L'UE ouverte à une adhésion de l'Ukraine

Le président du Conseil européen, Charles Michel, qui présidait à Bruxelles le sommet des 27 dirigeants de l'Union européenne (UE) au cours duquel la décision a été prise, l'a qualifiée de «signal clair d'espoir pour leur peuple et notre continent».

Bien que le processus entre l'ouverture des négociations et l'adhésion définitive de l'Ukraine puisse prendre de nombreuses années, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué l'accord comme «une victoire pour l'Ukraine, une victoire pour toute l'Europe».

«L'histoire est faite par ceux qui ne se lassent pas de se battre pour la liberté», a ajouté M. Zelensky.

Le premier ministre belge, Alexander De Croo, a déclaré qu'il s'agissait également d'un coup dur pour le président russe, Vladimir Poutine. «C'est un message très clair pour Moscou. Nous, les Européens, nous ne lâchons pas l'Ukraine», a-t-il dit.

Pour sa part, le premier ministre hongrois Viktor Orban a indiqué que son opposition restait inébranlable. Toutefois, comme une décision unanime était requise, il a décidé de laisser son droit d'opposition s'éteindre parce que les 26 autres députés plaidaient si fermement en faveur de l'Ukraine.

Selon les règles de l'UE, une abstention n'empêche pas l'adoption d'une décision.

Un fonctionnaire de l'UE, qui a demandé à ne pas être identifié en raison du caractère privé des négociations du sommet, a mentionné que M. Orban était «momentanément absent de la salle d'une constructive et convenue à l'avance» lorsque la décision a été prise.

M. Orban a déclaré qu'il s'était retiré, car tous ses homologues étaient déterminés à mettre l'Ukraine sur la voie de l'adhésion à l'UE, bien que leur position ne l'ait pas fait changer d'avis.

«Le point de vue de la Hongrie est clair: l'Ukraine n'est pas prête à ce que nous entamions des négociations sur son adhésion à l'UE. C'est une décision complètement illogique, irrationnelle et inappropriée», a-t-il déclaré.

En même temps que l'Ukraine, les dirigeants de l'UE ont également décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion avec la Moldavie, voisine de l'Ukraine.

Aux États-Unis, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a salué `la décision historique de l'UE d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, une étape cruciale vers la réalisation de leurs aspirations euroatlantiques'.

Par ailleurs, l'Union européenne n'est pas parvenue à se mettre d'accord jeudi sur un programme d'aide financière de 50 milliards d'euros (54 milliards $) dont l'Ukraine a désespérément besoin pour rester à flot.

Le premier ministre Orban a opposé son veto à cette aide, portant un nouveau coup dur au président ukrainien. Ce dernier n'a pas réussi cette semaine à persuader les législateurs américains d'approuver une aide supplémentaire de 61 milliards $ pour l'Ukraine, principalement pour l'achat d'armes aux États-Unis.