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Israël avait déjà ordonné plus tôt à environ 100 000 Palestiniens de commencer à évacuer la ville.
Les dirigeants israéliens ont approuvé une opération militaire dans la ville de Rafah, dans la bande de Gaza, et les forces israéliennes frappent désormais des cibles dans la région, ont annoncé lundi des responsables.
Cette décision est intervenue quelques heures après que le groupe militant du Hamas a annoncé qu'il avait accepté une proposition de cessez-le-feu des médiateurs de l'Égypte et du Qatar.
Le bureau du premier ministre Benjamin Nétanyahou a déclaré que la proposition était «loin des exigences essentielles d’Israël», mais que son gouvernement enverrait néanmoins des négociateurs pour poursuivre les discussions sur un accord de cessez-le-feu.
Israël avait déjà ordonné plus tôt à environ 100 000 Palestiniens de commencer à évacuer la ville de Rafah, dans le sud du pays, signalant qu'une invasion terrestre promise depuis longtemps pourrait y être imminente.
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Ces derniers jours, des responsables égyptiens et du Hamas avaient déclaré que le cessez-le-feu se déroulerait en une série d'étapes au cours desquelles le Hamas libérerait les otages qu'il détient en échange du retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza.
Le Hamas a déclaré dans un communiqué que son plus haut dirigeant, Ismail Haniyeh, avait annoncé la nouvelle lors d’un appel téléphonique avec le premier ministre du Qatar et le ministre égyptien des renseignements. Après la publication de la déclaration, des Palestiniens avaient éclaté de joie dans les camps de tentes tentaculaires autour de Rafah, espérant que l'accord de cessez-le-feu permettrait d'éviter une attaque israélienne.
Les alliés les plus proches d’Israël, y compris les États-Unis, ont déclaré à plusieurs reprises qu’Israël ne devrait pas attaquer Rafah. L’opération imminente a suscité l’inquiétude du monde entier quant au sort d’environ 1,4 million de Palestiniens qui y ont trouvé refuge.
Plus tôt lundi, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, qui est le porte-parole de l'armée israélienne, précisait qu'environ 100 000 personnes avaient reçu l'ordre de se déplacer vers une zone humanitaire voisine mise en place par Israël, appelée Muwasi.
Il expliquait qu’Israël se préparait à amorcer une «opération de portée limitée», mais il n'avait pas voulu confirmer si cela voulait dire que l'armée entamerait une invasion terrestre de la ville.
Israël a décrit Rafah comme le dernier bastion important du Hamas après sept mois de guerre. Ses dirigeants ont répété à plusieurs reprises qu'ils devaient procéder à une invasion terrestre pour vaincre le groupe militant.
Dans les dernières heures, le ministre de la Défense d'Israël, Yoav Gallant, a mentionné au secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, qu’Israël n’avait d’autre choix que d’agir à Rafah. Dimanche, le Hamas a mené une attaque à la roquette depuis la région de Rafah, tuant trois soldats israéliens.
M. Shoshani a ajouté qu'Israël avait publié une carte de la zone d'évacuation et que les ordres étaient lancés par le biais de tracts largués par voie aérienne, de messages texte et d'émissions de radio. Il a rappelé qu'Israël a étendu son aide humanitaire à Muwasi, notamment en fournissant des hôpitaux de campagne, des tentes, de la nourriture et de l'eau.
L'armée israélienne a déclaré sur le réseau social X qu'elle agirait avec une «force extrême» contre les militants du Hamas et a exhorté la population à évacuer immédiatement pour sa sécurité.
La volonté d'Israël d'envahir Rafah suscite de nombreuses inquiétudes ailleurs dans le monde, en raison des conséquences potentielles sur les plus d'un million de civils palestiniens qui s'y sont réfugiés.
Environ 1,4 million de Palestiniens — soit plus de la moitié de la population de Gaza — sont entassés dans la ville et ses environs. La plupart d’entre eux ont fui leurs foyers ailleurs dans le territoire pour échapper à l’assaut israélien.
Les réfugiés vivent dans des camps de tentes, des abris des Nations unies ou des appartements surpeuplés, et ils dépendent de l’aide internationale pour se nourrir.
L'agence des Nations unies qui aide des millions de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie depuis des décennies, connue sous le nom d'UNRWA, a mis en garde lundi contre les conséquences dévastatrices d'une offensive à Rafah. L'agence a promis qu'elle resterait à Rafah aussi longtemps que possible pour continuer à fournir une assistance vitale.
Mais alors même que les États-Unis, l’Égypte et le Qatar font pression en faveur d’un accord de cessez-le-feu, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a répété la semaine dernière que l’armée se déplacerait vers la ville «avec ou sans accord» pour atteindre son objectif d'éliminer le Hamas.
En début de journée lundi, M. Nétanyahou avait accusé le Hamas d’avoir «torpillé» l’accord, tout en promettant d’empêcher les militants de reprendre le contrôle de Gaza. Dans un discours enflammé à l'occasion de la journée annuelle de commémoration de la Shoah, dimanche soir, M. Nétanyahou a rejeté la pression internationale pour mettre fin à la guerre, affirmant que «si Israël est obligé de rester seul, Israël sera seul».
À Rafah, les habitants ont reçu lundi matin les dépliants détaillant quels quartiers devaient être évacués et où étaient situées les zones humanitaires.
Les Palestiniens qui se sont confiés à l'Associated Press ont raconté que les gens se sont rassemblés pour discuter de leurs options après avoir reçu les dépliants. La plupart ont mentionné ne pas vouloir se déplacer seuls et préférer voyager en groupe.
«Il y a tellement de gens ici qui sont partis de chez eux pour fuir les combats, et maintenant ils doivent à nouveau déménager», a déploré Nidal Alzaanin en entrevue téléphonique.
«Mais personne ne va rester ici, c'est trop dangereux», a ajouté le père de cinq enfants.
M. Alzaanin travaille pour un groupe humanitaire international et a été forcé de partir de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, au début de la guerre.
Il a préparé ses documents et ses bagages, mais il attendra 24 heures pour voir ce que font les autres avant de partir.
Dans d'autres cas, certaines personnes se disent trop fatiguées et lassées de mois de dévastation pour fuir à nouveau.
C'est le cas de Sahar Abu Nahel, qui a été déplacée à Rafah avec 20 membres de sa famille, alors que son mari est détenu par Israël et que son gendre est porté disparu.
«Où vais-je aller? Je n'ai pas d'argent ni rien. Je suis sérieusement fatiguée, tout comme mes enfants», a-t-elle laissé tomber en essuyant les larmes de ses joues.
«Peut-être qu'il serait plus honorable pour nous de mourir. Nous sommes humiliés.»