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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit vendredi dans une allocution vidéo nocturne que les Russes «démantelaient tout le système de santé» à Kherson et dans d'autres zones occupées.
Des responsables militaires ukrainiens ont accusé l'ennemi russe d'avoir déplacé un grand nombre de personnes malades et blessés des hôpitaux de la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, alors que se poursuivait l'offensive visant à reprendre la région envahie par la Russie au début de la guerre.
Les autorités d'occupation avaient précédemment exhorté les civils à quitter la ville de Kherson, la capitale de la région. Les autorités nommées par Moscou auraient également abandonné la ville, rejoignant des dizaines de milliers d'habitants qui ont fui vers d'autres zones contrôlées par la Russie avant une avancée attendue des forces ukrainiennes.
«La soi-disant évacuation des envahisseurs du territoire temporairement occupé de la région de Kherson, y compris des établissements médicaux, se poursuit, a indiqué l'état-major des forces armées ukrainiennes dans une mise à jour du matin. Tous les équipements et médicaments sont retirés des hôpitaux de Kherson».
Les affirmations de l'armée n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit vendredi dans une allocution vidéo nocturne que les Russes «démantelaient tout le système de santé» à Kherson et dans d'autres zones occupées.
«Les occupants ont décidé de fermer les établissements médicaux dans les villes, d'emporter du matériel, des ambulances, tout simplement, a affirmé M. Zelensky. Ils ont fait pression sur les médecins qui restaient encore dans les zones occupées pour qu'ils se déplacent sur le territoire de la Russie.»
Kherson est l'une des quatre régions d'Ukraine que le président russe Vladimir Poutine a annexées illégalement le mois dernier et où il a ensuite déclaré la loi martiale. Les autres sont Donetsk, Louhansk et Zaporijia.
Alors que les forces de Kyiv cherchaient à progresser dans le sud, la Russie a poursuivi ses bombardements et ses attaques de missiles dans l'est du pays, ont annoncé samedi les autorités ukrainiennes. Trois civils sont morts lors de la dernière journée et huit autres ont été blessés dans la région de Donetsk, qui est redevenue un point chaud de première ligne alors que les soldats russes tentent de capturer la ville de Bakhmout.
Les analystes occidentaux ont depuis longtemps identifié Bakhmout comme une cible importante dans l'offensive russe bloquée à l'est. La prise de Bakhmout ouvrirait la voie aux forces de Moscou pour menacer Sloviansk et Kramatorsk, les deux plus grandes villes sous contrôle ukrainien restant dans la région longtemps assiégée du Donbass.
Donetsk et la province voisine de Louhansk forment le Donbass. Les séparatistes prorusses contrôlent des parties des deux provinces depuis 2014.
Dans la région du nord-est de Kharkiv, où les troupes russes se sont retirées le mois dernier et où les troupes ukrainiennes ont récupéré de larges pans de territoire, les bombardements russes ont blessé trois civils pendant la nuit, selon le gouverneur ukrainien de la région.
Le gouverneur Oleh Synyehubov a écrit sur Telegram que deux femmes dans la quarantaine et un homme de 60 ans avaient été blessés près de Koupiansk, une ville qui servait de centre de ravitaillement pour les forces russes dans la région avant que les troupes ukrainiennes ne reprennent le contrôle.
Un bombardement russe samedi a également touché des «infrastructures critiques» dans la région de Zaporijia, dans le sud de l'Ukraine, a déclaré le gouverneur ukrainien de la province illégalement annexée. Environ un quart de la région, y compris la capitale locale, également appelée Zaporijia, reste sous contrôle militaire ukrainien.
Écrivant sur Telegram, le gouverneur Oleksandr Starukh a déclaré que les dommages étaient en cours d'évaluation. Il n'a pas précisé ce qui a été touché et n'a mentionné aucune victime.
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Par ailleurs, les autorités installées par le Kremlin en Crimée ont signalé samedi une attaque de drone sur Sébastopol, la plus grande ville de la péninsule annexée par la Russie en 2014.
«Les navires de la flotte russe de la mer Noire repoussent une attaque de drones dans les eaux de la baie de Sébastopol», a écrit le gouverneur de Sébastopol nommé par la Russie, Mikhail Razvozhaev, sur Telegram. Il n'a pas immédiatement attribué la responsabilité de l'attaque.
Le mois dernier, le chef de l'armée ukrainienne a revendiqué la responsabilité d'une série d'attaques de missiles et de drones sur des bases aériennes russes en Crimée, dont une qui a détruit une installation militaire. Kyiv et Moscou ont déclaré que des partisans ukrainiens étaient actifs dans la région.
La pression politique pour les efforts visant à négocier la fin de la guerre s'intensifie dans certaines parties de l'Europe occidentale. M. Zelensky avait déclaré que son pays ne négocierait pas avec la Russie tant que Moscou insisterait sur le fait que les régions annexées sont un territoire russe.
Dans des remarques aux étudiants de l'Université de Yale vendredi, le dirigeant ukrainien a réitéré sa réticence à négocier avec le gouvernement du président russe Vladimir Poutine en raison de son «manque de respect pour la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine».
Dans ses remarques nocturnes, le dirigeant ukrainien a noté qu'environ quatre millions d'Ukrainiens vivaient dans des zones sujettes à des pannes d'électricité, alors que la Russie cible depuis des semaines des centrales électriques et d'autres infrastructures. Il a averti que les coupures de courant d'urgence étaient possibles ailleurs en Ukraine.