Début du contenu principal.
Le PQ veut ainsi donner suite aux revendications issues d'un grand sommet sur le maintien à domicile.
Le Parti québécois (PQ) a déposé mardi un projet de loi pour garantir aux aînés leur droit de vivre le plus longtemps possible chez eux, avec les services et soins requis.
Le PQ donne ainsi suite aux revendications issues d'un grand sommet sur le maintien à domicile qui avait eu lieu en mai dernier à Québec.
La ministre caquiste responsable des Aînés, Sonia Bélanger, qui a déposé un plan d'action aussi à la fin mai, a écarté cette option législative mardi.
Mais en conférence de presse après le dépôt du projet de loi, un des porte-parole de la Coalition pour la dignité des aînés a expliqué pourquoi une loi est nécessaire.
«C'est un cadre auquel on ne pourra pas dérober», contrairement à un plan d'action, a affirmé Michel Gobeil, président de l'Association québécoise des directions d'établissement d'enseignement retraitées, au côté d'autres membres de la coalition et du député péquiste Joël Arseneau, qui a déposé le projet de loi.
«C'est la différence entre faire valoir ses besoins, ses attentes d'amélioration de services, et faire valoir un droit, c'est ça qui est fondamentalement différent entre l'adoption d'une loi cadre et l'adoption d'une politique» et d'un plan d'action, a plaidé M. Arseneau.
Le projet de loi garantirait notamment le droit à un logement abordable et adapté, ce qui figurait dans les quatre grandes priorités énoncées au terme du sommet du mois de mai.
La pièce législative évoque également la mise en place d'une stratégie gouvernementale visant à maintenir l'autonomie des personnes âgées.
À VOIR AUSSI | Le PQ ne ferme pas la porte à l'abolition de Santé Québec
Il vise la «participation sociale accrue des aînés», a dit M. Arseneau.
Car parmi les déterminants de la santé, «il y a la participation sociale», a rappelé la première vice-présidente de l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées, Judith Gagnon.
Le projet de loi cadre que propose le PQ établit ainsi un certain nombre de principes et appelle à mettre à contribution les différents ministères, que ce soit les Transports, la Solidarité sociale, l'Habitation, les Affaires municipales, pour assurer l'autonomie des aînés.
«Ça va plus loin que la prévention et la maladie», a lancé Solange Tremblay, présidente du Regroupement interprofessionnel des intervenantes retraitées des services de santé.
Actuellement, «tout le monde fonctionne un peu en silo», a déploré M. Arseneau, alors qu'«un plan d'ensemble doit être développé pour améliorer la qualité de vie des aînés dans toutes les dimensions».
La ministre Sonia Bélanger avait présenté à la fin de mai dernier un plan d'action avec une longue liste de gestes à poser, mais selon M. Arseneau, «les résultats ne sont pas à la hauteur» et il faut aller plus loin avec un texte législatif.
Un projet de loi, «je ne crois pas que c'est une bonne idée», a riposté Sonia Bélanger, en mêlée de presse, en affirmant qu'elle avait déjà un «coffre à outils» avec son plan d'action déposé en mai.
«Je ne pense qu'on a besoin d'une loi à ce stade-ci», a-t-elle poursuivi. Elle était sceptique même concernant la reconnaissance d'un droit à un logement adapté ou abordable.
«Je ne suis pas sûre qu'on doit faire des lois sur chacune des strates de la population», a-t-elle conclu.
Concernant les probabilités que le projet de loi soit étudié, M. Arseneau a reconnu que les chances sont faibles au cours des deux prochaines années, mais qu'à la troisième elle pourra être adoptée - après les élections donc, si le PQ l'emporte.
Tous les parlementaires peuvent déposer des projets de loi à l'Assemblée nationale.
Mais quand ils sont déposés par des élus de l'opposition, il est très improbable qu'ils soient appelés pour être débattus et étudiés en commission parlementaire, parce que c'est le gouvernement, par la voix de son leader parlementaire, le régisseur des travaux en Chambre, qui décide des projets de loi à étudier.
Rappelons que le Rendez-vous national sur le maintien à domicile, qui a eu lieu en mai dernier, avait abouti à quatre recommandations.
Parmi ces recommandations, il y avait justement une loi intersectorielle sur le maintien de l'autonomie, qui consacrerait l'accès aux soins à domicile comme un droit, ainsi que le droit à un logement abordable et adapté.
Une recommandation visait aussi à faire des CLSC la porte d'entrée principale pour les soins et services à domicile.
On recommandait également d'assurer une meilleure coordination dans chaque région entre les différentes organisations qui s'occupent des services et soins pour le maintien à domicile.
Enfin, on recommandait de renforcer la place des soins et services à domicile dans l'organisation du réseau de la santé, notamment avec la nouvelle agence Santé Québec qui vient d'entrer en activité dimanche.
Mardi après-midi, les représentants des aînés étaient partagés sur la réceptivité de Santé Québec à leurs revendications et ils ont laissé entendre que la coalition n'avait pas encore arrêté sa position.
Ceci est une version corrigée. Au 10e paragraphe, il faut lire que Judith Gagnon est première vice-présidente de l'AQDR et non présidente.