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La campagne a comme objectif d’«éveiller la conscience collective quant aux conséquences profondes de l’objectivation et de la marchandisation du corps des femmes»
En prévision du Grand prix de Trois-Rivières (GP3R), le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) a lancé une campagne pour sensibiliser les visiteurs à la réalité de l’exploitation sexuelle.
«J’ai booké déjà pour samedi. En plus ça dit qu’elle a 15 ans», peut-on lire dans un échange fictif de messages textes entre deux personnes participantes au GP3R, sur la page Facebook de l’organisme.
«Les événements majeurs, qui rassemblent de nombreuses personnes, créent un contexte propice à l’augmentation des risques d’exploitation sexuelle, y compris le tourisme sexuel», explique la coordonnatrice par intérim du CALACS de Trois-Rivières, Wafa Zbiri.
Il est difficile de colliger des statistiques spécifiques à cet enjeu en raison du «caractère discret et clandestin» des activités liées au tourisme sexuel, explique Mme Zbiri. Toutefois, les événements de grande envergure comme le GP3R peuvent accroître le risque d’exploitation sexuelle, notamment en raison des «interactions sociales accrues» et d’une incompréhension de la problématique.
C’est pourquoi, cette année, la campagne du CALACS est dirigée afin de sensibiliser le client. Et même s’il est toujours primordial d’offrir un espace aux victimes, cette approche est «essentielle» pour instaurer un changement «profond et durable», soutient Mme Zbiri.
La campagne, notamment par l’exemple de l’échange fictif de messages textes, «place résolument la responsabilité entre les mains des clients.»
Les organisateurs de GP3R n’avaient pas répondu aux demandes d’entrevue de Noovo Info, au moment d’écrire ces lignes. Cependant, le comité organisateur de l’événement «a montré un engagement positif» sur cet enjeu, rapporte le CALACS.
«Leur volonté de collaborer et d’ouvrir un dialogue constructif est un signe encourageant», estime la coordonnatrice.
La campagne a également comme objectif d’«éveiller la conscience collective quant aux conséquences profondes de l’objectivation et de la marchandisation du corps des femmes», ajoute la coordonnatrice.
Le CALACS rappelle que l’achat de services sexuels d’une personne mineure est illégal au Canada: «Oui oui, même si elle a 17 ans et que sa fête est dans un mois».
Une personne déclarée coupable d’avoir acheté des services sexuels peut écoper d’une peine de six mois jusqu’à dix ans d’emprisonnement.
L’enjeu de l’exploitation sexuelle n’est malheureusement pas une affaire isolée dans le monde de la course automobile. Plus tôt cet été, des organismes ont mis en branle des campagnes similaires en vue du très populaire Grand prix de la Formule 1 du Canada, à Montréal.
À VOIR | «Une pizza ou une b*tch?»: une campagne contre l'exploitation sexuelle en vue du Grand Prix de F1
Le GP3R se tient du 4 au 6 août.