Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Politique

Les seuils d'immigration du gouvernement Legault sont «faux», dénonce «PSPP»

Selon le chef péquiste, la CAQ a tenté «d’induire la population en erreur».

Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du PQ, lors d'un événement de son parti en octobre 2023 à Québec.
Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du PQ, lors d'un événement de son parti en octobre 2023 à Québec.
/ Noovo Info

Source

Noovo Info

Le gouvernement de François Legault a tenté «d’induire la population en erreur» en manipulant la méthode de calcul des seuils d'immigration, selon le Parti québécois (PQ). Le chef Paul Saint-Pierre Plamondon accuse même la Coalition avenir Québec (CAQ) de mensonges; selon lui, dire que le seuil d'immigration a été maintenu à 50 000 est «absolument faux».

Dans un long message publié dimanche sur Facebook, le chef péquiste a déclaré que Québec «camoufle» le nombre d'immigrants permanents qu'il veut accueillir dans la province, et prévient par-dessus le marché que les décisions de la CAQ en matière d’immigration causeront «une crise sociale sans précédent».

Legault et la CAQ «excluent certaines catégories du calcul qu’ils annoncent», a dénoncé M. Saint-Pierre Plamondon lors d’un entretien téléphonique avec Noovo Info, dimanche. «C’est vraiment à nouveau un manque de transparence de la CAQ, qui prend l’électorat pour des valises.»

Selon le chef péquiste, ce sont plutôt 64 000 immigrants permanents qui entreront chaque année au Québec en prenant en considération les immigrants catégorisés comme «gens d’affaires» et les immigrants faisant partie du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Lors de son annonce de mercredi, Québec a toutefois annoncé vouloir accueillir annuellement 56 500 immigrants pour les années 2024 et 2025.

Christine Fréchette, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, a réagi à ces accusations de M. Saint-Pierre Plamondon en disant que les seuils d'immigration établis par son gouvernement sont «clairs»: «50 000 admissions régulières, en plus du PEQ qui est composé d’étudiants francophones prêts à travailler et déjà au Québec».

La ministre Fréchette maintient donc ce qui a été dit cette semaine. En conférence de presse le 1er novembre dernier, le premier ministre Legault, accompagné de Mme Fréchette, a souligné que l’immigration est «un levier» qui permettra à la province de «répondre aux besoins du marché du travail dans toutes les régions».

M. Saint-Pierre Plamondon pense toutefois qu'augmenter les seuils d’immigration ne comble pas forcément la pénurie de main-d’œuvre. Et aux yeux du chef du PQ, le Québec n’est tout simplement pas en mesure de faire face à ces nouveaux seuils d’immigration, compte tenu de la crise du logement et le niveau actuel de services publics dans la province.

«On ne peut pas accueillir un nombre illimité de personnes et maintenir le même niveau de services», prévient-il, du moins pas sans des ressources «illimitées».

«Ce n’est vérifié nulle part et ce n’est pas ce que les études suggèrent non plus», dit le chef péquiste, qui estime ces nouveaux seuils d’immigration pourraient plutôt aggraver «très rapidement» la pénurie de personnel et de logements.

«Les prix vont continuer à devenir inabordables, les loyers vont continuer d'augmenter, et le nombre d’itinérants va continuer d'augmenter.»
- Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du PQ

«PSPP» critique également la décision du gouvernement fédéral de modifier «en catimini» les règles dans les aéroports pour les demandes d’asile et ainsi augmenter le nombre d’immigrants temporaires sur le territoire.

À VOIR ÉGALEMENT | Une nouvelle application pour apprendre le français au travail

Un danger pour le français?

Que ce soit 50 000 ou 64 000 immigrants, ces seuils d’immigration représentent de toute façon un risque pour le déclin du français, selon M. Saint-Pierre Plamondon. «Il n’y a pas de moyen de franciser tout le monde», explique-t-il.

«Nous nous assurons que ceux qui viennent contribuent pleinement à notre société, tout en maîtrisant notre langue commune», a pourtant écrit la ministre Fréchette. 

Mais pour le PQ, le gouvernement s’est «couvert de ridicule» en demandant des compétences de français oral de niveau 4 aux immigrants temporaires qui souhaitent renouveler leur visa. Pour reprendre les propos de député péquiste Pascal Bérubé, ce niveau de français est comparable à demander une bière en espagnol dans le Sud - una cerveza por favor.

Un manque d'ouverture du PQ?

Bien qu’il souhaite réduire les seuils d’immigration temporaires, M. Saint-Pierre Plamondon se défend de tout manque d'ouverture. «Ce qui importe, c’est la manière dont nous accueillons les gens et les opportunités que nous leur donnons de se sentir un jour pleinement Québécois, pleinement chez eux», a-t-il écrit sur Facebook.

En entrevue avec Noovo Info, «PSPP» a affirmé que le Québec a le potentiel d’être «la société la plus accueillante au monde», mais il faut tout de même avoir «une discussion intelligente sur les seuils d’immigrations acceptables afin de maintenir un haut niveau de services et d’éviter l’itinérance endémique», a-t-il conclu.

/ Noovo Info

Source

Noovo Info