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Voici une chose à considérer la prochaine fois que vous attendrez à l’aéroport pour procéder à votre embarquement : l’agent(e) de bord que vous voyez derrière le comptoir travaille probablement gratuitement.
Voici une chose à considérer la prochaine fois que vous attendrez à l’aéroport pour procéder à votre embarquement : l’agent(e) de bord que vous verrez derrière le comptoir travaille probablement gratuitement.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
Il est courant que les travailleurs ne soient payés seulement lorsque le pilote retire les freins de l’avion et que celui-ci commence à bouger.
«Chaque fois que la porte de l’avion est ouverte, nous ne sommes pas payés. Lorsque nous embarquons, lorsque nous sommes en retard, lorsque nous installons les invités, nous ne sommes pas rémunérés», a expliqué Alia Hussain, une agente de bord de WestJet et présidente de CUPE 4070, lors d’une entrevue avec CTV News.
CUPE, le syndicat qui représente environ 18 500 agents de bord à travers le Canada, a organisé une journée nationale d’action mardi pour condamner ce que Mme Hussain qualifie de «pratique archaïque».
«C’est une pratique courante dans l’ensemble de l’industrie, c’est pourquoi la division aérienne du SCFP a pris cette initiative. Nous voulons sensibiliser les voyageurs canadiens, le public canadien et les autres industries à ce qui se passe encore», a-t-elle mentionné.
À Montréal, des centaines de travailleurs de l’industrie aérienne ont manifesté à l’aéroport international Trudeau pour informer les gens qu’ils ne sont pas payés pour tout leur travail, même lorsqu’ils portent l’uniforme.
Beaucoup de ceux qui travaillent dans l’industrie depuis des décennies disent qu’ils aiment leur travail, mais les faible salaires combinés à la hausse du coût de la vie rendent difficile pour eux de joindre les deux bouts.
«Environ 25 % de notre travail n’est pas payé. Nous avons sondé nos membres et le répondant moyen a déclaré que 35 heures par mois ne sont pas rémunérées dans leur horaire de travail», a affirmé Dominic Levasseur, porte-parole de la division aérienne du SCFP.
Natasha Stea, une agente de bord d’Air Canada, faisait partie des manifestants à Montréal dans le cadre de la campagne «Le travail non rémunéré ne volera pas».
«Quand on dit que certaines personnes n’y arrivent pas, qu’ils ne peuvent pas payer leur loyer ou leur nourriture, qu’ils ne peuvent pas prendre le bus ou la voiture pour aller travailler, c’est triste», a déploré Mme Stea.
Des manifs ont eu lieu à Vancouver, à Calgary, à Toronto et à Montréal dans le cadre de la campagne.
Un analyste de l’industrie de l’aviation estime que l’industrie aérienne doit mettre fin à cette pratique et suivre ce qui se fait aux États-Unis.
«Les compagnies aériennes américaines se sont essentiellement éloignées de ce genre de pratique et dès que les agents de bord montent à bord de l’avion, “l’horloge” commence à tourner», a soutenu John Gradek, responsable du programme de gestion de l’aviation de l’Université McGill.
«Les règles de rémunération des agents de bord ont changé au sud de la frontière. Et je pense que c’est ce que les agents de bord canadiens cherchent à obtenir, des conditions similaires appliquées au Canada.»
M. Gradek dit que les demandes des travailleurs de l’aviation surviennent alors que l’industrie fait déjà face à des pénuries de main-d’œuvre et perd des employés qui cherchent des opportunités plus payantes ailleurs. Il cite les compagnies aériennes américaines qui offrent des primes à la signature et des augmentations de salaire aux nouveaux pilotes comme exemple.
«Les pilotes canadiens regardent cela en disant : “Hé, moi aussi”», a-t-il déclaré.
«Donc, nous perdons des pilotes, nous allons perdre des agents de bord parce que les règles ne changent pas assez rapidement pour rattraper les règles américaines. Ainsi, les agents de bord, les mécaniciens et les pilotes sont à risque, dans le milieu aérospatial canadien, de changer de pays et d’opter pour de meilleures conditions.»