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Des utilisateurs de Grindr ont récemment reçu un avis demandant leur consentement pour utiliser certaines données.
Des utilisateurs québécois de l’application de rencontre Grindr, destinée aux hommes LGBTQ+, ont récemment reçu un avis demandant leur consentement pour utiliser certaines données personnelles. À partir de celles-ci, l’entreprise souhaite développer une technologie d’intelligence artificielle (IA).
La demande de consentement consultée par Noovo Info indique que l’entreprise souhaite «utiliser certains types de données que les lois sur la confidentialité définissent comme sensible», notamment l’origine ethnique, les pronoms, le sexe, la position sexuelle préférée et l’emplacement précis. Grindr souhaite également pouvoir accéder au contenu des messages échangés sur la plateforme. La compagnie américaine précise ne pas recueillir des renseignements liés à la santé comme le statut VIH et le statut vaccinal.
Dans le message, Grindr affirme vouloir développer des technologies d’IA pour permettre «une expérience Grindr plus personnalisée».
Selon le Wall Street Journal, Grindr compile autant d’informations pour nourrir le premier wingman propulsé par l’IA, soit une tierce partie qui joue les entremetteurs entre deux personnes.
Le quotidien américain précise que Grindr ira ainsi plus loin que d’autres applications de rencontre comme Tinder, Bumble ou Hinge, qui utilisent l’intelligence artificielle pour mettre les photos les plus appréciées d’un usager à l’avant par exemple.
L’«agent IA» que développe Grindr pourra quant à lui interagir avec les usagers (un peu à la manière d’un chatbot) et même avec les agents IA d’autres usagers.
En entrevue avec le Wall Street Journal, le PDG de Grindr, George Arison, précise que le wingman numérique pourra s'occuper de faire la réservation au resto en prévision d’un rendez-vous galant, par exemple.
L’étudiante au doctorat en sexologie à l’UQAM, Aurélie Milord, n’est pas surprise de ce nouveau développement technologique sur les applications de rencontre.
«On s’en allait vers ça. Il y a déjà des algorithmes, je pense à l’application de rencontre Hinge qui te propose un match avec lequel, selon eux, tu aurais le plus de compatibilité à cause des derniers matchs que tu as eu», explique-t-elle en entrevue à Noovo Info.
Or, avec ou sans intelligence artificielle, des personnes confient déjà la gestion de leurs profils sur les applications de rencontre à une tierce personne, explique Mme Milord. Elle s’est d’abord intéressée à ce phénomène dans le cadre d’un article publié par le Club Sexu, qui présente le témoignage de personnes qui délèguent la gestion de leur compte à un «assistant en dating virtuel».
Cela peut s’avérer utile notamment pour des personnes très occupées ou qui ont de la difficulté avec les codes sociaux ou les codes de l’univers numérique. Si l’on en croit Grindr, ces personnes pourront dès 2027 se rabattre sur les services de leur wingman virtuel.