Début du contenu principal.
La clinique déménage chaque fois après quelques jours dans une autre communauté et s'installe dans différents bâtiments.
La stagiaire en médecine Alina Manko est assise à un bureau et parle avec une femme pendant que d'autres patients attendent leur tour.
Vêtue d'un gilet et d'une casquette rouge, Mme Manko fait partie d'un groupe d'unités mobiles financées par la Croix-Rouge canadienne qui fournissent des soins de santé, dans le centre de l'Ukraine, à des milliers de citoyens déplacés par la guerre avec la Russie.
«Cela fait partie de mon travail d'aider les gens s'ils sont brisés», affirme Alina Manko dans un anglais hésitant, depuis la clinique de fortune à l'intérieur d'un centre communautaire à Korsoun-Chevtchenkivskyï, à deux heures au sud de Kyiv.
La clinique déménage chaque fois après quelques jours dans une autre communauté et s'installe dans différents bâtiments.
C'est toujours occupé, selon Mme Manko. La plupart des patients qui demandent de l'aide sont des personnes âgées ou de jeunes enfants.
«C'est un travail très important pour nous et notre équipe d'aider ces personnes âgées au quotidien. Nous essayons d'aider à résoudre leurs problèmes, à fournir des médicaments», raconte-t-elle.
Des dizaines de boîtes de vêtements et de fournitures médicales sont empilées en rangées à l'entrée de la clinique.
Trois personnes âgées à la retraite attendent sur un banc à l'extérieur pour avoir la chance de voir le médecin ou une infirmière. Ils parlent avec La Presse Canadienne par l'intermédiaire d'un interprète.
Les femmes se sont présentées la veille, affirment-elles, mais il y avait beaucoup de monde, et on leur a demandé de revenir le lendemain matin. Tamara Romanova dit qu'elle a des problèmes avec son genou.
«Je vais dans les cliniques habituelles, mais elles ne peuvent pas résoudre mes problèmes, alors j'ai essayé de trouver un moyen de résoudre le problème avec l'aide de la Croix-Rouge», évoque-t-elle.
La plupart des unités mobiles se sont installées dans l'oblast de Tcherkassy, une zone relativement sûre où environ 300 000 Ukrainiens se sont réfugiés. Ils ont loué des appartements, emménagé avec d'autres familles ou se sont installés dans des centres communautaires. Certains ont fui les violents combats dans des régions telles que le Donbass et Kharkiv.
Lovov Momot raconte que c'est paisible à Korsoun-Chevtchenkivskyï, mais que ce n'est pas chez elle, et qu'il n'y a pas assez d'aide.
«Cela fait plus de deux ans que je vis à Korsoun. Il n'y a pas d'aide régulière ici. Il n'y a pas eu d'aide humanitaire pendant cinq mois, raconte-t-elle en attendant de voir le médecin. Tout le monde veut rentrer à la maison.»
Mathieu Leonard, gestionnaire de programme pour la Croix-Rouge canadienne en Ukraine, affirme que le système de santé du pays est mis à rude épreuve.
«Le système de santé a été gravement touché en raison de la réduction des ressources, et aussi des personnes déplacées. Ils n'ont pas accès à ces soins», détaille-t-il.
Le centre de l'Ukraine est devenu un refuge pour ceux qui fuient la guerre, évoque M. Leonard.
«D'abord, c'est la sécurité. Il y a relativement moins d'attaques dans cette région, explique-t-il. C'est aussi relativement plus proche de leurs provinces d'origine. Et économiquement, le coût de la vie est un peu plus bas que dans des endroits comme Kyiv ou d'autres grandes villes.»
La Croix-Rouge canadienne aide également à rénover certains centres communautaires utilisés pour loger les personnes déplacées, en s'assurant que les bâtiments disposent d'une plomberie et d'un chauffage approprié, ajoute M. Leonard.
Un ancien dortoir universitaire transformé en centre communautaire à Korsoun-Chevtchenkivskyï reçoit une nouvelle couche de peinture, de nouveaux meubles et de nouvelles salles de bains. Il abrite 98 personnes, principalement des femmes et des enfants. Chaque étage contient des bureaux pour que les enfants puissent poursuivre leurs études.
M. Leonard évoque que du soutien en santé mentale est également offert.
«L'une des choses que nous voyons de plus en plus, c'est la détresse psychologique qui commence à s'accumuler avec le temps, affirme-t-il. Vous voyez des jeunes qui ont été soudainement blessés, et dont la vie a changé après une amputation, et des choses comme ça. C'est une condition difficile, alors nous essayons au moins de leur donner un peu d'aide.»
Yulia Holodna, cheffe de la branche de Tcherkassy de la Croix-Rouge ukrainienne, affirme que chaque étage du centre communautaire accueillera des enfants d'âges différents.
«Nous allons créer une zone d'étude spéciale pour ces enfants. Et nous aurons plusieurs activités ici, différents types de psychologues et différents types de travailleurs sociaux qui travailleront avec eux», dit-elle.
M. Leonard dit que le travail peut être déchirant. «Ce n'est jamais facile. C'est difficile, mais j'admire les gens», confie-t-il.
«Ils sont très forts. Ils sont très résilients et ils font vraiment beaucoup d'efforts pour contribuer», ajoute-t-il.