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International

La police de Hong Kong lance des mandats d'arrêt contre six milliants dont deux canadiens

Les mandats d'arrêt délivrés mardi portent à 19 le nombre total de personnes recherchées.

Le manifestant pro-indépendance Tony Chung, à gauche, marche lors d'une manifestation annuelle pour le Nouvel An à Hong Kong, le 1er janvier 2019.
Le manifestant pro-indépendance Tony Chung, à gauche, marche lors d'une manifestation annuelle pour le Nouvel An à Hong Kong, le 1er janvier 2019.
Zen Soo
Zen Soo / Associated Press

La police de Hong Kong a annoncé mardi une nouvelle série de mandats d'arrêt à l'encontre de six militants basés à l'étranger, avec des primes fixées à 1 million de dollars de Hong Kong pour toute information conduisant à leur arrestation.

Selon les mandats, les six personnes sont recherchées pour des infractions liées à la sécurité nationale, telles que la sécession, la subversion et la collusion avec des forces étrangères. Il s'agit notamment de Tony Chung, l'ancien dirigeant du groupe indépendantiste Studentlocalism, aujourd'hui disparu.

Carmen Lau, basée au Royaume-Uni, ancienne conseillère de district et militante actuelle du Hong Kong Democracy Council, ainsi que Chloe Cheung, militante du Committee for Freedom in Hong Kong, ont également fait l'objet d'un mandat d'arrêt.

Cette dernière série de mandats montre que le gouvernement de Hong Kong s'en prend aux critiques qui se font entendre à l'étranger.

Le gouvernement avait déjà émis deux séries de mandats d'arrêt et de primes à l'encontre d'activistes plus connus, dont les anciens législateurs Ted Hui et Nathan Law.

Le nombre croissant de personnes recherchées à l'étranger intervient alors que Hong Kong continue de réprimer la dissidence politique à la suite des manifestations antigouvernementales massives de 2019 qui ont donné lieu à une vague de mouvements en faveur de la démocratie. De nombreux militants pro-démocratie au franc-parler ont depuis été emprisonnés, tandis que d'autres ont fui à l'étranger.

Chung, l'ancien dirigeant de Studentlocalism, a déclaré dans un article posté sur Instagram qu'il était « honoré » d'être le premier Hongkongais à être accusé d'avoir violé la loi sur la sécurité nationale à deux reprises.

«En tant que nationaliste hongkongais convaincu, l'avis de recherche d'aujourd'hui est sans aucun doute une sorte d'affirmation pour moi. À l'avenir, je continuerai à promouvoir sans relâche et sans crainte l'autodétermination de Hong Kong.» 
- Tony Chung, ancien dirigeant du groupe indépendantiste Studentlocalism

Séparément, Cheung, qui est basé au Royaume-Uni, a déclaré dans un post Instagram que « même face à un ennemi puissant, je continuerai à faire ce que je crois être juste ».

«À quel point un régime doit-il être fragile, incompétent et lâche pour croire que moi, un Hongkongais ordinaire de 19 ans, je peux « mettre en danger » et « diviser » le pays ? À quel point sont-ils paniqués au point de devoir mettre une prime d'un million de dollars sur mon dos ?», a-t-elle demandé.

Mme Lau a publié sur X un appel aux gouvernements, y compris ceux du Royaume-Uni, des États-Unis et des pays de l'UE, pour qu'ils « imposent sans plus tarder des sanctions aux auteurs de violations des droits de l'homme à Hong Kong » et a exhorté les démocraties à soutenir le droit de Hong Kong à l'autodétermination.

«La dernière série de mandats d'arrêt et de primes lancés par le gouvernement de Hong Kong contre six militants de Hong Kong est un acte d'intimidation lâche qui vise à réduire les Hongkongais au silence», a indiqué Maya Wang, directrice associée pour la Chine à Human Rights Watch.

«Les six personnes - dont deux citoyens canadiens - vivent au Royaume-Uni et au Canada. Nous appelons les gouvernements britannique et canadien à agir immédiatement pour contrer les tentatives du gouvernement de Hong Kong de menacer les Hongkongais vivant dans leurs pays.»
- Maya Want, directrice associée pour la Chine à Human RIghts Watch

Les mandats d'arrêt délivrés mardi portent à 19 le nombre total de personnes recherchées.

Les autres personnes figurant sur la liste de mardi sont Chung Kim-wah, ancien membre de l'institut de sondage indépendant Hong Kong Public Opinion Research Institute, Joseph Tay, cofondateur de l'ONG canadienne HongKonger Station, et le YouTubeur Victor Ho.

Par ailleurs, le gouvernement de Hong Kong a ordonné mardi l'annulation des passeports de sept « fugitifs », dont les anciens législateurs Hui et Dennis Kwok, qui sont recherchés en vertu de la loi sur la sécurité.

Ces ordonnances ont été prises en vertu de la loi nationale de Hong Kong sur la sécurité - connue sous le nom d'article 23 - et interdisent également aux sept personnes de traiter des fonds à Hong Kong ainsi que des activités liées à des coentreprises et à des biens immobiliers.

Zen Soo
Zen Soo / Associated Press