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Le parti s'est longtemps positionné comme une force pro-démocratie modérée.
Le plus grand parti pro-démocratie de Hong Kong a reçu dimanche le mandat de ses membres pour entreprendre des démarches en vue d'une éventuelle dissolution, dans le cadre de l'érosion des libertés politiques à mesure que la Chine réprime la dissidence dans l'ancienne colonie britannique.
Le président du Parti démocrate, Lo Kin-hei, a indiqué que plus de 90 % des membres ayant participé au vote soutenaient la motion permettant au comité central de se charger de la procédure de dissolution. Il a dit espérer un vote final dans les prochains mois.
«Sauf changement majeur, je pense que cette tendance se maintiendra lors de la prochaine assemblée générale», a-t-il mentionné, ajoutant que le parti poursuivrait ses travaux d'ici là. Le processus pourrait ne pas aboutir cette année, a précisé le vice-président Mok Kin-shing.
La décision du parti reflète la diminution de la semi-autonomie et des libertés promises à l'ancienne colonie britannique lors de son retour sous domination chinoise en 1997. Ce parti politique modéré est devenu un véritable groupe de pression, selon ses membres.
M. Lo avait précédemment souligné que cette décision avait été prise en fonction de la situation politique et du climat social actuels. Des membres expérimentés du parti ont déclaré à l'Associated Press que certains membres avaient été avertis des conséquences si le parti ne se dissolvait pas.
Les manifestations antigouvernementales massives de 2019 ont conduit la Chine à imposer une loi de sécurité nationale draconienne, utilisée pour poursuivre de nombreux militants de premier plan. Certains anciens députés du parti sont aujourd'hui en prison, et le parti a été absent des élections après que les autorités ont remanié le système électoral afin de garantir que seuls les «patriotes» puissent se présenter.
Fondé en 1994, le Parti démocrate est l'un des rares groupes pro-démocratie à s'exprimer encore de temps à autre après la dissolution de dizaines d'organisations de la société civile sous le couvert de la loi sur la sécurité. Parmi ces groupes figurent l'ancien deuxième parti pro-démocratie de la ville et un groupe, créé il y a plusieurs décennies, qui organisait la veillée annuelle commémorant la répression de Tiananmen à Pékin en 1989.
Le parti s'est longtemps positionné comme une force pro-démocratie modérée. Certains de ses anciens membres ont rejoint le gouvernement à des postes de haut rang. Sa volonté de négocier avec Pékin a conduit à l'inclusion de sa proposition dans un programme de réformes politiques de 2010, une initiative qui a suscité de vives critiques de la part de certains membres et d'autres défenseurs de la démocratie, qui souhaitaient des changements plus radicaux.
Parmi les membres éminents du parti figurent Martin Lee, surnommé le «père de la démocratie» de la ville, Albert Ho, ancien dirigeant du groupe qui a organisé les veillées de Tiananmen, et la journaliste devenue militante Emily Lau.
Mme Lau et l'ancien député Fred Li figuraient parmi les membres présents à la réunion de dimanche. Mme Lo a indiqué qu'environ 110 membres avaient voté en personne ou par procuration.
L'ancien président Yeung Sum a déploré que le parti se prépare à se dissoudre. Il a avancé que le principe «un pays, deux systèmes» était, selon lui, le système le plus viable pour la ville sous la domination de Pékin. La société ouverte et la culture pluraliste de Hong Kong, dans le cadre d'un système politique relativement démocratique, sont bénéfiques pour l'avenir de la communauté locale et le développement économique de la Chine, a-t-il ajouté.
Il est convaincu que les Hongkongais, qui ont goûté à un système politique ouvert et à l'État de droit, ne renonceront pas à ce système.
«La culture politique et le combat pour la démocratie se poursuivront à Hong Kong de manière pacifique et constructive», a-t-il affirmé.