça va continuer comme ça...»
De nouvelles données montrent que les décès et les hospitalisations liés aux opioïdes sont en baisse au Canada, mais les données provinciales montrent un tableau bien différent.
Au Québec, les décès liés aux surdoses ont fait un bond de 30 % au cours du premier semestre de 2024, selon l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Christian Boivin a perdu son fils de 15 ans, Mathis, à la suite d'une surdose en décembre 2023. Il affirme que l'on ne fait pas assez pour prévenir les surdoses.
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«Nous pensons à Mathis tout le temps, tout le temps», a-t-il confié. «Même si cela fait plus d'un an, c'est comme si c'était hier pour nous.»
Mathis a fait une surdose de nitazène, un opioïde synthétique cinq fois plus puissant que le fentanyl.
Son père craint que les drogues illicites soient de plus en plus puissantes.
«C'est plus dangereux qu'avant, et ça va continuer comme ça», a déploré M. Boivin.
Les visites aux urgences pour de possibles empoisonnements aux opioïdes ont augmenté de 38 % par rapport à l'année précédente.
«La majorité de la crise de santé publique liée aux opioïdes et aux surdoses ne provient pas des opioïdes prescrits, mais surtout du fentanyl que l'on trouve dans la rue, entre autres», a expliqué la psychologue Gabrielle Pagé.
Lorsqu'il s'agit de prescrire des opioïdes, il faut trouver un équilibre entre les bénéfices et les risques potentiels du médicament.
«Nous savons également que pour un sous-groupe, cela peut conduire à l'abus de substances ou à des problèmes plus importants par la suite», a déclaré Dre Pagé.
Près de 50 000 décès liés aux opioïdes ont été enregistrés au Canada depuis 2016, mais de nouvelles données de Santé Canada montrent que le nombre national est en baisse.
Les chiffres de janvier à juin montrent une baisse de plus de 55 % entre 2023 et 2024.
Au Québec, l'INSPQ a signalé 363 décès liés à une surdose d'opioïdes entre janvier et septembre en 2023, et 485 au cours de la même période en 2024. Les chiffres pour la période d'octobre à décembre n'ont pas encore été publiés.
M. Boivin soutient toutefois qu'il y a encore du travail à faire.
«C'est une crise silencieuse», a-t-il lancé. «Le gouvernement investit de l'argent, mais est-ce suffisant? Je n'en suis pas sûr. Nous en parlons, mais nous n'en faisons pas assez pour prévenir, pour aider.»
M. Boivin encourage les parents à parler à leurs enfants des drogues et des risques qu'elles comportent.
«Il faut s'éduquer soi-même. Quels sont les symptômes? Qu'est-ce que la réduction des risques? Avez-vous de la naloxone à la maison? Il faut s'impliquer davantage en tant que parent pour s'assurer que cela n'arrive jamais à son enfant.»