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Les techniques utilisées pour éteindre les feux de forêt qui brûlent au Canada varient quelque peu selon la géographie, mais elles dépendent surtout des personnes sur le terrain.
Les techniques utilisées pour éteindre les feux de forêt qui brûlent au Canada varient quelque peu selon la géographie, mais elles dépendent surtout des personnes sur le terrain avec des tuyaux et des pelles creusant les points chauds un par un, disent les experts.
Jeudi à midi, on dénombrait 430 incendies actifs à travers le Canada, dont 235 qui continuent de se propager, selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada.
Peu importe le nombre d’incendies, les tactiques pour les éteindre restent en grande partie les mêmes, impliquant une combinaison d’attaques aériennes et de pompiers travaillant au sol, a expliqué un pompier de longue date et ancien membre du programme d’incendie du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario.
Dave Cowan, qui forme maintenant de nouvelles recrues avec la société privée Fire 1, a déclaré que même si les avions peuvent contribuer à freiner la progression d’un incendie, le travail acharné pour l’éteindre se fait toujours au niveau du sol.
«Les bombardiers d’eau sont un excellent système de soutien, mais ils ne vont pas éteindre le feu, a-t-il fait savoir en entrevue cette semaine. C’est cette personne avec la pelle à la fin de la journée qui va éliminer ce dernier point chaud.»
M. Cowan a indiqué que les tactiques de lutte contre les incendies dépendent en partie du paysage. En Ontario et au Québec, où les lacs sont abondants, la majeure partie du travail est effectuée avec de l’eau, soit mélangée à de la mousse et larguée d’un avion, soit pompée des lacs et des rivières dans des tuyaux tenus par des pompiers au sol.
Dans les endroits plus secs, comme la Colombie-Britannique, on utilise davantage des retardateurs de feu — placés aux abords des flammes — et le brûlage préventif pour éliminer une zone de végétation qui agit comme combustible, a-t-il précisé.
Stéphane Caron, un porte-parole de la Société de protection des forêts contre le feu, la SOPFEU, a affirmé que même si les tactiques de lutte contre les incendies sont cohérentes, le grand nombre d’incendies dans sa province oblige l’agence à abandonner son objectif d’éteindre tous les incendies sous le 51e parallèle.
«Il y a beaucoup trop (d’incendies) pour que nous puissions faire cela, donc pour le moment, notre objectif est vraiment lié à la protection des communautés, des vies humaines et des infrastructures stratégiques», a-t-il dit en entrevue cette semaine.
Il a précisé que la capacité de lutte contre les incendies de l’agence était d’environ 30 incendies à la fois. Jeudi, il y avait 133 incendies dans la province.
Avec des ressources limitées, «notre objectif n’est pas forcément d’aller jusqu’à ce que le feu soit éteint, mais de le contenir et, espérons-le, le maîtriser pour pouvoir aller s’occuper d’un autre feu», a-t-il poursuivi.
M. Caron a déclaré que la première ligne d’attaque contre un incendie est l’avion bombardier d’eau, qui peut transporter environ 6000 litres d’eau et doit passer toutes les 10 à 12 minutes pour être efficace.
Cependant, il a mentionné que l’avion ne pouvait qu’aider à contenir un incendie. Ce sont les pompiers sur le terrain qui éteignent un incendie, au-dessus du sol avec des lances, mais aussi sous terre. Cela se fait à l’aide d’un outil connu sous le nom de Pulaski, semblable à une hache, pour creuser les endroits où le feu se cache sous la surface.
Le plus grand défi dans la situation actuelle, a-t-il dit, est que les incendies se produisent simultanément dans plusieurs provinces à la fois, mettant à rude épreuve les ressources qui sont généralement partagées entre les provinces et obligeant les agences à rechercher des renforts à l’étranger.
Roger Collet, agent de gestion des incendies de forêt au ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, explique que les efforts de lutte contre les incendies commencent par trouver un endroit qui offre une bonne voie d’évacuation, puis attaquent le feu sur ses flancs avant de se déplacer vers la tête.
Il a déclaré que même si les tactiques n’ont pas beaucoup changé ces dernières années, elles sont constamment affinées par les améliorations de la technologie qui aide à prévoir et à surveiller les incendies. Les drones, par exemple, offrent un moyen moins cher et plus simple de surveiller un incendie que les hélicoptères. «Ils sont toujours en train de peaufiner la technologie», a-t-il indiqué.
Les experts conviennent que lorsqu’un incendie progresse, les travailleurs peuvent devoir se replier et se concentrer sur la construction de défenses pour protéger les maisons, les entreprises et les infrastructures essentielles, telles que les tours de communication. Cela peut se faire en utilisant un bulldozer pour raser une section de terrain et créer un pare-feu près des structures, ou par un brûlage préventif de la végétation.
MM. Caron et Cowan affirment que le principal danger pour les pompiers n’est pas d’être encerclé par le feu, qui est étroitement surveillé, mais plutôt les blessures causées par la chute d’arbres, les chutes ou les coups de chaleur. Le travail est très exigeant pour les pompiers, qui doivent faire face à la chaleur des incendies, à la boue et à l’eau ainsi qu’aux terrains difficiles.
«Vous marchez dans la brousse, composée de rondins, de collines et de rochers, relève M. Cowan. Ce n’est pas comme marcher dans un pâté de maisons, je vais vous dire, c’est très exigeant et il fait chaud.»
Il note qu’un incendie n’est pas considéré comme complètement «éteint» tant que les pompiers ne peuvent pas marcher jusqu’au centre d’une zone brûlée et s’assurer qu’il n’y a plus de points chauds qui pourraient se rallumer et déclencher un autre incendie.