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Les représentants canadiens à la COP27 ont l'intention de faire avancer le dossier du financement de l'action climatique pour les pays en développement et d'engager des «discussions solides» sur les «pertes et dommages» liés aux changements climatiques.
Les représentants canadiens à la COP27 ont l’intention de faire avancer le dossier du financement de l’action climatique pour les pays en développement et d’engager des «discussions solides» sur les «pertes et dommages» liés aux impacts des changements climatiques, l’un des principaux enjeux du rendez-vous international.
Arrivé à Charm-el-Cheikh, en Égypte, où il dirige la délégation du Canada, le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a dit s’attendre à des «conversations corsées» au cours de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tient jusqu’au 18 novembre.
«Nous sommes ici pour être des partenaires productifs et pour aider à intensifier des actions climatiques», a déclaré M. Guilbeault mardi en conférence de presse depuis la station balnéaire égyptienne.
Le Canada et l’Allemagne organisent mercredi un événement où ils présenteront une mise à jour sur le soutien financier apporté aux pays les plus vulnérables pour lutter et s’adapter à la crise du climat. Les deux pays sont les coauteurs d’un rapport concernant les étapes à franchir pour respecter l’engagement des nations développées de verser conjointement 100 milliards $ US par an aux États pauvres du Sud.
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«Il s’agit de supprimer les obstacles bureaucratiques à l’accès au financement de projets, d’accroître la transparence sur les objectifs nationaux individuels et de mieux mobiliser les financements privés et des banques multilatérales de développement», a mentionné l’élu libéral.
Le Canada s’est engagé en 2021 à doubler son engagement en matière de financement climatique à l’étranger pour l’établir à 5,3 milliards $ au cours des cinq prochaines années.
M. Guilbeault a ajouté que des discussions «approfondies» doivent aussi avoir lieu sur la question des «pertes et dommages», dont l’ajout à l’agenda des négociations de la COP27 a été appuyé par le Canada. L’idée ici est d’instaurer un mécanisme de compensations financières pour les dégâts causés par les changements climatiques dans les pays en développement.
Cet enjeu s’avère sensible depuis des années alors que les nations riches, y compris les États-Unis, se montrent réfractaires au concept de réparations climatiques.
Ottawa a tout intérêt à montrer du leadership sur cette question, selon le conseiller principal en matière de politique climatique à la Fondation David Suzuki, Tom Green.
«Le Canada est un pays riche, développé et responsable d'une haute proportion des émissions de gaz à effet de serre, en comparaison au Pakistan qui vient d'avoir cette inondation incroyable. [...] C'est le seul pays du G7 où les émissions n'ont pas baissé depuis (l'Accord de) Paris. Nous sommes plus que coupables», a-t-il affirmé à La Presse Canadienne.
Le ministre fédéral a rappelé que la COP actuelle est celle de la mise en œuvre et que les gouvernements doivent désormais accélérer leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Des délégations de partout dans le monde se rencontrent pour concrétiser les engagements pris avec l’Accord de Paris, afin de limiter idéalement à 1,5 degré Celsius l’augmentation de la température mondiale d’ici la fin du siècle.
Dans cette optique, le Canada arrive avec «son plan le plus détaillé» qui montre les cibles par secteurs d’activités, a soutenu M. Guilbeault.
«Cette année seulement, on a adopté ou on est en processus d’adoption de cinq ou six règlements différents: la loi zéro émission, le réseau électrique carboneutre d’ici 2035, le plafond sur les émissions de gaz à effet de serre» et la réduction d’au moins 75 % des émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier d’ici 2030, a-t-il notamment énuméré.
«Je mets au défi qui que ce soit de trouver un moment dans l’histoire du pays où nous avons eu autant d’activités sur la question des changements climatiques, que ce soit en termes réglementaires ou d’investissements», a défendu le ministre.
L’absence du premier ministre Justin Trudeau à l’événement ne semble guère l’inquiéter quant à la perception que cela pourrait laisser de la réelle volonté du Canada dans ses engagements environnementaux.
Aux yeux du ministre, son soutien à la tarification carbone et à la tenue de la COP15 sur la biodiversité à Montréal en décembre prochain démontre l’importance qu’accorde M. Trudeau à ces enjeux.
«Je ne pourrai pas faire le tiers de ce que je fais comme ministre de l’Environnement si ce n’était de l’appui du premier ministre», a fait valoir M. Guilbeault.
Voyez le récapitulatif de Fanny Lachance-Paquette au bulletin Noovo Le Fil 17.