Début du contenu principal.
Le retour en classe est à peine entamé, que déjà, des enseignantes et des enseignantes crient leur ras-le-bol de leurs mauvaises conditions de travail sur les réseaux sociaux.
Le retour en classe est à peine entamé, que déjà, des enseignantes et des enseignantes crient leur ras-le-bol de leurs mauvaises conditions de travail sur les réseaux sociaux et alertent (encore une fois) le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville. C'est le cas de Maude Prnt - son nom sur Facebook - qui enseigne à des élèves en situation de handicap dans une école du Centre de services scolaire des Mille-Îles.
«J’enseigne dans une école où mes conditions de travail ne sont pas à la hauteur de mes compétences», déplore-t-elle dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux et qui a été acheminée à l’équipe du ministre de l’Éducation.
L’enseignante déplore particulièrement le manque de personnel.
Elle affirme être parfois obligée d’assurer la surveillance des diners en raison du manque de personnel.
Maude Prnt affirme ne pas être la seule dans ce cas. Elle affirme par ailleurs très bien savoir qu’elle n’est pas obligée de faire cette tâche - superviser les dîners -, mais s’interroge à savoir qui le fera à sa place si elle refuse.
« Je sais qu'on n'est pas obligé, mais qui va les faire ? Le monsieur qui promène son chien ?», demande-t-elle.
L’enseignante souligne du coup qu’il est faux de croire que les périodes de dîners «sont faciles à gérer». Elle assure que ses collègues qui s’occupent de cette tâche font «un excellent travail» et «qu’elles se dépassent chaque jour».
Mme Prnt accompagne dans leur éducation sept élèves «non verbaux, autistes, certains avec déficience intellectuelle, et en couches».
L'enseignante affirme aussi devoir parfois «faire des couches» lors que les PEH (préposé aux élèves handicapés) sont toutes absentes.
«On roule à 4 PEH pour 10 classes spécialisées... Malgré que la théorie, c'est 1 PEH pour 2 classes... Je vais devoir revoir encore une fois mes calculs mathématiques, car ça me semble dans le négatif», affirme-t-elle dans sa lettre acheminée au ministre de l'Éducation.
Par ailleurs, l’enseignante interpelle Bernard Drainville et lui souligne que les journées très chaudes ne sont pas de tout repos pour sa clientèle.
«J'ai passé ma journée à hydrater mes élèves, car ils n'ont pas le réflexe de le faire eux-mêmes, à rhabiller mes élèves qui se déshabillaient, car il faisait trop chaud, et à gérer des crises, car mes cocos m'expriment, à leur façon, que vous avez coupé dans le budget...», exprime-t-elle.
À lire et à voir également : «Non, on ne fermera pas les écoles chaque fois qu'il y a une vague de chaleur», dit Drainville
Maude Prnt termine sa lettre en soulignant au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qu’elle pourrait continuer longtemps «à énumérer ses conditions de travail déplorables», mais qu’elle doit s’arrêter puisqu’elle doit vérifier «si elle fait un diner ou s’ils ont tout leur personnel».
Voici la lettre que Maude Prnt a publié sur les réseaux sociaux :
Malgré la rentrée scolaire, 1331 postes d’enseignants et d’enseignantes étaient toujours à pourvoir au Québec en date de mardi dernier.
Un communiqué de presse dévoilait que 217 postes réguliers à temps plein et 1114 postes à temps partiel étaient à combler parmi les 71 centres de services scolaires de la province.
«La progression qu'on a connue depuis deux semaines est très encourageante et ce que je souhaite, c'est que dans les prochains jours on comble la majorité des postes restants. On n'arrêtera pas tant qu'ils ne seront pas comblés», avait promis M. Drainville.