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«Le syndicat appelle tous les acteurs à se mobiliser afin de trouver des solutions qui garantiront l’avenir de l’entreprise.»
Lion électrique n’est pas fort après la mise à pied de 400 employés au Canada et aux États-Unis, mais n’est pas mort selon toutes les parties prenantes questionnées par Noovo Info lundi.
Ça commence par le gouvernement Legault, qui a investi des dizaines de millions de dollars pour la pérennité du fabricant de véhicules lourds électriques.
«Lion est en discussion avec ses investisseurs», a noté le cabinet de la ministre de l’Économie, Christine Fréchette.
«Nous suivons les échanges de près», a dit la porte-parole Catherine Pelletier. «On a des objectifs ambitieux pour décarboner le Québec et Lion est un acteur important pour atteindre cet objectif.»
Lion électrique a 2200 véhicules sur les routes en Amérique du Nord. Le carnet de commandes de l’entreprise en difficulté est actuellement garni d’une demande pour 1590 véhicules, dont 1455 autobus scolaires, pour une valeur approximative de 423 millions $, selon le porte-parole Patrick Gervais.
Les employés de Lion électrique sont représentés par l’Association internationale des machinistes (AIM). Comme Québec, le syndicat croit que des «discussions sérieuses» ont lieu pour sauver Lion électrique et survivre pour honorer ces commandes, et entend «aider ses membres à affronter cette période difficile».
«Le sursis ne garantit pas une solution et il ne faudrait pas oublier que derrière les difficultés de l’entreprise il y a des gens qui sont anxieux et inquiets pour leur avenir c’est pourquoi nous appelons les parties à se mobiliser», a prévenu toutefois Éric Rancourt, représentant de l’AIM-Canada pour le Québec.
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Le gouvernement du Québec offre aussi son accompagnement aux employés qui le demandent, sans préciser comment ils seront accompagnés.
Le dossier ne passe pas inaperçu au fédéral non plus, puisque «l’avenir du transport est électrique», a répondu la porte-parole du ministère de l’Innovation de François Champagne, Audrey Milette. «C’est pourquoi nous travaillons d’arrache-pied pour développer la filière batterie ici au Canada», souligne-t-elle à Noovo Info.
«Nous sommes en lien avec le gouvernement du Québec et l’entreprise, et nous continuons à suivre la situation de près», a-t-elle ajouté par courriel.
Toutefois, le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier, accuse d'Ottawa de ne pas avoir mis en oeuvre les subventions promises pour l'achat de bus électriques dans l'Est du Canada.
«Forcé d'admettre qu'après toutes ces années-là, le Programme d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro n'a jamais fonctionné», a-t-il déploré. «Ce qu'ont fait toutes usines ou compagnies qui se respectent, en 2021, suite à l'annonce du premier ministre Justin Trudeau, ils ont téléphoné et commandé chez leurs fournisseurs. Ils ont fait les engagements de personnel et d'ingénieurs.»
En 2023, Investissement Québec, le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction avaient prêté 98 millions $ à Lion Électrique. En mars 2021, Québec et le gouvernement fédéral avaient fait des prêts respectifs de 50 millions $
Source : AIM-Canada
Dans un communiqué publié dimanche, l'entreprise a annoncé avoir conclu une entente avec ses prêteurs afin de lui donner un délai supplémentaire pour se trouver des partenaires financiers afin de garantir la survie de l'entreprise. Elle a aussi obtenu un assouplissement.
Officiellement, elle avait jusqu'à samedi pour rembourser deux de ses prêteurs soit Finalta Capital ainsi que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). Elle a désormais jusqu'au 16 décembre prochain. Ce délai est également appliqué à un autre prêt de plusieurs millions de dollars. Avec ces liquidités supplémentaires, Lion électrique espère avoir «plus de temps pour continuer à évaluer activement des solutions de rechange éventuelles liées à la restructuration de ses obligations, la vente de l'entreprise ou de certains de ses actifs, des investissements stratégiques et/ou toute autre solution de rechange».
Il reste à voir comment le dossier évoluera au cours des prochains jours. Samedi, le Journal de Montréal dévoilait qu'un consortium serait intéressé à reprendre l'entreprise. Ce consortium serait notamment composé de Vincent Chiara, président de Groupe Mach, une entreprise oeuvrant dans l'immobilier. M. Chiara est un créancier garanti de l'entreprise en difficulté.
Le constructeur d'autobus électriques ne comptera plus que 300 travailleurs. Les activités de fabrication dans l'usine de Joliet, en Illinois, sont également interrompues. L'entreprise n'a pas précisé combien de ces mises à pied touchaient directement des employés québécois.
L’action de Lion électrique a déjà valu près de 35 dollars américains – soit environ 45 dollars canadiens – quelques mois après son entrée à la bourse de New York.
En date du 2 décembre 2024, l'action du constructeur québécois d’autobus et autres véhicules lourds électriques ne valait plus que 0,40 $. L’action de ce qui a déjà été considéré comme un fleuron de l’économie québécoise n’a plus valu plus de 1 $ depuis septembre dernier.
Avec de l'information de La Presse canadienne