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Six personnes manquent toujours à l'appel.
Les autorités ont confirmé dimanche soir qu'une première victime a été extirpée du bâtiment qui a été la proie des flammes dans le Vieux-Montréal, jeudi.
Le commandant de la Section des incendies criminels du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Steve Belzil, a annoncé en point de presse qu'un premier corps a été extirpé des décombres vers 18h45, dimanche.
Des démarches d'identification en collaboration avec le laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale seront nécessaires pour identifier la victime.
«Notre objectif est que l'enquête avance afin de fournir des réponses aux familles éprouvées», a déclaré M. Belzil.
En plus du corps retrouvé, six personnes sont toujours portées disparues.
M. Belzil avait expliqué samedi que la police n'avait pas exclu la possibilité que d'autres victimes soient retrouvées dans les ruines. Il a dit aux journalistes que la police ne savait pas combien de personnes disparues étaient des touristes séjournant à court terme et combien vivaient dans le bâtiment à longueur d'année.
Le chef de division du Service de sécurité incendie de Montréal, Martin Guilbault, a indiqué que les travaux de démantèlement du deuxième et troisième étage ont commencé dimanche après-midi. Il a précisé que ces étapes sont nécessaires afin de donner un accès sécuritaire des lieux aux intervenants.
Un camion-nacelle, des grus et d'autres équipements ont été déployés sur la scène de l'incendie pour faciliter les travaux.
M. Guilbault a également indiqué que des tentes ont été érigées `afin d'offrir des espaces de travail et de réhabilitation à tous les intervenants sur place'.
Il a précisé qu'il est trop prématuré d'établir les causes et circonstances de l'incendie.
Le père d'une jeune femme qui manque toujours à l'appel souhaite que la Ville s'assure que tous les logements locatifs disposent de sorties de secours appropriées.
Charlie Lacroix, 18 ans, vivait dans la banlieue montréalaise de Terrebonne et séjournait dans un logement Airbnb dans l'immeuble après avoir passé la journée en ville.
Son père, Louis-Philippe Lacroix, a raconté qu'on lui avait dit que sa fille avait appelé le 911 deux fois en quelques minutes, incapable de sortir de l'unité dans laquelle elle séjournait, qui n'avait ni fenêtre ni issue de secours.
«Comment quelqu'un peut-il louer un appartement, que ce soit pour un jour, ou un an, ou quelle durée que ce soit, sans aucun moyen de sortir?» a-t-il demandé dans une entrevue dimanche.
M. Lacroix espère que la tragédie conduira à une action de la Ville pour s'assurer que les logements de type Airbnb et les appartements disposent d'une sortie de secours.
«C'est arrivé, nous ne pouvons rien y faire, maintenant faites tout ce que vous pouvez pour éviter une autre histoire comme celle-là», a-t-il déclaré.
M. Lacroix n'avait pas d'autres mots que «triste» pour décrire comment il se sentait, et a dit que sa fille «avait sa vie devant elle».
Plus tôt dimanche, les enquêteurs ont inspecté les lieux et pris des photos à partir d'une plateforme élévatrice, avant que les restes du bâtiment ne commencent à être démantelés.
Martin Guilbault avait annoncé samedi soir que le bâtiment serait démonté «brique par brique» pour assurer la sécurité des lieux pour les enquêteurs.
Alina Kuzmina, qui séjournait dans l'immeuble avec son mari après avoir assisté à un concert à Montréal, se trouve chanceuse d'être en vie.
Mme Kuzmina, qui vit à Cornwall, en Ontario, a mentionné que son mari avait été réveillé jeudi peu après 5h30 par un fort bruit et avait remarqué la lueur des flammes sous la porte.
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Le couple a rapidement rassemblé quelques objets - laissant derrière lui la plupart de ses biens - et s'est échappé de l'unité située au demi-sous-sol en brisant une fenêtre, a-t-elle raconté dans une entrevue dimanche.
En quittant le bâtiment, elle a dit avoir vu un homme sauter par la fenêtre. «Il n'y avait pas d'issue, a-t-elle dit. L'escalier était en feu.»
Bien que Mme Kuzmina ait remarqué deux alarmes incendie dans le logement à son arrivée, elle n'a jamais pensé à se demander si elles fonctionnaient. Elle a remarqué qu'elles ne s'étaient pas déclenchées une fois à l'extérieur.
«Je me souviens avoir pensé : où sont les alarmes incendie? Pourquoi est-ce que je n'entends rien? J'en ai vu deux dans l'unité, pourquoi aucune ne s'est déclenchée?», a-t-elle déclaré.
Le couple a pu s'échapper avec quelques égratignures, et Mme Kuzmina estime que cela aurait probablement été pire s'ils étaient restés à un étage supérieur.
Neuf personnes ont été blessées dans l'incendie. En date de dimanche après-midi, deux demeuraient à l'unité des grands brûlés du Centre hospitalier de l'Université de Montréal, tous deux dans un état stable.
Les pompiers pensaient à l'origine qu'une seule personne manquait à l'appel, mais ont appris plus tard que plusieurs appartements de l'immeuble étaient utilisés comme logements Airbnb.
La Ville a rappelé que les locations à court terme de type Airbnb sont illégales dans la zone où se trouve le bâtiment.
Alexandre Bergevin, avocat du propriétaire de l'immeuble, Emile-Haim Benamor, a déclaré dimanche que les Airbnbs de l'immeuble n'étaient pas exploités par son client, mais plutôt par des locataires, ajoutant que des mesures avaient été prises pour mettre fin à cette pratique.
Il a précisé dans un message texte que le système d'alarme avait été remplacé en 2019 et a été testé régulièrement depuis.
L'aménagement du bâtiment est complexe, écrit-il à propos des sorties de secours. «Il a toujours été jugé conforme dans le passé.»
La police a fait savoir que M. Benamor coopère avec l'enquête.
Ben Breit, directeur international des communications de confiance et de sécurité chez Airbnb, a affirmé que la société apporte un soutien aux personnes concernées et coopère avec l'enquête policière.
«Nos pensées vont aux victimes de cette tragédie, ainsi qu'à leurs familles et à leurs proches», a-t-il déclaré dans un courriel.
L'entreprise n'a pas répondu aux questions quant à savoir si l'incendie entraînera des changements de politique ou des efforts pour limiter l'utilisation de la plateforme par les hôtes opérant illégalement.