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Politique

Menaces tarifaires: QS propose la hausse du prix de l'électricité vendue aux É.-U.

«On le sait, il y a des États, notamment New York, la Nouvelle-Angleterre, qui dépendent de l’énergie propre du Québec.»

Ruba Ghazal, co-porte-parole de Québec solidaire, interroge le gouvernement lors de la période de questions à l'Assemblée nationale de Québec, le mercredi 4 décembre 2024.
Ruba Ghazal, co-porte-parole de Québec solidaire, interroge le gouvernement lors de la période de questions à l'Assemblée nationale de Québec, le mercredi 4 décembre 2024.
Coralie Laplante
Coralie Laplante

En réponse aux menaces tarifaires brandies par le président élu Donald Trump, Québec solidaire (QS) demande au premier ministre François Legault de songer à augmenter le prix de l'hydroélectricité vendue aux États-Unis. 

La co-porte-parole de QS, Ruba Ghazal, invite le premier ministre à envisager cette mesure, dans le cas où le président américain mettrait à exécution sa menace d'imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens. 

«Face à ces menaces de hausses tarifaires de Donald Trump, il faudrait qu’on utilise le levier le plus puissant que possède le Québec, et c’est notre hydroélectricité», a affirmé Mme Ghazal, en entrevue, dimanche. 

Elle a indiqué que le Québec pourrait se positionner en disant que, si les États-Unis appliquent leur menace de tarifs douaniers, la province arrêterait de «faire des cadeaux» sur les tarifs de l'hydroélectricité. 

«On le sait, il y a des États, notamment New York, la Nouvelle-Angleterre, qui dépendent de l’énergie propre du Québec», a dit la députée solidaire. 

Hydro-Québec précise d'ailleurs sur son site web qu'environ la moitié des exportations d’électricité du Québec est destinée à la région de la Nouvelle-Angleterre, qui inclut le Maine, le Vermont, le New Hampshire, le Massachusetts, le Connecticut et Rhode Island.

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Alors que les premiers ministres des provinces doivent se rendre à Washington le 12 février dans le cadre d'une mission dirigée par le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, Mme Ghazal estime que M. Legault n'a pas à attendre cette rencontre pour faire sa proposition sur les tarifs d'hydroélectricité. 

«Les intérêts des différentes provinces canadiennes des fois ne sont pas enlignés, on n’a pas besoin d’attendre d’avoir un consensus», a-t-elle soutenu. 

Mme Ghazal a indiqué que le contexte actuel met en lumière que la meilleure façon pour le Québec de défendre ses intérêts est d'être indépendant. 

«Pour Québec solidaire, c’est clair que l’indépendance du Québec va faire en sorte qu’on va pouvoir parler d’une voix forte et unie au Québec pour défendre nos propres intérêts, qui ne sont pas les mêmes que ceux des autres provinces au Canada.»
- Ruba Ghazal, députée de Mercier et co-porte-parole de Québec Solidaire

Toutefois, comme l'indépendance de la province n'aura pas lieu rapidement, la co-porte-parole de QS invite le Québec à mettre de l'avant le levier de l'hydroélectricité dans les négociations avec les États-Unis et à être proactif. 

«Dans la situation urgente où Donald Trump va devenir président officiellement le 20 janvier, utilisons nos propres leviers, utilisons ce que nous possédons qui nous permet d’éviter cette hausse tarifaire sans attendre après le reste du Canada», a-t-elle plaidé. 

Dans une réponse écrite transmise à La Presse Canadienne, la porte-parole du cabinet de la ministre l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette, a affirmé qu'il fallait garder la tête froide. «Attendons de connaître les véritables actions de M. Trump. En ce moment, toutes nos énergies doivent être consacrées à éviter que ces tarifs soient imposés», dit-on.

Hydro-Québec a pour sa part refusé de commenter cette proposition. 

Coralie Laplante
Coralie Laplante