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Le message aux parents, avec l’annonce de cette importante pénurie: «Les Centres de services scolaire et le ministère travaillent d’arrache-pied pour essayer de combler les postes.»
Bernard Drainville a brossé le sombre portrait du manque d'enseignants avant la rentrée scolaire 2023, mercredi à l'Assemblée nationale. Le ministre de l'Éducation a révélé que 8558 postes étaient toujours à combler, en date de la semaine dernière.
Il manque 1859 enseignants à temps plein et 6699 enseignants à temps partiel, selon les données colligées par le ministère de l'Éducation.
À pareille date l’an dernier, il manquait 5335 enseignants sur le réseau, dont 924 profs à temps plein. Mais, selon le ministre Drainville, seulement 57 des 72 Centres de services scolaires (CSS) avaient répondu aux demandes d’informations du gouvernement. Cette année, M. Drainville affirme que le calcul inclut tout les CSS, «sauf un».
Le message de M. Drainville aux parents, avec l’annonce de cette importante pénurie:
Ceci dit, le ministre n'a pas pu garantir explicitement que toutes les classes seront ouvertes à la rentrée ni qu'il y aura au moins un adulte disponible pour chacune d'entre elles. M. Drainville a admis «qu'on a besoin d'aide», mais a refusé d'admettre qu'il soit au désespoir. «On se démène comme des diables dans l'eau bénite pour régler ça», a-t-il déclaré.
M. Drainville a donc de nouveau appelé la population à s’enrôler, même sans qualification légale. Le ministre espère que les «personnes qui ont un bac dans une matière enseignée à l’école» auront la «piqûre» en prêtant main-forte au réseau, même si la priorité est d’avoir des enseignants brevetés.
Le ministère de l’Éducation reconduit également des «mesures avantages» pour ramener des enseignants retraités dans les écoles.
Pour Ruba Ghazal, responsable de Québec solidaire en matière d'éducation, ce problème revient chaque année.
«La cigale a chanté tout l'été, et maintenant, c'est une rentrée chaotique qui attend nos enfants. Je suis catastrophée et en colère. Ça fait des années que les profs tirent la sonnette d'alarme et crient à l'aide sans que la CAQ ne les écoute. Il est temps que Bernard Drainville fasse son travail et ramène les profs dans nos classes.
Le tout représente «un défi considérable», a lancé le ministre. «C’est une réalité pour laquelle il n’y a pas de solution magique», a-t-il ajouté, au lendemain d'un appel de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) à prioriser les négociations pour une nouvelle de convention collective des enseignants. Les membres des syndicats estiment que la solution à l'attraction et la rétention d'enseignants sur le réseau passent par de meilleures conditions de travail.
M. Drainville croit justement qu'il faut qu'une nouvelle convention collective soit signée rapidement pour déployer des aides à la classe dans un maximum d'écoles primaires du Québec. «Les aides à la classe, ça va faire une immense différence», avance-t-il au sujet de ce projet de «plusieurs centaines de millions de dollars».
Le premier ministre François Legault a pris la relève de son ministre au podium et a, pour sa part, lancé un appel direct aux enseignants. «J’ai besoin de vous. On a posé des gestes et on va continuer à poser des gestes pour rendre votre tâche plus raisonnable et normale. J’ai vraiment besoin de vous autres», a-t-il déclaré.