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Trois hommes armés ont ouvert le feu jeudi matin sur la route près d'un point de contrôle en Cisjordanie occupée par Israël, tuant un Israélien et en blessant au moins cinq.
Des frappes israéliennes ont tué au moins 48 personnes dans le sud et le centre de la bande de Gaza au cours de la nuit, la moitié d'entre elles étant des femmes et des enfants, ont indiqué des responsables de la santé jeudi, alors que des ministres européens des Affaires étrangères et des agences de l'ONU ont appelé à un cessez-le-feu, l'inquiétude grandissant face à l'aggravation de la crise humanitaire et au risque de famine dans le territoire.
La tension monte également en Cisjordanie occupée par Israël, où trois Palestiniens armés ont ouvert le feu jeudi matin à un poste de contrôle routier, tuant une personne et en blessant cinq autres, selon la police israélienne.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a annoncé jeudi que le gouvernement «élargira l'autorité accordée à nos négociateurs d'otages». Ses commentaires, prononcés lors d'une réunion avec l'émissaire américain pour le Proche-Orient Brett McGurk, ont montré un petit signe de progrès dans les pourparlers sur le cessez-le-feu.
Benny Gantz, qui fait partie du cabinet de guerre israélien avec M. Gallant et le premier ministre Benjamin Nétanyahou, a déclaré mercredi dernier que de nouvelles tentatives étaient en cours pour parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, ce qui pourrait marquer une pause dans la guerre à Gaza et permettre la libération d'environ 130 otages israéliens détenus par les militants depuis leur attaque du 7 octobre contre le sud d'Israël. Il s'agissait de la première indication israélienne de nouveaux efforts depuis que les négociations se sont enlisées il y a une semaine.
Mais M. Gantz, ancien chef militaire et ministre de la Défense, a réitéré sa promesse que si le Hamas n'accepte pas de libérer les otages restants, Israël lancera une offensive terrestre dans la ville la plus méridionale de Gaza, Rafah, pendant le mois sacré musulman du ramadan, qui débutera vers le 10 mars.
Plus de la moitié des 2,3 millions d'habitants de Gaza s'entassent à Rafah après avoir fui les combats et les bombardements dans le reste du territoire. Israël a assuré qu'il les évacuerait avant d'attaquer. Mais on ne sait pas exactement où ils iraient, alors qu'une grande partie du reste de la minuscule enclave méditerranéenne est dévastée par les combats, ce qui fait craindre une explosion du nombre de victimes civiles dans un assaut israélien qui a déjà tué plus de 29 400 personnes.
Les responsables de 13 agences de l'ONU et de cinq autres groupes d'aide ont lancé un appel commun à un cessez-le-feu mercredi en fin de journée, avertissant qu'une attaque sur Rafah entraînerait des «pertes massives» et pourrait «porter un coup fatal» à l'opération humanitaire apportant de l'aide aux Palestiniens, qui «est déjà à genoux». En début de semaine, le Programme alimentaire mondial a dû interrompre les livraisons de nourriture dans le nord de la bande de Gaza en raison de l'aggravation du chaos.
«Les maladies sont endémiques. La famine menace», ont-ils déclaré, ajoutant que les travailleurs humanitaires sont confrontés «aux bombardements, à la mort, aux restrictions de mouvement et à l'effondrement de l'ordre civil». Ils ont demandé l'ouverture d'un plus grand nombre de points d'entrée pour l'aide à Gaza, y compris dans le nord, des garanties de sécurité pour la distribution de l'aide et la libération des otages.
Les ministres des Affaires étrangères de 26 pays européens ont appelé jeudi à une pause dans les combats en vue d'un cessez-le-feu plus long. Ils ont exhorté Israël à ne pas entreprendre d'action militaire à Rafah «qui aggraverait une situation humanitaire déjà catastrophique».
