Quelques centaines de travailleuses en CPE ont manifesté, en matinée jeudi, dans l'est de Montréal et elles ont marché jusqu'aux bureaux du ministère de la Famille.
«Les CPE ne sont rien de moins que des piliers de la société», a affirmé Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
D'autres manifestations ont lieu un peu partout au Québec.
Les négociations achoppent principalement sur les salaires, le fardeau des tâches, sur les primes pour disparités régionales, sur les ratios éducatrice/enfants et sur l'aide aux enfants ayant des besoins particuliers.
«Malheureusement, le réseau des CPE est en péril, c’est comme ça qu’on se sent nous», a notamment mentionné jeudi Stéphanie Vachon de la FSSS-CSN. «On a de la difficulté à maintenir le personnel en place, à maintenir la flamme vivante pour continuer à faire ce métier-là. On a de la difficulté aussi à attirer de la nouvelle relève parce que les conditions de travail en CPE ont besoin d’être améliorées, parce que les salaires sont insuffisants et parce qu'on n’est pas compétitif avec le secteur public.»
Les détails dans le reportage de Lila Mouch dans la vidéo ci-contre.
Sur la question salariale, la dernière offre du gouvernement du Québec, déposée en mai 2024, établissait une augmentation salariale de 12,5% sur cinq ans pour les travailleuses et travailleurs en CPE.
«On veut avoir quelque chose de plus sérieux. On veut pouvoir discuter de tout ce qui est monétaire. Pour l’instant, la réponse que l’on reçoit c’est une réponse négative à l’ensemble de nos demandes», a déploré Mme Vachon.
Huit mois de négociations
La FSSS-CSN et le gouvernement du Québec négocient depuis huit mois. À la fin de 2024, la très grande majorité des membres de la FSSS (94%) ont donné un mandat de grève de cinq jours à leur syndicat. La journée de grève de jeudi est leur première journée de moyen de pression.
La prochaine date de négociation avec la FSSS est prévue le 28 janvier.
«Chaque jour, les travailleuses des CPE font tout ce qu’elles peuvent pour donner les meilleurs services possible aux enfants. Dans les conditions actuelles, ce n’est pas facile et c’est urgent d’améliorer la situation. La grève d’aujourd’hui est un cri du cœur qui doit être entendu», a pour sa part affirmé dans un communiqué Nathalie Duperré, présidente du syndicat des travailleuses en CPE – CSN de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
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Québec a déjà conclu des ententes de principe avec la Fédération des intervenantes en petite enfance, affiliée à la CSQ, qui représente le plus grand nombre de travailleuses dans les CPE, après la FSSS, soit 3000. Cette entente a récemment été entérinée par les membres. Une entente de principe a aussi été conclue avec deux syndicats affiliés à la FTQ. Les membres de ce dernier syndicat sont en processus de vote à savoir s'ils accepteront ou rejetteront l'entente.
«Les discussions se poursuivent»
Il y a présentement une pénurie de travailleuses dans les services de garde, alors que Québec souhaite développer des milliers de places afin de répondre à la demande.
Interrogé par Noovo Info sur l’état actuel des négociations avec la FSSS-CSN, le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a répondu par courriel que «les discussions se poursuivent».
«Par ailleurs, il importe de mentionner que la hausse de 17,4 % accordée au Front commun l’a été en fonction de contreparties en matière de flexibilité en organisation du travail qui ont un impact réel sur les services», a mentionné le cabinet.
Le bureau de Mme LeBel tenait aussi à souligner que les parties partagent les mêmes objectifs, soit «améliorer l’accès aux services de garde, offrir des services de qualité à un plus grand nombre d’enfants, encourager la formation des éducatrices et leur offrir un plus grand soutien afin d’alléger leur tâche».
«Finalement, soulignons que le gouvernement a accordé des augmentations de 18 % pour les éducatrices qualifiées et spécialisées lors de la dernière ronde de négociations», a fait savoir par courriel le cabinet de la présidente du Conseil du trésor.
Avec des informations de La Presse canadienne.