L'Ukraine revendique une attaque destructrice

Les forces d'opérations spéciales ukrainiennes ont affirmé avoir détruit neuf hélicoptères russes sur deux aérodromes situés dans les régions occupées par la Russie, lors d'une attaque nocturne visant des cibles dans l'est et le sud de l'Ukraine.

Elles ont également touché des équipements militaires, un système de défense aérienne, des entrepôts de munitions et des pistes d'atterrissage, selon un communiqué. Des dizaines de militaires russes ont été blessés lors de cette attaque dont le nom de code est «Opération Dragonfly».

Cette déclaration est intervenue quelques heures avant qu'un fonctionnaire n'affirme que les États-Unis avaient tenu la promesse faite le mois dernier par le président Joe Biden à son homologue ukrainien de fournir le système de missiles tactiques de l'armée, connu sous le nom d'ATACMS.

Alors que certaines versions de ces missiles peuvent atteindre une distance d'environ 300 kilomètres, le fonctionnaire a précisé que ceux qui ont été envoyés à l'Ukraine ont une portée plus courte et transportent des armes à sous-munitions, ce qui les rend aptes à attaquer des aérodromes.

Le fonctionnaire n'était pas autorisé à discuter publiquement de la question avant une annonce officielle et s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat.

La mise au point de ces armes accentue la pression sur le Kremlin, alors que les deux parties recherchent des avantages sur le champ de bataille à l'approche de l'hiver et de ce qui s'annonce comme une longue guerre d'usure.

La déclaration ukrainienne ne précise pas comment les cibles ont été atteintes. Les autorités russes n'ont pas commenté ce rapport. Il n'a pas été possible dans l'immédiat de vérifier les affirmations des deux parties concernant les champs de bataille.

Les aérodromes, situés dans les régions de Louhansk et de Berdyansk, se trouvent derrière la ligne de front. Les militaires russes pensaient apparemment qu'ils se trouvaient à une distance sûre des attaques ukrainiennes.

Pendant ce temps, la Russie lance de nouvelles unités dans ses efforts pour prendre une ville clé de l'est de l'Ukraine, selon des analystes occidentaux, après des revers apparents qui ont ralenti son assaut tout au long de la journée.

La tentative de prise d'Avdiivka, une ville lourdement défendue qui fait obstacle à l'ambition de Moscou de prendre le contrôle de toute la région de Donetsk, est l'opération offensive la plus importante de Moscou en Ukraine depuis le début de l'année, a précisé mardi le ministère britannique de la Défense.

L'offensive du Kremlin pour revendiquer Avdiivka intervient après des mois de lutte contre la contre-offensive de l'Ukraine, lancée par Kyiv quelque 16 mois après l'invasion totale de la Russie.

Les forces du Kremlin déployées à Avdiivka progressent probablement lentement et subissent de lourdes pertes dans ce qui s'avère être un effort coûteux, a déclaré le ministère britannique de la Défense sur X, la plateforme de médias sociaux anciennement connue sous le nom de Twitter.

Selon un groupe de réflexion basé à Washington, le rythme de l'attaque russe sur la cible lourdement fortifiée aurait ralenti ces derniers jours depuis son lancement la semaine dernière.

Les responsables russes n'ont fait aucun commentaire immédiat sur l'évolution de la situation autour d'Avdiivka.

Citant l'état-major ukrainien, l'Institut pour l'étude de la guerre a déclaré que les forces ukrainiennes avaient repoussé 22 attaques russes lundi, alors que 30 assauts avaient été signalés la veille. Les autorités de Kyiv ont indiqué que la Russie avait lancé jusqu'à 60 attaques par jour au milieu de la semaine dernière.

Le ministère ukrainien de la Défense a déclaré mardi que la Russie tentait toujours d'encercler la ville, avec dix attaques au cours des dernières 24 heures.

Le ministère de la Défense du Royaume-Uni a dit que les efforts de la Russie pour envahir Avdiivka «semblent de plus en plus improbables à court terme».