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Le ministère des Finances prévoit dans son Rapport pré-électoral sur l’état des finances publiques que l’inflation redescendra à l’intérieur de la fourchette cible de la Banque du Canada. Une prévision «fragile», selon la VG du Québec.
Le ministère des Finances prévoit dans son Rapport pré-électoral sur l’état des finances publiques que l’inflation redescendra à l’intérieur de la fourchette cible de la Banque du Canada, soit entre 1% et 3%, dès 2024. La vérificatrice générale trouve cette prévision «plausible», mais fragile compte tenu de l’incertitude des dernières années.
Guylaine Leclerc a publié son examen du rapport préélectoral du ministre des Finances, Eric Girard, dans lequel elle estime que les hypothèses retenues et les prévisions relatives au cadre financier et à la dette font face à un degré très élevé d’incertitude en raison — notamment — de la flambée de l’inflation, de la guerre en Ukraine et des effets persistants de la pandémie de la COVID-19 sur l’ensemble de la planète.
Dans son examen, Mme Leclerc souligne aussi qu’il existe «un risque que certaines dépenses ne puissent être réalisées à la hauteur prévue, entre autres en raison de la rareté de la main-d’œuvre».
Voyez le récapitulatif du journaliste Simon Bourassa au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
«Les tensions sur les salaires émergent dans certains secteurs d’activité spécifiques. La rareté de la main-d’oeuvre et les fortes pressions sur les prix pourraient éventuellement contribuer à généraliser ces tensions. Les problèmes structurels provenant de la démographie risquent de persister encore quelques années et d’accentuer les pressions sur cette assiette fiscale. Il est donc possible que la croissance anticipée des salaires et traitements pour 2023 soit légèrement sous-évaluée dans le rapport pré-électoral», peut-on lire dans le résumé de l’examen de Mme Leclerc.
Le rapport de Mme Leclerc met également en lumière que la croissance de l’inflation et celle des taux d’intérêt à court terme pourraient s’avérer plus élevées que les prévisions du ministère des Finances du Québec (MFQ). Guylaine Leclerc rappelle que la Banque du Canada a révisé à la hausse ses prévisions inflationnistes le 13 juillet dernier. Selon la Banque du Canada, l’IPC au Canada devrait s’établir à 7,2 % en 2022, puis à 4,6 % et à 2,3 % au cours des deux années suivantes, ce qui excède la fourchette dans laquelle le Québec oscillera selon les prévisions du MFQ.
2/4 Depuis 2018, nous avons fait de la saine gestion des finances publiques une priorité. C’est grâce à une gestion équilibrée que nous avons pu accroître le financement des grandes missions de l’État chaque année et nous sommes fiers de ces résultats.
— Eric Girard (@EricGirardMFQ) August 15, 2022
Mme Leclerc souligne qu’étant donné que les pressions sur les prix sont encore généralisées, il est possible que l’IPC au Québec soit supérieur aux prévisions du MFQ de 6,5 % en 2022 et de 3,2 % en 2023.
«Nous présentons aujourd'hui un portrait juste, prudent et responsable de la situation économique et financière du Québec qui tient compte des dernières informations disponibles et du contexte d'incertitude affectant l'économie mondiale. Nous avons utilisé une approche équilibrée combinant une saine gestion des finances publiques et un financement stable et prévisible des grandes missions de l'État. Le cadre financier présenté dans ce rapport constitue une base transparente et vérifiée sur laquelle tous les partis pourront bâtir leurs programmes électoraux», écrit le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, dans un communiqué envoyé aux médias.
4/4 Nous allons baisser les impôts de façon prudente, responsable et ordonnée en continuant de financer adéquatement les importantes missions de l’État.#polqc #élection2022 #CAQ
— Eric Girard (@EricGirardMFQ) August 15, 2022
Quatre constats importants se dégagent du Rapport préélectoral sur l'état des finances publiques du Québec - Août 2022 :
Le Parti libéral du Québec (PLQ) pense que le gouvernement de François Legault aurait pu prendre des mesures additionnelles afin de soulager le fardeau que portent les Québécois dans un contexte inflationniste.
«Il est clair que les prévisions actuelles nous permettront de mettre en place de vraies solutions aux vrais enjeux des Québécois. La hausse de l’inflation a été sous-estimée par François Legault et ce sont les Québécois qui en ont payé le prix. Nous devons prioriser les familles et les aînés qui sont les plus affectés par la hausse du coût de la vie», a estimé le porte-parole du PLQ en matière de finances publiques, Carlos Leitao.
Le PLQ propose une diminution des impôts de classe moyenne à 1125$, une «allocation aînés» de 2000$ par année pour les personnes de 70 ans et plus qui restent à maison et l’élimination de la TVQ sur les produits essentiels.
Afin de contrer la pénurie de la main-d’œuvre, le PLQ serait en faveur d'améliorer l'accès à des services de garde, de créer des incitatifs financiers pour attirer les travailleurs expérimentés et de contribuer au volet de l'immigration.
«Quoi qu’en dise François Legault, la pénurie de main-d’œuvre n’est pas une bonne nouvelle. Nous devons mettre en œuvre toutes les mesures possibles afin de lutter contre ce fléau qui met à mal nos services publics et qui affectent les entreprises. La pénurie de main-d’œuvre représente un frein à notre économie», a conclu M. Leitao.
Le but de l'examen de la vérificatrice générale du Québec est de s'assurer que le parti qui remporte les élections du 3 octobre ne puisse pas dire qu'il est surpris par un déficit ou un surplus inattendu après son arrivée au pouvoir. Son rapport donne également à tous les partis politiques le même cadre de travail lors de la production de plateformes électorales chiffrées.
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La VGQ souligne que l’examen ne visait toutefois pas à évaluer la quantité et la qualité des services offerts à la population avec les sommes prévues. Il ne visait pas non plus à évaluer si les prévisions permettraient de répondre à l’ensemble des besoins de la population et de combler les lacunes soulevées dans certains mandats d’audit, par exemple ceux sur les bâtiments scolaires ou l’hébergement des aînés en grande perte d’autonomie.