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Politique

Les conservateurs veulent créer un nouveau délit pour la violence intime

«Nous protégeons mieux nos voitures que les femmes.»

Reportage vidéo :
/ Noovo Info
Texte :
/ La Presse canadienne

Pierre Poilievre a joué le bon et le méchant policier, vendredi, en promettant de créer une accusation criminelle spécifique visant les hommes qui agressent leurs partenaires de vie assortie de peines beaucoup plus sévères. 

 

Avant de présenter ses propositions dans un club de golf de Trois-Rivières, le chef conservateur avait été précédé au podium par l’ex-sénateur Pierre-Hugues Boisvenu et par deux femmes victimes de violence conjugale. 

«Nous protégeons mieux nos voitures que les femmes. Depuis 10 ans, le gouvernement libéral que Mark Carney incarne maintenant, a adopté plus de mesures pour renforcer les droits des agresseurs que pour protéger les femmes», a déclaré M. Boisvenu, qui milite pour les droits des victimes depuis la mort violente de sa fille, Julie, en 2002. 

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«Se taire, c'est mourir»

Marylène Gélinas, elle-même victime, a ainsi raconté la peur qui l’habite toujours: «Mon agresseur a terminé ses conditions de non-contact avec moi le 20 février dernier. Est-ce qu'il va récidiver? Est-ce qu'il va attaquer? Je ne sais pas. Mais il y a une chose que je sais par contre, c'est que se taire c'est mourir», a-t-elle déclaré avant de conclure que «pour nous, les victimes, la sentence c'est à vie». 

Après elle, Karine Bleau, qui a non seulement vécu la violence conjugale, mais dont la fille a aussi été violée par son conjoint, a fait valoir que «les sentences données aux agresseurs ne sont pas représentatives du mal causé à un être humain. C'est comme laisser une personne morte à l'intérieur».

Crime d'agression d'un partenaire intime

À son tour au micro, Pierre Poilièvre a longuement rendu hommage aux deux femmes, ainsi qu’à quatre autres femmes victimes de violence venues les accompagner, mais qui n’ont pas pris la parole. Il a toutefois rapidement changé de ton en présentant sa proposition de créer un nouveau délit «d'agression d'un partenaire intime», qui comprendrait des peines plus sévères pour les contrevenants.

La proposition conservatrice est assortie de conditions plus strictes pour les individus accusés de violence conjugale, dont la surveillance par bracelet GPS à la cheville. Notons que le gouvernement du Québec a adopté sa propre politique en 2022 pour imposer un bracelet antirapprochement aux contrevenants.

Le Parti conservateur veut aussi mettre fin à la pratique de déclasser le meurtre d'un partenaire intime en homicide involontaire, dans les cas où le suspect plaiderait qu'il s'agit d'un «crime passionnel». Pour le chef conservateur, il faudra maintenir les accusations de meurtre au premier degré dans les cas de féminicide.

Mettre fin aux «peines Netflix»

«Mon gouvernement conservateur va veiller à ce que le système judiciaire mette les criminels en prison et mette les victimes canadiennes d'abord. On va emprisonner plus longtemps les agresseurs violents et les éloigner de leurs victimes», a martelé M. Poilievre.

«On va ramener chez nous la sécurité à laquelle toutes les collectivités ont besoin et ont droit», a-t-il assuré, dénonçant comme il l’a fait souvent dans le passé ce qu’il appelle les «peines Netflix», en référence aux peines purgées à domicile. 

Cette volonté de durcir les peines de criminels de tous genres est un thème récurrent chez les conservateurs depuis de nombreuses années et M. Poilievre avait d’ailleurs fait part en début de campagne de son intention d’imposer des peines plus sévères aux personnes reconnues coupables de trafic de personnes, de contrebande d’armes à feu ou de trafic de fentanyl.

CBC/SRC: Carney dénoncé

Dans un autre ordre d’idées, le chef conservateur a sauté à pieds joints sur la promesse de son adversaire libéral, Mark Carney, d’augmenter de 150 millions $ le financement de Radio-Canada/CBC, lui qui promet au contraire de définancer le côté anglais de la société d’État. 

«Je trouve ça incroyable, après dix ans de libéraux qui dépensent sans arrêt et sans contrôle, M. Carney qui propose d'ajouter encore plus de dépenses. Vous allez remarquer que M. Carney n'a proposé aucune économie pour réduire le coût exorbitant de l'État actuel», a-t-il pesté.

Reportage vidéo :
/ Noovo Info
Texte :
/ La Presse canadienne