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Montréal a presque éradiqué le virus de la variole simienne de son territoire. Le DSP signale néanmoins que des cas peuvent encore être importés par des touristes et d'autres visiteurs. On ne sait toujours pas combien de temps le vaccin reste efficace.
Montréal a presque éradiqué le virus de la variole simienne de son territoire, selon les médecins de la ville, alors qu’il y a quelques mois, elle en était l’épicentre au Canada.
La Direction de la santé publique (DSP) de Montréal signale néanmoins que des cas peuvent encore être importés par des touristes et d'autres visiteurs et on ne sait toujours pas combien de temps le vaccin restera efficace.
Les médecins et les membres de la communauté LGTBQ+ de Montréal attribuent le succès du contrôle de la variole simienne au lancement rapide d'une campagne de vaccination et à la collaboration entre les responsables de la santé publique et les organisations communautaires.
La Dre Geneviève Bergeron, responsable des urgences sanitaires et des maladies infectieuses à la DSP de Montréal, se dit prudemment optimiste. «Nous avons certainement constaté une forte diminution au cours des dernières semaines», a-t-elle confirmé lors d'une récente entrevue. «À ce stade, les derniers cas que nous avons ont commencé leur maladie à la fin de septembre.»
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Le Dr Réjean Thomas, président d'une clinique spécialisée dans les infections transmissibles sexuellement et par le sang, signale qu'au début de l'éclosion, sa clinique _ l'Actuel _ voyait près d'une douzaine de personnes par jour qui croyaient avoir la maladie. Maintenant, il ne voit presque plus de cas; le virus a complètement diminué, a été presque éradiqué, dit-il.
Au total, sa clinique a traité 125 personnes atteintes de variole simienne _ plus du quart de tous les cas à Montréal depuis que le premier cas a été détecté dans la ville le 12 mai.
Mais le Dr Thomas affirme que l'avenir reste incertain; il a dit avoir récemment vu un patient atteint de variole simienne qui avait été vacciné en juillet. «C'est donc la grande question: quelle sera l'efficacité du vaccin et pendant combien de temps.»
La Dre Bergeron rappelle que des études sont en cours sur la durée de la protection offerte par Imvamune, un vaccin contre la variole qui a été approuvé pour une utilisation contre le virus apparenté à la variole simienne. Le vaccin est offert à toute personne qui pense avoir été exposée au virus, ainsi qu'à ceux dont les contacts sexuels peuvent exposer à un risque plus élevé de contracter la maladie.
Les responsables de la santé publique encouragent désormais les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin contre la variole simienne à se faire vacciner une deuxième fois. «Nous savons qu'une dose offre une bonne protection, une deuxième dose offre une protection encore meilleure», de rappeler Geneviève Bergeron.
Environ 30 000 personnes ont reçu une dose d'un vaccin contre la variole simienne au Québec. La semaine dernière, le directeur national de la santé publique, le Dr Luc Boileau, a déclaré qu'environ 6000 avaient reçu une seconde et qu'un seul cas avait été détecté au Québec au cours des deux dernières semaines.
Mais le Québec n'est pas le seul endroit où les cas de variole simienne diminuent. En Ontario, où la trajectoire de la maladie a suivi un schéma similaire, le médecin-hygiéniste en chef de la province a déclaré à la mi-octobre qu'il envisageait de déclarer l'épidémie terminée.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que le nombre de nouveaux cas de variole simienne dans plusieurs pays _ dont le Canada, le Royaume-Uni et l'Italie _ a diminué de plus de 50 % au cours de la dernière semaine d'octobre par rapport à la semaine précédente. Plusieurs autres pays, dont la France et les États-Unis, ont enregistré des baisses plus faibles, mais le nombre de nouveaux cas continue d'augmenter dans d'autres parties de l'Europe et dans certaines parties de l'Amérique centrale et du Sud.
La Dre Bergeron signale que la cause du déclin n'est pas claire, mais à son avis, la vaccination pourrait avoir joué un rôle. «Nous avons vu globalement à Montréal un nombre de cas inférieur à celui d'autres pays et d'autres juridictions, donc, je pense que la campagne de vaccination a aidé».
Elle signale que les responsables de la santé publique savaient qu'il y avait un risque élevé de stigmatiser les gens et ils ont travaillé en étroite collaboration avec la communauté LGBTQ+ pour concevoir le message autour de la vaccination. Si les gens craignaient d'être jugés ou stigmatisés pour se protéger, ce serait contre-productif, dit-elle.
Christian Tanguay, directeur général du Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal, soutient que même si l'expérience à la clinique de vaccination ressemblait à celle de se faire vacciner contre la grippe, il craignait que les gens ne se fassent pas vacciner parce qu'ils craignaient d'être stigmatisés comme ayant plusieurs partenaires. Voir trois personnes qu'il connaît contracter le virus l'a motivé à se faire vacciner rapidement et à encourager les autres à faire de même.
Christian Tanguay a déclaré que l'épidémie a provoqué une réelle crainte et qu'elle est survenue à un moment difficile, lorsque la vie revenait lentement à la normale après la pandémie de COVID-19 et que les gens voulaient à nouveau se côtoyer.
Alexandre Dumont Blais, directeur exécutif de REZO, une organisation qui promeut la santé sexuelle des homosexuels, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, pense que les membres de la communauté LGBTQ+ sont convaincus que l'épidémie est largement derrière eux, ajoutant que le nombre de questions que son groupe reçoit sur la maladie a considérablement diminué. «Nous nous sentons beaucoup mieux qu'il y a quelques mois».