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Le personnel de cet hôpital de Drummondville craint pour la santé de ses patients en raison des pannes et bris successifs.
L’hôpital Sainte-Croix de Drummondville, qui avait été le sujet d’un reportage de Noovo Info en novembre dernier en raison de son état de décrépitude avancé, serait une «véritable bombe à retardement».
C’est du moins ce qu’ont exprimé lundi plusieurs médecins, pharmaciens et professionnels de la santé qui s’étaient réunis en face de l’établissement. Ceux-ci réclament sans tarder la construction d’un nouvel hôpital dans le cadre du prochain Plan québécois des infrastructures (PQI) qui sera dévoilé en mars prochain.
«[Autrement] nous allons éventuellement faire face à des événements vraiment graves. Je parle de bris de service, mais aussi de gens qui pourraient avoir des conséquences irréversibles sur leur santé», a prévenu la Dre Nancy Durand, médecin de famille au GMF Centre de Santé et cheffe de la table médicale territoriale de Drummondville.
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Dans les derniers mois, les bris liés à la vétusté des infrastructures se sont multipliés à l’hôpital Sainte-Croix. On parle notamment de dégâts d'eau récurrents, de toilettes hors service, de refoulements d’égouts à l’urgence, de pannes de chauffage dans les unités critiques comme les soins intensifs et de bris sur le système de vide médical. Dans les deux dernières semaines, les équipes ont également eu à composer avec la panne des deux ascenseurs principaux et avec un dégât d’eau «majeur» dans le garage des ambulances.
«Ces problèmes liés à la désuétude des installations empêchent le personnel soignant de travailler efficacement et affectent leur santé physique et mentale», peut-on lire dans un communiqué. Celui-ci dit être «constamment sous pression» et «angoissé par l’imprévisibilité des défaillances de l’hôpital qui surviennent de jour comme de nuit».
«Quand il y a des bris qui arrivent, on a de la misère à soigner notre monde de manière efficace. Ça nous prend plus de temps, ça devient un véritable branle-bas de combat, les gens courent dans tous les sens, ça devient un peu chaotique», a décrit la Dre Durand, rappelant qu’un tel environnement accentuait le stress chez les patients.
En avril dernier, le gouvernement avait lancé deux appels d’offres ayant comme but d’accélérer le projet de construction d’un nouvel hôpital à Drummondville. L’un devait mettre à jour le plan clinique du futur hôpital et l’autre, la mise sur pied d’un bâtiment modulaire pour l’urgence.
Le personnel du CIUSSS-MCQ attend toujours davantage de concret dans la réalisation de ces projets et souligne que la construction d’un bâtiment modulaire est nécessaire pour «tenir le fort pendant l’élaboration du projet du nouvel hôpital et sa construction».
Il s’agit néanmoins d’une solution temporaire, qui ne permettra pas de régler les autres problèmes de l’hôpital Sainte-Croix.
«C’est vraiment assez. On sait tous que construire un hôpital va prendre 10, 15 ans. Honnêtement, on ne sait pas comment on va faire pour tenir encore tout ce temps. Il faut commencer maintenant les travaux.»
Le chirurgien orthopédiste Jean-Martin Turgeon soutient quant à lui que l’état des lieux à l’hôpital Sainte-Croix empêche le personnel de répondre aux attentes du gouvernement en matière de chirurgie.
«Les listes d’attente sont longues. Le gouvernement du Québec nous demande d’en faire plus et d’être plus productifs. Malheureusement, à l’hôpital Sainte-Croix, malgré toute notre bonne volonté, nous ne pouvons pas faire mieux. Nous avons atteint le maximum en raison des installations dans lesquelles nous travaillons», déplore le Dr Turgeon.
En novembre, le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, s’était engagé à «mettre en place des mesures transitoires à l'hôpital Sainte-Croix».
«En attendant la construction du nouvel hôpital, il y aura des investissements requis par ces mesures», a indiqué le Cabinet du ministre de la Santé en ajoutant que des études sont en cours pour déterminer le coût et la portée de ces mesures transitoires.