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Société

Grève des CPE: «on fait juste éteindre des feux», déplorent des éducatrices

«Mon métier, je l'ai commencé à 7 $ de l'heure. C'est ma vie, c'est ma passion. Mais c'est vraiment difficile.»

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Plus de 12 000 travailleuses de CPE étaient en grève jeudi pour protester contre l’augmentation de leur charge de travail et la stagnation de leurs salaires.

Plus de temps pédagogique et de soutien avec les enfants à besoins particuliers ainsi qu’une augmentation du nombre de jours de vacances et de congés personnels sont aussi demandés.

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, 31 CPE étaient touchés par l’arrêt de travail. Les syndicats réunis à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix en ont profité pour présenter leurs doléances.

«Le gouvernement ralentit volontairement les négociations et les offres qui sont sur la table ne sont pas suffisantes», a fait valoir la présidente du Syndicat des CPE au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Nathalie Dupperé.

La présidente régionale de la Fédération de la Santé et des Services sociaux, Hélène Brassard, a ajouté que l’accès à des services de qualité pour les enfants et leurs parents passait nécessairement par la bonification des salaires et des conditions de travail des travailleuses des CPE.

Des parents compréhensifs

Si de très nombreux parents ont dû s’organiser pour faire face à la grève de plusieurs CPE jeudi, nombre d’entre eux se sont montrés compréhensifs à l’égard du mouvement, participant même aux manifestations.

Certains craignent une détérioration de l’offre de services dans les CPE si la situation s’envenime.

«Il n’y en a déjà pas, de places. Ça m’a pris quatre ans avant de trouver une place», a témoigné une manifestante.

Une autre mère a reconnu l’ampleur de la charge de travail des employées des CPE. «On s'entend que la période de 0 à 4 ans, c'est une période de gros apprentissage et de gros défis pour les enfants. Je pense que de demander des conditions de travail qui sont juste acceptables pour avoir une belle qualité de vie pour eux, c'est la moindre des choses», convient Julie Castonguay.

Plus de travail, moins de services

À Sherbrooke, près de 500 travailleuses de 36 TPS ont pris part à la marche pour revendiquer de meilleures conditions de travail.

«Depuis les dernières années, il y a beaucoup de tâches en surplus qui sont arrivées au niveau de l'observation des enfants, les portraits des enfants qu’on doit compléter chaque année… Il y a aussi beaucoup plus d'enfants qui ont besoin de soutien particulier», précise l’éducatrice en CPE et présidente du syndicat régional de la CSN, Isabelle Couture.

Une autre éducatrice déplore que la charge de travail accrue empêche les travailleuses de pourvoir efficacement aux besoins de tous les enfants. «Le service est moins de qualité, parce qu’on fait juste éteindre des feux. Les enfants qui ont moins de besoins, on a moins le temps de s’en occuper», indique Nathalie Lapointe.

Et selon l’éducatrice Claudia Dufour, une bonification salariale encouragerait plus de travailleuses de CPE en devenir à s’inscrire au cégep et freinerait l’érosion des services.

«C'est ma passion, mais c'est vraiment difficile»

Plusieurs travailleuses de CPE soulignent être en amour avec leur profession, mais peiner à joindre les deux bouts.

«Mon métier, je l'ai commencé à 7 $ de l'heure. C'est ma vie, c'est ma passion. Mais c'est vraiment difficile», lance une éducatrice qui est dans le réseau depuis 27 ans.

Une autre travailleuse confie qu'elle a dû se trouver un deuxième emploi afin de pouvoir subvenir à ses besoins.

À VOIR | Grève dans les CPE: le reportage de Félix-Antoine Audet

Pour le reportage intégral, voyez la vidéo.

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