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«Je pense qu'il est important d'informer tous les Canadiens des mesures de protection, y compris le secret du vote.»
Le directeur général des élections du Canada reconnaît que les changements proposés pour renforcer l'intégrité du prochain scrutin national ne seront probablement pas adoptés avant que les Canadiens ne se rendent aux urnes.
Mais Stéphane Perrault affirme que les changements législatifs ne sont pas le «seul outil à la disposition des électeurs» pour faire face à l'ingérence étrangère et à d'autres menaces.
Dans une entrevue, M. Perrault a souligné l'importance de sensibiliser les électeurs aux mesures de protection électorales déjà en place.
Élections Canada disposera d'une variété d'avis et de vidéos sur le processus de vote prêts à aider à contrer la désinformation et les faussetés, a-t-il déclaré.
«Je pense qu'il est important d'informer tous les Canadiens des mesures de protection, y compris le secret du vote, et nous avons élaboré des messages à ce sujet dans plusieurs langues», a-t-il raconté.
Préparer beaucoup d'informations sur le fonctionnement du processus de vote permet de démystifier plus facilement les contre-vérités pendant une campagne électorale, a-t-il expliqué, car les utilisateurs des médias sociaux peuvent intervenir et diriger les autres vers le site internet d'Élections Canada.
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«Cela permet, en quelque sorte, aux gens d'avoir ces conversations», a-t-il ajouté.
Des élections générales sont largement attendues pour le printemps, même si le Parlement revient en mars après que les libéraux auront choisi le remplaçant de Justin Trudeau comme chef du parti.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a prévenu à plusieurs reprises qu'il ne soutiendrait plus les libéraux lors de votes parlementaires clés, ouvrant la porte à la défaite du gouvernement Trudeau.
Stéphane Perrault a déclaré que le système électoral dans son ensemble, bien que solide, bénéficie de mises à jour périodiques.
Il a appelé à des changements, notamment l'interdiction de déformer les déclarations des candidats et d'autres acteurs clés du processus électoral par la manipulation de leur voix ou de leur image sans leur consentement.
Cette proposition d'amendement à la Loi électorale du Canada faisait partie des nombreuses mesures proposées par M. Perrault pour lutter contre l'utilisation d’hypertrucages et d'autres contenus créés artificiellement pour tromper les électeurs.
À la fin de l'année dernière, il espérait persuader les députés d'élargir un projet de loi de réforme électorale pour y inclure de nouveaux éléments. Mais le projet de loi est mort au feuilleton avec la prorogation du Parlement le mois dernier.
Le rapport final d'une enquête fédérale sur l'ingérence étrangère a récemment exhorté le gouvernement à mettre en œuvre plusieurs des recommandations de M. Perrault sur l'intégrité électorale et le financement politique.
Le directeur général des élections du Canada a déclaré lors de l'entrevue que, même si des changements législatifs peuvent être utiles, «je ne pense pas qu'ils soient le seul outil à disposition».
Et interdire un comportement n'est jamais une solution complète à un problème, a-t-il ajouté. «L'idée que, vous savez, un acteur comme la Russie arrêterait parce que c'est illégal est probablement un peu fantaisiste», a-t-il fait remarquer.
L'enquête fédérale, qui a tenu de longues audiences publiques l'année dernière, a contribué à sensibiliser les gens aux risques de désinformation, a déclaré M. Perrault. «Nous avons fait des progrès en tant que société».
Il a souligné qu'à l'approche de la campagne, les responsables d'Élections Canada sont conscients des défis logistiques et opérationnels, notamment la possibilité d'inondations printanières et la «couche supplémentaire de complexité» posée par les inquiétudes concernant la désinformation et l'ingérence étrangère.
«Les élections ne se déroulent jamais exactement comme prévu», a-t-il dit. «C'est la réalité des élections».