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Ces réformes, qui auraient modifié le droit de vote, sont redoutées par le peuple autochtone kanak.
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé mercredi la suspension de la réforme controversée du mode de scrutin en Nouvelle-Calédonie, à la suite d'une série d'épisodes meurtriers dans ce territoire français du Pacifique.
Ces réformes, qui auraient modifié le droit de vote, sont redoutées par le peuple autochtone kanak, qui affirme qu'elles l'auraient marginalisé davantage. Ce problème a provoqué les pires violences dans l’archipel depuis des décennies.
Les violences ont éclaté le 13 mai en réponse aux tentatives du gouvernement Macron d’amender la Constitution française et de modifier les listes électorales en Nouvelle-Calédonie.
La France a déclaré l'état d'urgence sur son territoire du Pacifique le 15 mai et a dépêché des centaines de renforts pour aider la police à réprimer la révolte, qui s'est accompagnée de fusillades, d'affrontements, de pillages et d'incendies criminels.
Les deux côtés de la division amère de la Nouvelle-Calédonie – les Kanaks autochtones, qui veulent l’indépendance, et les fidèles de la France – ont érigé des barricades, soit pour se révolter contre les autorités, soit pour protéger leurs maisons et leurs propriétés. Les manifestants indépendantistes ont érigé des barricades de véhicules calcinés et d’autres débris, transformant certaines parties de la capitale, Nouméa, en zones inaccessibles.
«Le projet de loi constitutionnelle concernant la Nouvelle-Calédonie, j'ai décidé de le suspendre, a déclaré M. Macron. Nous ne pouvons pas laisser l’ambiguïté pendant cette période. Il faut le suspendre pour donner toute sa force au dialogue sur le terrain et au retour à l’ordre.»
Le ministère français de la Justice a confirmé mercredi le décès, le 11 juin, d'un homme de 34 ans, blessé lors d'un affrontement avec la police le 29 mai. Une autopsie a été ordonnée et une enquête a été ouverte sur l'usage de la force par le policier impliqué.
Louis Mapou, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a présenté ses condoléances et appelé au calme. «J'appelle à la suppression immédiate des barricades et au retour à la paix», a-t-il martelé.
Par ailleurs, le gouvernement français a prolongé le couvre-feu nocturne dans tout l'archipel jusqu'au 17 juin.