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L’ancien député du Parti québécois (PQ) Harold LeBel passera huit mois derrière les barreaux pour agression sexuelle. Le juge a accepté la suggestion commune des partis jeudi matin au palais de justice de Rimouski.
L’ancien député du Parti québécois (PQ) Harold LeBel passera huit mois derrière les barreaux pour agression sexuelle. Le juge a accepté la suggestion commune des partis jeudi matin au palais de justice de Rimouski. L'ex-homme politique sera également inscrit au registre des délinquants sexuels pendant 20 ans et de la remise d'un échantillon d'ADN.
Il devra également se soumettre à une période de probation de deux ans, une fois sa peine purgée. Il lui sera interdit d’établir tout contact avec la victime, et ne pourra en aucun cas faire référence à celle-ci sur les réseaux sociaux.
Voyez le reportage de Laurence Royer sur ce sujet dans la vidéo.
Lors de la lecture de la peine, le juge Francoeur a évoqué l'absence de risque de récidive, mais a également souligné qu'une agression sexuelle «demeure une agression sexuelle». Il s’est aussi dit «conscient» que d’être exclu d’un parti politique auquel il a tant donné est en soi une peine.
Le juge estime que de porter «l'étiquette d'agresseur sexuelle» constitue aussi une peine.
La procureure de la Couronne, Manon Gaudreault, a lu une lettre dans laquelle la victime énumère les impacts de l’agression et du procès sur sa vie.
Elle écrit notamment que les jours suivants l’agression, elle était plus irritable et s’est mise à fuir toute intimité relationnelle. La victime dit aussi qu’encore aujourd’hui, elle a un réflexe de recul quand elle se fait toucher à certains endroits. Elle dit aussi qu’il a été difficile pour elle, pendant le procès, d’être confrontée à nouveau à la soirée où s’est produite l’agression et avoir eu de la difficulté à travailler pendant les procédures.
Bien que bouleversée par les évènements, la victime, dont l'identité est toujours protégée par un interdit de publication, a mentionné avoir de l'empathie pour l'accusé et sa famille.
«Je ne suis jamais sentie aussi vulnérable de toute ma vie que cette nuit-là, à Rimouski», a-t-elle écrit. «Comment est-on censé réagir lorsqu'un homme de plus de fois son poids nous agresse contre toute attente. J'ai eu tellement peur.»
Harold LeBel, âgé de 60 ans, a souhaité s’adresser au tribunal. Il a affirmé au juge avoir tout fait pour faciliter le processus judiciaire, notamment pour la victime. Il explique aussi que les gestes qu’il a posés vont à l’encontre de ses valeurs.
«Le plus difficile pour moi c’est d’être vu comme quelqu’un que je ne suis pas, a-t-il déclaré. Mais je vais faire ce qu’il faut pour la suite des choses, je veux apprendre de tout ça. Je souhaite qu’on passe à autre chose. Je ne souhaite pas devenir un trophée.»
L'ex-politicien a qualifié le processus judiciaire de «difficile».
La procureure explique que plusieurs facteurs ont pesé dans la balance, comme le fait que Harold Lebel a ignoré à plusieurs reprises les refus de la victime. Elle admet toutefois que Lebel était sans antécédents judiciaires et qu’il a toujours été actif pour la société.
Me Gaudreault a notamment invoqué dans son argumentaire la décision de la Cour d'appel rendue la veille dans le dossier Simon Houle, décision qui a annulé l'absolution de l'ingénieur, le condamnant à un an de prison.
Me Manon Gaudreault espère toutefois que la peine envoie un message clair à la société que les agressions sexuelles ne peuvent pas être tolérées.
Avec des informations de la Presse canadienne