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Politique

Le Canada est «prêt» pour une guerre commerciale avec les États-Unis, selon la ministre Mélanie Joly

«On va toujours défendre les Canadiens et on ne se laissera pas faire.»

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/ Noovo Info

Après avoir rencontré plusieurs élus à Washington, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, affirme que le Canada est «prêt» à faire face aux tarifs douaniers que compte imposer la future administration Trump aux États-Unis et qu'il ne faut pas prendre ces menaces à la légère.

Mme Joly a participé à une série de rencontres jeudi, à Washington, portant entre autres sur la sécurité à la frontière, le commerce et les investissements.

Voyez le reportage de Lila Mouch dans la vidéo ci-haut.

«J'ai notamment parlé des menaces tarifaires de Donald Trump et de leurs impacts négatifs sur notre économie», a-t-elle dit en conférence virtuelle vendredi matin. «Je suis à Washington pour défendre les intérêts du pays.»

«On va toujours défendre les Canadiens et on ne se laissera pas faire. [...] On doit rester uni.»
-Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada

La ministre a discuté tant avec des républicains qu'avec des démocrates, dont le chef de la majorité au Sénat, John Thune, le sénateur de Caroline du Sud Lindsay Graham, la sénatrice du New Hampshire Jeanne Shaheen et le sénateur de l'Idaho James Risch. Selon elle, les sénateurs ne veulent pas la mise en place de ces menaces. «On a des alliés», a-t-elle ajouté.

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Lors de sa conférence virtuelle, Mme Joly a affirmé qu'il faut prendre les menaces de Trump «au sérieux» et qu'il faut s'y préparer. «Beaucoup d'élus américains n'étaient pas au courant des impacts dévastateurs [de ces menaces] dans les deux pays», a-t-elle dit, en ajoutant que beaucoup d'entre eux ont été surpris.

«Lorsque vient le fait de travailler avec le président Trump, on sait que l'ultime décideur, c'est lui. C'est le président lui-même. Alors, on ne doit rien tenir pour acquis et on doit se défendre», a-t-elle lancé vendredi.

Les réunions ont eu lieu quelques jours avant l'entrée en fonction du président désigné Donald Trump, qui a promis d'imposer des tarifs douaniers de 25% sur tous les produits entrant aux États-Unis en provenance du Canada et du Mexique.

Même si les mesures entraient en vigueur dès lundi, le Canada pourra déjà répliquer avec une série de mesures liées à l'importation, a confirmé Mme Joly.

«Nous sommes prêts à mettre une pression maximale parce que c'est une guerre commerciale que le président Trump commencerait», a-t-elle prévenu en conférence de presse virtuelle. «On est plus organisé que les Américains en face.»

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Selon la ministre des Affaires Étrangères, les élus américains n'ont pas conscience «à quel point le Canada est essentiel pour eux» à plusieurs niveaux. «Si jamais le président Trump va de l'avant, les Américains vont le découvrir», a-t-elle fait savoir, en donnant l'exemple de l'impact économique, soit le prix à l'épicerie.

Mélanie Joly a également rencontré jeudi soir le secrétaire d'État américain sortant, Antony Blinken, avec qui elle a travaillé en étroite collaboration ces dernières années sur des enjeux mondiaux, notamment les guerres en Ukraine et à Gaza.

Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, était également dans la capitale américaine cette semaine. Il a affirmé jeudi que le plan de M. Trump concernant les tarifs douaniers n'était pas clair, même parmi les sénateurs et les membres du Congrès républicains.

Pendant ce temps, à Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau a présidé vendredi matin une première réunion de son Conseil des relations canado-américaines, un comité consultatif qui doit «soutenir le premier ministre et le conseil des ministres en cette période cruciale pour les relations entre le Canada et les États-Unis».

Au début de la réunion, M. Trudeau a soutenu qu'on va «continuer d'être là en tant que Canadiens, forts, raisonnables, pas en train de chercher la bagarre, mais on va être là pour la bagarre si c'est nécessaire».

«On espère que non», a-t-il ajouté.

Trois anciens premiers ministres provinciaux, Jean Charest, Rachel Notley et Stephen McNeil, font partie du Conseil des relations canado-américaines, tout comme l'ambassadrice du Canada à Washington, Kirsten Hillman.

Plus tôt cette semaine, M. Trudeau avait rencontré les premiers ministres des provinces et des territoires à Ottawa mercredi pour discuter de la réponse du pays à la menace de M. Trump.

D'ailleurs, le premier ministre du Québec, François Legaut, s'est adressé aux Américains dans une lettre ouverte mercredi. Intitulée Un tarif au Canada est un dommage auto-infligé, cette lettre évoque les conséquences à «long terme» si le président élu Donald Trump mettait ses menaces à exécution dans le dossier des tarifs douaniers.

«Au lieu de nous opposer les uns aux autres, continuons à bâtir une grande puissance économique nord-américaine: c'est dans notre intérêt mutuel», avait-il plaidé.

Avec des informations de La Presse canadienne

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/ Noovo Info