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Ces pirates allèguent dans les documents qu'ils auraient réussi à accéder à l'infrastructure de gaz naturel au Canada.
La Maison-Blanche soutient qu'elle est en contact à «de très hauts niveaux» avec des alliés et des partenaires concernés après la fuite de renseignements américains sensibles sur la guerre de la Russie en Ukraine.
Or, cette fuite touche probablement le Canada. Les documents divulgués décrivent des allégations de pirates informatiques soutenus par la Russie, que La Presse Canadienne n'a pas vérifiées de manière indépendante. Ces pirates allèguent dans les documents qu'ils auraient réussi à accéder à l'infrastructure de gaz naturel au Canada.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré que le dossier de la fuite faisait maintenant l'objet d'enquêtes criminelles, mais il ne pouvait pas affirmer si cette fuite avait été entièrement contenue.
Des responsables fédéraux à Ottawa ont reconnu lundi que le Canada avait participé à des breffages, mais le Centre de la sécurité des télécommunications n'a pas donné de détails.
Les documents, qui semblent modifiés par endroits, comprennent des évaluations américaines secrètes sur la guerre en Ukraine, notamment sur la formation offerte par les États-Unis, la livraison d'équipement, les pertes de chaque côté, ainsi qu'un avertissement sur le risque d'une cyberattaque au Canada.
Le rapport ne nomme pas une entreprise en particulier, mais indique que les pirates ont été chargés par un officier du renseignement russe de maintenir l'accès au réseau informatique et «d'attendre de nouvelles instructions».
M. Kirby a indiqué que le département de la Défense et celui de la Justice menaient actuellement des enquêtes distinctes sur cette fuite, afin de déterminer ses implications pour la sécurité nationale et trouver les responsables.
«Afin de protéger ce pays chaque jour comme nous le faisons, l'une des choses que nous devons protéger, ce sont les informations, a déclaré lundi M. Kirby. Nous tiendrons les alliés et partenaires concernés aussi informés que possible», a-t-il ajouté.
L'un des documents est un graphique qui illustrait les pertes des troupes russes et ukrainiennes, avec une estimation des morts russes nettement inférieure à ce que le Pentagone a dévoilé publiquement ; ce qui fait dire à M. Kirby que le document a été trafiqué.
Selon un article du New York Times, cet incident de piratage pourrait être un exemple de la façon dont la Russie compte riposter au-delà des frontières de l'Ukraine si la guerre s'éternise.
Les pirates ont notamment pu montrer qu'ils avaient la capacité, dans une station de distribution de gaz non identifiée, d'augmenter la pression des vannes, de désactiver des alarmes et de déclencher un arrêt d'urgence.
Selon Jamil Jaffer, du National Security Institute de l'Université George Mason de Virginie, accéder à un réseau est une tactique commune des pirates russes.
Le problème ne vient pas tant du contenu des documents dévoilés, a-t-il ajouté, mais du fait que les pirates peuvent ainsi savoir quelle méthode les services de renseignement utilisent pour communiquer.
Des experts indiquent que les documents ont circulé pendant des mois sur Internet, y compris dans des forums de discussion et sur la plateforme Discord, avant que la divulgation ne soit découverte.
«Nous ne savons pas ce qu'il pourrait y avoir d'autre là-bas, a déclaré M. Kirby. L'une des choses que nous devons protéger, ce ne sont pas seulement les informations elles-mêmes, mais la manière dont nous glanons ces informations. Je pense donc que vous pouvez comprendre pourquoi tout le monde prend cet ensemble particulier de divulgations très, très au sérieux.»
Au Canada, le Centre de la sécurité des télécommunications s'est dit préoccupé par ces possibilités de perturbations des infrastructures critiques.