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À seulement trois jours d'élections législatives historiques en France, la dirigeante d'extrême droite du pays soulève le doute à savoir qui serait responsable des armées si son parti prend le contrôle du gouvernement.
À seulement trois jours d'élections législatives historiques en France, la dirigeante d'extrême droite du pays soulève le doute à savoir qui serait responsable des armées si son parti prend le contrôle du gouvernement après le scrutin à deux tours.
Les élections anticipées plongent la France en terrain inconnu, et les politologues peinent à interpréter comment le président Emmanuel Macron et un premier ministre hostile à la plupart de ses politiques partageront le pouvoir si le Rassemblement national de Marine Le Pen remporte la majorité à l'Assemblée nationale – la chambre basse du Parlement français.
Mme Le Pen a dit à plusieurs reprises que Jordan Bardella, son protégé et leader vedette de son parti, dirigerait le prochain gouvernement français si son parti gagnait. Et elle a suggéré dans une entrevue que M. Bardella, âgé de 28 ans, prendrait également en charge au moins certaines décisions concernant la défense de la France et ses forces armées. M. Macron a trois ans pour terminer son dernier mandat de président.
Être commandant en chef des forces armées est un «titre honorifique puisque c’est le premier ministre qui tient les cordons de la bourse», a déclaré Marine Le Pen dans un entretien avec «Le Télégramme» publié jeudi.
La Constitution française édicte que «le Président de la République est le chef des armées» et qu'il «préside les conseils et comités supérieurs de la Défense nationale». Toutefois, la Constitution indique également que le premier ministre «est responsable de la Défense nationale».
Les constitutionnalistes affirment que le rôle exact du premier ministre en matière de politique étrangère et de défense semble être sujet à interprétation.
La France possède des armes nucléaires et ses troupes et son personnel militaire ont été déployés dans de nombreuses zones de conflit à travers le monde.
La dernière fois que la France a eu un premier ministre et un président issus de partis différents, ils étaient largement d’accord sur les questions stratégiques de défense et de politique étrangère.
Mais cette fois, le concept de partage du pouvoir connu en France sous le nom de «cohabitation» pourrait être très différent compte tenu de l'animosité entre les politiques d'extrême droite et d'extrême gauche. Les deux blocs semblent profondément en colère contre le président centriste et favorable aux entreprises.
En mars, Emmanuel Macron a mis en garde les puissances occidentales contre tout signe de faiblesse envers la Russie et a déclaré que les alliés de l’Ukraine ne devraient pas exclure l’envoi de troupes occidentales en sol ukrainien pour aider le pays contre l’agression russe.
Selon l'historien politique Jean Garrigues, «en pratique», si le président français décidait d'envoyer des troupes en Ukraine, le premier ministre pourrait bloquer cette décision, puisque c'est lui qui a les forces armées à sa disposition.
Marine Le Pen est convaincue que son parti, qui a un passé de racisme et de xénophobie, sera capable de traduire son triomphe éclatant aux élections du Parlement européen du début du mois en une victoire lors des prochaines élections législatives à deux tours en France.
Le premier tour aura lieu dimanche. Le second tour décisif est prévu une semaine plus tard, le 7 juillet.
Les sondages montrent que l’issue des élections anticipées reste incertaine dans un contexte de système électoral complexe et d’alliances potentielles. M. Macron est aligné à la fois contre le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, une coalition de partis d’extrême centre gauche qui comprend la France insoumise de Jean Luc Mélenchon.
Si le Rassemblement national obtient le mandat d'une majorité d'électeurs pour former un nouveau gouvernement, Mme Le Pen a déclaré que M. Bardella, qui n'a aucune expérience en matière de gouvernance, s'efforcerait d'être ferme, mais pas hostile au président en exercice.
«Jordan (Bardella) n’a pas l’intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes», a-t-elle tranché en entrevue avec «Le Télégramme».