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Économie

Les droits de douane sèment la grogne au Canada et aux États-Unis, selon un sondage

«Le sentiment général des Canadiens était très négatif, comme on pouvait s'y attendre.»

Des manifestants se rassemblent près du poste frontalier Peace Bridge, à Buffalo, le mercredi 2 avril 2025.
Des manifestants se rassemblent près du poste frontalier Peace Bridge, à Buffalo, le mercredi 2 avril 2025.
Catherine Morrison
Catherine Morrison / La Presse canadienne

Un nouveau sondage suggère qu'un grand nombre de Canadiens et d'Américains sont en colère en raison des nouvelles mesures tarifaires imposées par le président américain, Donald Trump.

Le sondage Léger, mené auprès d'un échantillon de 1631 Canadiens et 1011 Américains du 4 au 7 avril, révèle que l'annonce de nouveaux droits de douane par M. Trump le 2 avril a suscité de vives réactions des deux côtés de la frontière.

 

Cinquante-sept pour cent des répondants canadiens et 33 % des participants américains ont dit être «en colère» face à la dernière vague de droits de douane. Trente-deux pour cent des répondants canadiens et 27 % des participants américains ont révélé être «anxieux».

Le sondage, réalisé en ligne et qui ne se voit pas attribuer de marge d'erreur, démontre que les Américains sont divisés sur le sujet, alors que 26 % des répondants américains ont dit être «optimistes» sur cet enjeu. Seuls 5 % des répondants canadiens ont exprimé ce sentiment.

Dix pour cent des répondants canadiens et américains ont été «indifférents» à l'annonce de M. Trump le 2 avril.

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Ce coup de sonde de Léger était le premier de la firme après l'annonce des nombreux nouveaux droits de douane par M. Trump.

«Le sentiment général des Canadiens était très négatif, comme on pouvait s'y attendre», a souligné le vice-président exécutif du centre du Canada pour Léger, Andrew Enns.

M. Enns a soulevé qu'il est intéressant de noter qu'un pourcentage appréciable d'Américains a accueilli l'annonce du 2 avril avec un certain espoir, même si beaucoup d'autres ont surtout été contrariés.

«Je pense que l'administration (Trump) a du travail à faire dans son propre pays pour défendre cette cause tarifaire, ce qu'elle n'a pas vraiment eu à faire», a mentionné M. Enns.

Dans le détail

Parmi les répondants canadiens, ce sont les Québécois qui se sont dits les plus en colère, à 60 %. Cinquante-neuf pour cent des Ontariens, 55 % des Britanno-Colombiens et 51 % des Albertains ont dit être en colère.

Les Québécois étaient également les plus anxieux, à 37 %, comparativement à 32 % des Ontariens et des Albertains, ainsi qu'à 30 % des Britanno-Colombiens.

Les Canadiens âgés de 55 ans et plus étaient les plus en colère, à 63 %, comparativement à 56 % des 35 à 54 ans et à 47 % des 18 à 34 ans.

Les femmes semblaient plus anxieuses que les hommes, à 36 % contre 28 %.

Les répondants libéraux ont été plus nombreux à se dire en colère et anxieux que les conservateurs.

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Alors que 72 % des libéraux se sont dits en colère, seulement 43 % des conservateurs ont exprimé ce sentiment. Si 41 % des libéraux se sont dits anxieux, seulement 25 % des conservateurs ont déclaré l'être également.

Du côté américain, 41 % des habitants du Nord-Est ont dit ressentir de la colère, contre 36 % dans le Midwest, 32 % dans le Sud et 28 % dans l'Ouest.

Soixante-quatre pour cent des démocrates ont avoué être en colère, comparativement à seulement 7 % des républicains. De même, 43 % des démocrates se sont dits inquiets, contre 13 % des républicains.

À l'inverse, 52 % des républicains ont révélé être optimistes, comparativement à seulement 6 % des démocrates.

Seuls 28 % des Américains interrogés pensent que M. Trump a pris la bonne décision pour l'économie américaine avec son annonce du 2 avril concernant les droits de douane.

Sentiment négatif

Le Canada a renforcé ses mesures de rétorsion contre les droits de douane de Donald Trump, mercredi.

Un droit de douane de base de 10 % sur les importations aux États-Unis en provenance de la plupart des pays du monde est entré en vigueur juste après minuit, tout comme des droits de douane plus élevés pour des dizaines de nations.

Même si le Canada n'est pas visé par les droits de douane «réciproques» de M. Trump, ses secteurs de l'automobile, de l'acier et de l'aluminium, notamment, continuent d'être ciblés par des droits de douane punitifs.

En réponse, Ottawa a ajouté à ses mesures de rétorsion des droits de douane de 25 % sur les véhicules importés depuis les États-Unis.

Dans un autre sondage réalisé cette semaine, également en ligne auprès de 1631 Canadiens du 4 au 6 avril, Léger a demandé aux répondants s'ils avaient l'impression que M. Trump, avec ses menaces tarifaires, tentait d'influencer l'élection du prochain premier ministre du Canada.

Trente-six pour cent des répondants ont répondu «oui, certainement», tandis que 36 % ont répondu «peut-être». Seulement 19 % des répondants ont répondu «non».

«Les Canadiens ne sont pas de grands admirateurs du président», a mentionné M. Enns, ajoutant que les derniers sondages montrent que de nombreux Canadiens ont une opinion défavorable de M. Trump.

M. Enns a rappelé que le président Trump avait taquiné l'ancien premier ministre Justin Trudeau, notamment en le qualifiant de «gouverneur», ce qui a attiré l'attention des Canadiens.

«Penser qu'il pourrait manigancer quelque chose de sournois pour influencer notre choix de premier ministre n'est pas exagéré pour les Canadiens», a fait valoir M. Enns.

Selon l'organisme professionnel de l'industrie des sondages, le Conseil de recherche et d'intelligence marketing canadien, il n'est pas possible d'attribuer une marge d'erreur aux sondages en ligne, car ils n'échantillonnent pas la population de manière aléatoire.

Catherine Morrison
Catherine Morrison / La Presse canadienne