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Le président ukrainien Volodymr Zelensky a décrié l'incident comme étant «une très importante escalade» dans le conflit.
Le premier ministre Justin Trudeau a assisté à une réunion d’urgence des dirigeants du G7 et de l’OTAN convoquée par le président américain Joe Biden mercredi en Indonésie, après que la Pologne a indiqué qu’elle enquêtait sur la frappe d’un missile de fabrication russe sur son territoire, qui a tué deux personnes.
Note de la rédaction: Ce contenu a été mis à jour dans un autre article, où il est clarifié que le missile n'était pas d'origine russe. Par ailleurs, du contenu du Washington Post détaille le processus qui a mené à la publication erronée de cette alerte internationale, initiée par The Associated Press. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.
Justin Trudeau, qui est avec les dirigeants à Bali pour le sommet du G20, a indiqué sur Twitter qu’il suit de très près tous les développements au sujet de la situation en Pologne et qu’il adresse ses plus sincères condoléances au peuple polonais.
Je suis de très près tous les développements au sujet de la situation en Pologne et nous sommes présentement en contact direct avec nos partenaires et alliés. En cette période difficile, j’adresse mes plus sincères condoléances au peuple polonais.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) November 16, 2022
Dans une déclaration commune, les dirigeants du Canada, de la Commission européenne, du Conseil européen, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas, de l’Espagne, du Royaume-Uni et des États-Unis ont dit qu’ils condamnaient «les attaques de missiles barbares que la Russie a perpétrées mardi contre des villes et des infrastructures civiles ukrainiennes».
Des policiers travaillent à l'extérieur d'un dépôt de céréales où, selon le gouvernement polonais, l'explosion d'un missile de fabrication russe a tué deux personnes à Przewodow, en Pologne, le mercredi 16 novembre 2022.
«Nous avons discuté de l’explosion survenue dans la partie orientale de la Pologne, près de la frontière avec l’Ukraine. Nous offrons notre soutien et notre assistance dans le cadre de l’enquête que mène actuellement la Pologne», est-il écrit dans la déclaration.
«Nous convenons de rester en étroite communication afin de déterminer les prochaines mesures à prendre selon le déroulement de l’enquête», est-il ajouté.
Après la réunion d’urgence, M. Biden a dit aux journalistes qu’il était «peu probable» que le missile ait été tiré depuis la Russie, mais qu’il y avait «une unanimité totale parmi les gens autour de la table» pour soutenir l’enquête de la Pologne sur l’attaque.
Les dirigeants ont réaffirmé «leur soutien indéfectible à l’Ukraine et à sa population face à l’agression russe» en cours ainsi que leur «volonté soutenue de tenir la Russie responsable de ses attaques honteuses contre des communautés ukrainiennes».
Il s'agit de la première fois qu'une arme russe tombe sur le sol d'un État membre de l'OTAN.
Le gouvernement polonais a confirmé dans un communiqué que son ministre des Affaires étrangères avait convoqué mardi l’ambassadeur de Russie et «exigé des explications immédiates».
Auparavant, le président ukrainien Volodymr Zelensky a décrié l'incident comme étant «une très importante escalade» dans le conflit.
Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a confirmé que son gouvernement enquête sur l'incident et que l'état de préparation des forces armées a été relevé.
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Une déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères identifie l'obus comme étant de fabrication russe. Le président Andrzej Duda s'est toutefois fait plus prudent au sujet de l'origine du missile disant que les autorités n'étaient pas certaines de qui l'avait lancé ni d'où il avait été fabriqué.
Il a avancé qu'il était «fort probablement» de fabrication russe, mais que cette information devait encore être confirmée.
Dans sa sortie, le gouvernement de la Pologne n'a pas abordé les circonstances de l'attaque, incluant s'il s'agit d'un accident ou d'un missile qui aurait été dévié de sa trajectoire par un tir de la défense ukrainienne.
Si la Russie avait délibérément tiré sur la Pologne, cela risquerait d'engager dans le conflit les 30 États membres de l'alliance de l'OTAN alors même que le Kremlin en a plein les bras avec la défense ukrainienne.
Mardi, un barrage de tirs de missiles russes visant principalement le réseau électrique ukrainien s'est abattu sur le pays. La Pologne n'est pas le seul État limitrophe à avoir subi les contrecoups de la pluie de missiles russes alors que la Moldavie s'est vue privée d'électricité.
Devant la tourmente provoquée par la possibilité qu'un État membre de l'OTAN puisse avoir été attaqué, la ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, a dit être en communication avec les autorités polonaises.
Au moment où elle entrait en chambre pour la période des questions, la ministre a refusé de se prononcer davantage sur les événements en martelant que le Canada surveille de près la situation.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé qu'au moins 85 missiles ont été lancés par la Russie, la majorité d'entre eux visant les installations électriques de son pays, plongeant de nombreuses villes dans le noir.