La fusillade de jeudi s'est produite à un poste de contrôle sur une autoroute de Cisjordanie où les tireurs ont ouvert le feu sur des voitures dans l'embouteillage de l'heure de pointe du matin. Un Israélien d'une vingtaine d'années a été tué et cinq autres personnes ont été blessées, dont une femme enceinte. Les forces de sécurité ont tué deux des tireurs et arrêté le troisième, selon la police.
Dans un communiqué publié jeudi, le Hamas a salué l'attentat de Jérusalem et a déclaré qu'il s'agissait d'une «réponse naturelle» à la guerre menée par Israël à Gaza et aux raids menés en Cisjordanie. Il a appelé à de nouvelles attaques jusqu'à ce qu'il parvienne à créer un État palestinien «pleinement souverain» dont Jérusalem serait la capitale. Le groupe militant n'a pas revendiqué l'attentat.
La tension monte en Cisjordanie à l'approche du ramadan, qui a déjà été le théâtre d'affrontements, souvent en raison des restrictions imposées aux fidèles palestiniens qui se rendent à la mosquée Al-Aqsa, dans la vieille ville de Jérusalem, pendant le mois sacré.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a appelé à des restrictions strictes des prières musulmanes cette année, y compris pour les citoyens palestiniens d'Israël. Aucune décision définitive n'a toutefois été prise.
La guerre de Gaza et l'escalade de la violence en Cisjordanie risquent d'exacerber les tensions cette année.
Depuis le début de la guerre, l'armée israélienne a effectué des raids quasi quotidiens dans toute la Cisjordanie, arrêtant plus de 3200 Palestiniens, dont 1350 sont, selon elle, soupçonnés d'appartenir au Hamas. Selon le ministère palestinien de la Santé, près de 400 Palestiniens ont été tués au cours de ces opérations. Les colons israéliens ont intensifié leurs attaques contre les Palestiniens et un certain nombre de militants ont tiré sur des civils israéliens.
Une rafale de sept frappes israéliennes a touché Rafah tôt jeudi, l'une d'entre elles détruisant une grande mosquée et dévastant une grande partie du quartier environnant. Les images de la scène montrent la mosquée al-Farouq écrasée au sol, avec ses dômes de béton effondrés autour d'elle et les bâtiments avoisinants brisés.
Une autre frappe a touché une maison résidentielle à Rafah abritant la famille al-Shaer, tuant au moins quatre personnes, dont une mère et son enfant.
Les frappes menées dans le centre de Gaza au cours de la nuit ont tué 44 personnes, dont 14 enfants et 8 femmes, selon les responsables de l'hôpital.
Les bombardements et l'offensive terrestre d'Israël à Gaza ont tué plus de 29 400 personnes et en ont blessé plus de 69 000, a déclaré jeudi le ministère de la Santé du territoire. Le ministère ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants dans son décompte, mais il a indiqué qu'environ deux tiers des morts étaient des femmes et des enfants.
Israël s'est engagé à détruire le Hamas, qui dirige la bande de Gaza depuis 2007, après l'attaque du 7 octobre, au cours de laquelle des militants du territoire ont pris d'assaut des communautés du sud d'Israël, tuant environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, et enlevant quelque 250 personnes. Une centaine d'otages ont été libérés dans le cadre d'un échange contre des prisonniers palestiniens lors d'un cessez-le-feu d'une semaine en novembre. Israël impute les décès de civils au Hamas, affirmant qu'il opère au sein de la population.
Les États-Unis, principal allié d'Israël, travaillent avec les médiateurs égyptien et qatarien pour tenter de négocier un cessez-le-feu de plusieurs mois avec la libération des otages.
Mais les pourparlers se sont enlisés la semaine dernière après que M. Nétanyahou ait rejeté les exigences du Hamas pour toute libération d'otages : arrêt complet de l'offensive israélienne à Gaza et retrait de ses troupes, ainsi que la libération de centaines de prisonniers palestiniens, y compris des militants de haut rang.