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Politique

Hausse des salaires des députés: QS sonne l’alarme

Dans une lettre envoyée à Legault, Tanguay et «PSPP», les chefs solidaires «GND» et Manon Massé somment le gouvernement de ne pas suivre la recommandation d’augmenter de 30 000 $ le salaire des députés.

Les co-porte-paroles solidaires Gabriel Nadeau-Dubois (à l'avant-plan) et Manon Massé,
Les co-porte-paroles solidaires Gabriel Nadeau-Dubois (à l'avant-plan) et Manon Massé,
/ Noovo Info

Les co-porte-paroles de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, somment le gouvernement de ne pas suivre la recommandation d’augmenter de 30 000 $ le salaire des députés de l’Assemblée nationale, dans une lettre envoyée aux chefs parlementaires mercredi.

«GND» et Mme Massé argumentent qu’une telle hausse ferait passer la rémunération totale de la vaste majorité des parlementaires à plus de 200 000 $ en incluant leurs avantages sociaux; qu’elle représente une majoration bien supérieure à la hausse de l’inflation; et qu’elle serait symptomatique d’un «processus vicié» dans lequel les députés votent eux-mêmes sur leur augmentation de salaire, ce qui fait d’eux les juges de leur propre travail.


«Vous savez d’ailleurs comme nous que seulement 10 parlementaires touchent cette indemnité de base: 115 députés sur 125 touchent des allocations supplémentaires», ont co-écrit les leaders solidaires, qui calculent que le salaire annuel le plus bas que reçoit un député à l’Assemblée nationale s’élève à près de 140 000 $.

À consulter: Indemnités et allocations des parlementaires (Source: Assemblée nationale)

«S’attribuer une telle augmentation de salaire enverrait un message de déconnexion envers les gens que nous représentons.»
- Extrait de la lettre de Gabriel Nadeau-Dubois et de Manon Massé, co-porte-paroles de QS

Faut-il revoir le mode de révision des conditions de travail des élu(e)s?

Inquiets de voir la recommandation suivie de façon immédiate et rétroactive, M. Nadeau-Dubois et Mme Massé suggèrent de mandater un comité indépendant qui pourrait statuer sur les conditions de travail des députés. Selon les solidaires, «il n’y a aucune urgence» à augmenter les salaires tout de suite, compte tenu que le rapport L'Heureux-Dubé recommandait de mettre fin à cette pratique en 2013.

«Mettons sur pied un vrai processus indépendant, qui sortira pour de bon les députés québécois de cette fâcheuse position de devoir statuer sur leur propre rémunération. Il n'est pas trop tard pour bien faire», écrivent les chefs de QS.

Dans sa recommandation de la mi-avril 2023, le rapport d’un comité consultatif indépendant a évoqué un «retard» dans la rémunération des élu(e)s et prôné une augmentation des salaires dès la fin de l'exercice financier 2023-2024. 

Ce comité était composé de l'ancienne ministre libérale Lise Thériault, de l’ancien député péquiste Martin Ouellet et d’un spécialiste des ressources humaines, Jérôme Côté.

Le rapport indique que les députés consacrent en moyenne 63 heures par semaine à leur travail et dix heures par semaine pour leurs déplacements professionnels. On indique également que de bonnes conditions de travail incitent plus de gens à s’engager en politique.

Les réactions des chefs à la lettre de Québec solidaire

Destinataires de la lettre solidaire, MM. François Legault, le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, ainsi que le chef péquiste, Paul Saint-Pierre Plamondon, se sont montrés somme toute évasifs quant à la demande solidaire.

M. Tanguay a refusé de se prononcer, soulignant toutefois le caractère légitime de l'exercice de révision des conditions de travail des élus, tandis que le premier ministre a indiqué qu'il devait prendre du temps pour se pencher sur la question.

Quant à «PSPP», il a dédouané le PQ de tout rôle dans l'affaire. «C’est la bébelle du gouvernement. C’est au gouvernement de prendre sa décision», a-t-il déclaré en point de presse.

Ceci dit, le chef du PQ a trouvé le rapport du comité consultatif «rigoureux et justifié», mais rappelle que son parti «n'a jamais demandé de hausse de salaire et «n’a pas été consulté».