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Dominique Ollivier affirme être la cible de nombreux messages violents, misogynes et racistes depuis plusieurs jours.
Dominique Ollivier, embourbée dans une controverse concernant ses dépenses lorsqu'elle occupait le poste de présidente de l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM), démissionne de son rôle de présidente du conseil exécutif de la Ville de Montréal.
La principale intéressée a confirmé l'information lors d'une conférence de presse lundi, à l'hôtel de ville de Montréal.
L'ex-présidente du conseil exécutif soutient avoir reçu une vague de messages haineux dans les derniers jours.
«Depuis une dizaine de jours, je ne suis pas en mesure de réaliser pleinement et avec confiance les mandats que m’a confiés madame Plante. Suite à la parution d’une série d’articles publiés il y a quelques jours, j’ai reçu sans cesse de nombreux messages violents, misogynes, racistes qui portent atteinte à mon intégrité tant morale que physique», a-t-elle mentionné lors du point de presse.
«Ces messages allaient du: “retourner chez vous” jusqu’à des "j’espère que vous allez passer le reste de vos jours en prison"».
«Dans ce genre de contexte ci […] Ça devient absolument impossible de permettre que la controverse actuelle mine la confiance de la population envers le travail qui est fait», a-t-elle affirmé référant au prochain budget qui doit être rendu public le 15 novembre prochain.
C’est pour ces raisons que Mme Ollivier a notamment confirmé à la mairesse Valérie Plante qu'elle allait quitter ses fonctions de présidente et membre du conseil exécutif. Mme Plante a toutefois souligné qu'elle demeurerait au sein de Projet Montréal, elle qui occupe présentement les fonctions de conseillère de Ville dans Rosemont-La Petite-Patrie.
«Dans l'espoir de faire la lumière, j'ai également demandé à la CAFA (Commission sur les finances et l'administration) de me recevoir vendredi matin pour que je puisse témoigner des différents choix que j'ai faits en gestion lorsque j'étais à la tête de l'OCPM», a-t-elle ajouté, disant qu'elle se rendra par la suite disponible pour répondre aux questions des médias.
Tout en soulignant l'apport de Mme Ollivier, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a indiqué après la prise de parole de celle-ci avoir accepté sa démission afin de «préserver la confiance de la population envers les instances municipales».
«En annonçant sa démission, Dominique m’a dit qu’elle ne voulait pas permettre à qui que ce soit de douter de notre administration, du travail que l’on fait, de efforts qui sont mis de l’avant, de l’ambition et de la vision qu’on a pour Montréal. Là-dessus je suis d’accord avec elle», a-t-elle expliqué.
Le chef de l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, Aref Salem, qui réclamait depuis quelques jours la démission de Mme Ollivier, a de son côté salué l'annonce.
«Ensemble Montréal réclamait le départ de Mme Dominique Ollivier de la présidence du comité exécutif depuis une semaine. Cela fait l’unanimité dans la population qu’elle n’a plus la crédibilité nécessaire pour occuper ce poste, qui implique d’avoir la confiance des citoyen.nes. La décision de démissionner était celle à prendre», a-t-il jugé.
Nous avons tous été choqués par les dépenses des dirigeants de l’OCPM, incluant celles de Mme Dominique Ollivier. Cela fait l’unanimité qu’elle n’a plus la crédibilité nécessaire pour être présidente du comité exécutif. La décision de démissionner était celle à prendre. #polmtl
— Aref Salem (@arefsalem) November 13, 2023
Valérie Plante a confirmé que le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin serait le nouveau président du comité exécutif de la Ville. Celui-ci héritera également des fonctions de responsable des ressources humaines et sera appuyé par le maire du Sud-Ouest et vice-président du conseil exécutif, Benoit Dorais, qui agira aussi à titre de responsable des finances par intérim jusqu'à la fin de l'année.
«S’il y a deux mots pour décrire Luc, tout de suite, ce qui vient en tête, c’est innovation et pragmatisme. Avant son arrivée à titre de responsable du développement économique, il s’est illustré dans les milieux économiques et sociaux», a-t-elle lancé.
La mairesse ajoutera également à ses responsabilités de façon intérimaire les dossiers de la valorisation de la langue française, de la lutte au racisme et aux discriminations systémiques et les relations gouvernementales.
Mme Plante a profité de son allocution pour lancer un avertissement aux responsables de l'OCPM. «La saine gestion des fonds publics est une responsabilité qui s'applique à toutes les organisations publiques et des questions insoutenables restent toujours sans réponse depuis plus d'une semaine [...] On ne va pas hésiter à faire les changements qui s'imposent pour faire le ménage à l'OCPM», a-t-elle lancé.
Rappelons que Mme Plante avait déjà annoncé que la Vérificatrice générale se pencherait sur la gestion financière et les opérations de l'OCPM.
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Mme Ollivier avait été éclaboussée par un scandale rapporté par l’émission J.E concernant ses dépenses en sorties au restaurant et en frais de voyage entre 2016 et 2019, alors qu’elle occupait les fonctions de présidente de l’OCPM.
En conférence de presse la semaine dernière, la mairesse Valérie Plante avait pourtant réitéré sa confiance à l’endroit de Mme Ollivier et avait montré du doigt la directrice générale de l’OCPM, Isabelle Beaulieu, pour ces dépenses jugées «inacceptables».
«Les dépenses effectuées ont été faites dans un cadre. Il n’y avait rien d’illégal, mais est-ce acceptable? La réponse, c’est non», a statué la mairesse.
Mme Plante a également rappelé l’expérience de Mme Ollivier, elle qui compte plus de 30 ans d’expérience de travail en gestion de projets et d’organismes, ainsi qu’en communications.
Selon le Bureau d’enquête du Journal de Montréal, 17 793 $ auraient notamment été dépensés au restaurant et en frais de voyage par Mme Ollivier entre 2016 et 2019.
De son côté, Mme Plante a tout de même souligné qu’il fallait «faire du ménage» et a précisé qu’un «mandat spécifique» avait été donné à la Vérificatrice générale.
La mairesse a ajouté être «sur la même longueur d’ondes» que la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, avec qui elle a discuté. Cette dernière avait indiqué être «troublée» par les faits rapportés par J.E.
-Avec les informations de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de la Presse canadienne