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L’Union des producteurs agricoles (UPA) a besoin d’aide. Les évènements climatiques extrêmes de cette année ont lourdement affecté de nombreux producteurs agricoles qui demandent à Québec un soutien d’urgence.
«Ce qu'on vit, c'est du jamais vu»: l’Union des producteurs agricoles (UPA) appelle à l'aide. Les événements climatiques extrêmes de cette année ont lourdement affecté de nombreux producteurs agricoles qui demandent à Québec un soutien d’urgence.
En compagnie de nombreux producteurs réunis à Saint-Clotilde, vendredi, Martin Caron, président de l'UPA, a lancé ce cri du coeur à l'intention du premier ministre François Legault et du ministre de l'Agriculture, André Lamontagne.
Voyez le reportage de Lili Mercure sur ce sujet dans la vidéo.
«Si on est ici, c’est parce que c’est vraiment urgent. On peut utiliser le terme "catastrophe"», a lâché M. Caron. Le président a souligné «la fréquence et l’intensité des anomalies météorologiques ont causé des dommages exceptionnellement élevés dans la majorité des régions du Québec», dans un communiqué envoyé en marge de la conférence de presse.
On affirme que les programmes habituels «n’ont pas été conçus pour pallier les risques grandissants des changements climatiques» et c’est pour cette raison que le gouvernement Legault doit offrir «rapidement un soutien d’urgence».
Des centaines de productrices et producteurs horticoles qui sont directement affectés par l’exécrable météo des dernières semaines. Ce sont les productions de fraises, de framboises, de pommes de terre et de nombreux autres légumes qui ont été principalement malmenées. Le secteur des fraises et framboises affirme avoir essuyé des pertes de 8,5 millions de dollars jusqu'ici.
Conditions météorologiques désastreuses : les pertes enregistrées par les producteurs agricoles n’ont jamais été aussi importantes, selon l’UPA. Les associations du secteur maraîcher du Québec font front commun et demandent une aide urgente au gouvernent provincial. @NoovoInfo pic.twitter.com/Q6r5JVAacD
— Lili Mercure (@lili_mercure) August 4, 2023
Qu'arrivera-t-il aux producteurs si ça continue ainsi? Les déclarations du président de l'Association des producteurs des fraises et framboises du Québec, Michel Sauriol, laissent entrevoir des années noires pour l'industrie, mais aussi pour le reste de la chaîne.
«Nos augmentations de coûts de production, ça a été entre 22% et 28% depuis la pandémie. Je peux vous dire que les prix vendus n’ont jamais été à la hauteur de nos coûts de production», a déploré M. Sauriol, en appelant à la collaboration de la classe politique, des consommateurs et des autres intervenants de la chaîne d'alimentation, soit les détaillants.
D'après M. Sauriol, les précipitations de l'été 2023 vont avoir un impact «même sur les plantations de l’an prochain», et cela pourrait se faire sentir «jusqu'en 2025».
Le message est le même à l'échelle de l’UPA: des problèmes d’approvisionnement alimentaire surviendront. «Les détaillants et grossistes sont à même de constater qu’ils devront se rabattre sur les marchés extérieurs, car les produits du Québec ne seront pas disponibles en quantité suffisante», dit-on. Les conséquences des évènements climatiques des dernières semaines pourraient même se traduire par la disparition de plusieurs fermes.
«Les récoltes disponibles ne suffiront pas à rencontrer la demande locale», ajoute Catherine Lefebvre, de l'Association des producteurs maraîchers du Québec.
Le financement des travaux urgents pour préserver les récoltes récupérables fait partie des solutions qui pourraient permettre des producteurs de se maintenir à flot. La bonification du nouveau programme ad hoc de La Financière agricole du Québec (FADQ) devrait aussi être envisagée par Québec afin d’aider les producteurs dans le besoin.
«Le retrait de la limite d’intervention basée sur le bénéfice net au programme Agri-Québec, le report du paiement des primes au programme d’assurance récolte ainsi qu’un congé de paiements sur les prêts à la FADQ» devraient être mis en œuvre «dès maintenant».
Québec annoncera des mesures dans les prochains jours afin de venir en aide aux producteurs agricoles des régions éloignées, à commencer par ceux de l’Abitibi-Témiscamingue, où la sécheresse a sévèrement affecté les récoltes de foin et les pâturages.
Dans un courriel à La Presse canadienne, le cabinet du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, confirme qu’en raison d’un «déficit de précipitations important» en Abitibi-Témiscamingue, «la Financière agricole du Québec complète actuellement son analyse visant à compenser les entreprises assurées pour la protection d’assurance récolte collective Foin et pâturages. Une communication est prévue dans les prochains jours», précise-t-on.
Michel Sauriol soutient n’avoir jamais rencontré en 46 ans de carrière des «épisodes [météo] aussi épouvantables et dommageables.» Le président de l'Association des producteurs de fraises et framboises du Québec affirme que les dommages causés par ceux-ci engendrent de la détresse chez «des gens optimistes qui défonçaient des murs pour avoir la plus belle récolte possible».
«Nos agriculteurs ont misé des millions pour arriver à obtenir des récoltes. Cette année, ça a été anéanti», ajoute-t-il inquiet.
Avec la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de l'information de La Presse canadienne.