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Une nouvelle promesse de Pierre Poilievre.
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, promet d'adopter une approche «simple et rapide» pour approuver les projets d'exploitation de ressources s'il devient premier ministre.
M. Poilievre a fait campagne à Terrace, en Colombie-Britannique, lundi, pour présenter un plan visant à accélérer les processus d'approbation des grands projets d'exploitation de ressources.
Son plan consiste à créer un guichet unique qui traiterait une seule demande et un seul examen environnemental par projet.
M. Poilievre a expliqué que l'idée était de «garantir l'efficacité sans sacrifier les normes environnementales».
«Au lieu de multiplier des études redondantes qui bloquent les projets, le gouvernement va travailler avec les autres niveaux pour les fusionner en un. Ça, c'est une demande que M. François Legault a déjà faite et je vais respecter son approche», a-t-il déclaré.
M. Poilievre a présenté ce plan comme un moyen de réduire la dépendance du Canada à l'égard des ventes aux États-Unis, alors que la guerre commerciale du président américain Donald Trump continue de secouer les marchés financiers mondiaux.
Les marchés boursiers ont poursuivi leur forte correction lundi, incitant M. Poilievre à critiquer les droits de douane de M. Trump lors de son annonce.
«Ce chaos est le résultat direct des politiques malavisées, inutiles et chaotiques du président Trump», a-t-il lancé.
Il a également accusé les libéraux de rendre le Canada «dépendant» des États-Unis comme marché pour ses ressources naturelles.
Le plan conservateur exigerait qu'Ottawa collabore avec les provinces pour créer un bureau unique qui coordonnerait l'approbation des projets à tous les ordres de gouvernement.
«Attendre 14 ans pour un permis, ce n'est pas normal. On va fusionner les processus municipal, provincial, fédéral, des Premières Nations dans un seul bureau pour accélérer l'approbation et accomplir la tâche», a fait valoir M. Poilievre.
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«Asseyons-nous et établissons la liste de contrôle de tous les éléments à approuver, plaçons-la dans un bureau unique responsable devant tous les ordres de gouvernement, et laissons l'entreprise déposer sa demande de projet directement à cet endroit», a continué le chef conservateur.
La proposition conservatrice est similaire à l'accord conclu par le chef libéral et premier ministre Mark Carney avec les premiers ministres des provinces et territoires du Canada quelques jours avant le début des élections fédérales, le mois dernier.
Cet accord permettrait à Ottawa de tenir compte des évaluations provinciales et territoriales pour déterminer si une proposition peut aller de l'avant, adoptant ainsi ce que M. Carney a décrit aux journalistes comme un modèle «un projet, un examen» pour les grands projets.
Pierre Poilievre promet également d'approuver rapidement dix projets qui, selon lui, sont en suspens, dont la phase II de GNL Canada, un projet de gaz naturel liquéfié dans le nord de la Colombie-Britannique, ainsi que GNL Québec.
L'installation de GNL Canada, d'une valeur de 40 milliards $, a reçu l'approbation réglementaire en 2015 et a reçu la décision d'investissement finale de ses principales parties prenantes en 2018. L'installation d'exportation devrait expédier ses premières cargaisons de gaz naturel liquéfié dans les prochains mois.
La liste des projets des conservateurs comprend également des projets de routes, de ports, de sites miniers et d'agrandissement de mines existantes en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario, au Québec et à Terre-Neuve. Les conservateurs affirment que certains de ces projets sont en cours d'évaluation par le gouvernement fédéral depuis des années.
Au Québec, un gouvernement conservateur chercherait aussi à accélérer l'approbation du projet de mine d'or et de cuivre de Troilus dans le Nord-du-Québec, ainsi que la construction d'un nouveau terminal portuaire dans la zone industrialo-portuaire de Sorel-Tracy.
Le plan de M. Poilievre prévoit d'imposer un délai d'un an pour les approbations – l'objectif serait de six mois – afin de donner aux entreprises la certitude dont elles ont besoin pour commencer les travaux.
Keith Stewart, stratège principal en énergie chez Greenpeace Canada, a affirmé que la promesse du camp conservateur d'accélérer le traitement des projets d'infrastructures du secteur des combustibles fossiles était malavisée.
Il a ajouté que le développement des projets prend des années en raison de leur complexité et des multiples consultations communautaires nécessaires. Selon lui, la meilleure façon d'accélérer le processus est de privilégier les énergies renouvelables, qui «présentent beaucoup moins de risques et de dommages».
«Les risques pour l'eau et la qualité de l'air sont tellement moindres qu'ils sont beaucoup plus faciles à mettre en œuvre, car les communautés sont plus susceptibles de les accepter, a-t-il indiqué. En réalité, les marchés hors des États-Unis font tout leur possible pour se détourner des combustibles fossiles.»
«Ainsi, plutôt que de tenter de construire des projets pour fournir ce que les gens voulaient au siècle dernier, nous devrions construire des projets qui produisent et exportent ce que les gens veulent au cours de ce siècle.»
Keith Stewart a soutenu que la plupart des retards dans les projets énergétiques proviennent généralement des promoteurs et que l'idée que le gouvernement fédéral soit le principal obstacle à une approbation plus rapide de ces projets est «un mythe».
En octobre 2018, le premier ministre de l'époque, Justin Trudeau, a annoncé un financement fédéral de 275 millions $ pour soutenir le projet GNL Canada.