«Nous travaillons très fort, nous allons tout rétablir. Nous survivrons à tout», a insisté le président. Son ministre de l'Énergie a déclaré que l'attaque était «le plus lourd» bombardement d'infrastructures électriques en près de neuf mois depuis le début de l'invasion russe. L'opération visait à la fois le système de production et de distribution d'électricité.
Le ministre Herman Haluschenko a décrit l'opération russe d'«autre tentative de vengeance terroriste» à la suite des revers militaires et diplomatiques subis par le Kremlin. Il a accusé la Russie de «chercher à causer le plus de dommages possible au système énergétique avant l'arrivée de l'hiver».
L'attaque aérienne qui a fait au moins un mort dans un immeuble résidentiel de Kyiv survient après des jours d'euphorie en Ukraine alimentés par la reprise de la ville de Kherson au sud.
Les fenêtres d'un immeuble sont illuminées lors d'une panne d'électricité dans le centre de Kyiv, en Ukraine, le lundi 14 novembre 2022. (AP Photo/Andrew Kravchenko)
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas commenté la défaite et le retrait des troupes de Kherson face à la contre-offensive ukrainienne, mais l'ampleur de l'opération de mardi trahit la colère du Kremlin.
En frappant en fin d'après-midi, peu avant la tombée du jour, les Russes ont forcé les équipes de secours à travailler dans le noir et ont donné bien peu de temps aux travailleurs de réparer le réseau électrique endommagé.
Plus d'une douzaine de régions — dont Lviv et Kharkiv — ont signalé avoir intercepté ou tenté d'intercepter des frappes aériennes. Tout autant de régions ont déclaré des pannes électriques affectant des millions de personnes.
Le président Zelensky a mis en garde contre d'autres frappes et a prié la population de se mettre à l'abri.
Alors que ses échecs s'accumulent sur le champ de bataille, la Russie se tourne de plus en plus vers les opérations de sape contre le réseau électrique. L'objectif semble être d'utiliser l'hiver comme une arme en condamnant la population ukrainienne au noir et au froid.
Le ministre des Affaires étrangères néerlandais, Wopke Hoekstra, a dû se réfugier dans un abri antimissile à Kyiv après avoir rendu visite à son homologue ukrainien. Il a décrit l'expérience des bombardements comme une «énorme source de motivation pour demeurer debout aux côtés» de l'Ukraine.
Plus tôt dans la journée, mardi, le président Zelensky a comparé la reprise de la ville méridionale de Kherson aux débarquements alliés en France au Jour J de la Deuxième Guerre mondiale, affirmant que les deux étaient des points tournants sur la voie d'une éventuelle victoire.
La police ukrainienne, quant à elle, a annoncé son intention d'enquêter sur les sites de torture russes présumés dans les zones désormais reprises, et les enquêteurs de l'ONU ont déclaré qu'ils se pencheraient sur les disparitions forcées et les détentions.
S'exprimant par liaison vidéo lors du sommet du G20 en Indonésie, M. Zelensky a déclaré que la libération de Kherson après huit mois d'occupation russe «rappelle de nombreuses batailles du passé, qui sont devenues des tournants dans les guerres».
«C'est comme, par exemple, le Jour J ― le débarquement des Alliés en Normandie. Ce n'était pas encore un point final dans la lutte contre le mal, mais cela déterminait déjà tout le cours ultérieur des événements. C'est exactement ce que nous ressentons maintenant», a-t-il lancé.
Des soldats ukrainiens inspectent le pont Antonovsky endommagé sur le Dniepr à Kherson, en Ukraine, le mardi 15 novembre 2022. (AP Photo/Efrem Lukatsky)
La reprise de Kherson a été l'un des plus grands succès de l'Ukraine depuis l'invasion russe et a porté un autre coup dur au Kremlin. Mais de grandes parties de l'est et du sud de l'Ukraine restent sous contrôle russe et les combats se poursuivent. Les autorités ukrainiennes ont fait état mardi d'une autre perte de civils, due à des bombardements russes, dans l'est de l'Ukraine, ajoutant au lourd bilan de l'invasion de plusieurs dizaines de milliers de morts et de blessés.
La libération de Kherson ― la seule capitale provinciale dont Moscou s'était emparée ― a déclenché des jours de fête en Ukraine et permis aux familles d'être réunies pour la première fois depuis des mois.
Le président américain Joe Biden a qualifié la situation de «victoire significative» pour l'Ukraine. S'exprimant en marge du sommet du G20, M. Biden a ajouté : «Nous allons continuer à donner au peuple ukrainien la capacité de se défendre».
Avec des informations de Dylan Robertson à Bali, en Indonésie, et de John Leicester de l’Associated Press