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La relance s'avère houleuse pour les restaurants qui doivent compter sur une inflation galopante et un manque de main-d'oeuvre.
Après le choc de la pandémie, la relance s'avère houleuse pour les restaurants qui doivent compter sur une inflation galopante et un manque de main-d'oeuvre.
Plusieurs restaurants de partout au pays doivent réduire leurs heures d'ouverture et proposer un menu plus restreint pour faire face à ces deux situations.
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Pourtant, la clientèle a faim de repas dans les restaurants, notamment avec la levée des restrictions de la santé publique mises en place pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
«Les clients sont de retour. Mais quand on n'a pas de personnel pour travailler pendant tous les quarts, il faut réduire les heures d'ouverture, constate Gordon Stewart, directeur général de l'association de restaurants de la Nouvelle-Écosse. Il y a très peu de restaurants qui sont ouverts pendant les sept jours de la semaine à des heures complètes.»
Le secteur de la restauration a été frappé durement pendant la longue pandémie marquée par des mises à pied à répétition et des capacités limitées. Environ 13 000 entreprises ont fermé leurs portes de façon permanente.
La situation a provoqué un exode des travailleurs vers des secteurs promettant des revenus plus stables. Certains ont aussi décidé de retourner à l'école. Le Canada a aussi accueilli moins d'immigrants pendant cette période.
Paradoxalement, le faible taux de chômage, qui, selon Statistique Canada, s'élevait à 5,2 % en avril, n'aide pas les restaurants.
Au moment où s'amorce la lucrative saison des terrasses, des experts prédisent que le nombre d'emplois disponibles grimpera à 210 000 au Canada, dit Olivier Bourbeau, le vice-président aux Affaires fédérales et du Québec de Restaurants Canada.
«Il est extrêmement difficile pour les restaurants de trouver du personnel, souligne-t-il. Nous n'avons pas assez d'employés.»
Le problème touche plus particulièrement les cuisines.
«On manque de chefs, de sous-chefs, de cuisiniers. C'est ça qui nuit vraiment aux restaurants», renchérit M. Stewart.
Au cours de la pandémie, certains propriétaires de restaurant avaient attribué le manque de personnel à l'aide financière que versait le gouvernement fédéral. Toutefois, la pénurie actuelle semble démontrer qu'il s'agit d'un problème plus complexe. Des employés disent que longues heures de travail, les horaires instables, les faibles salaires et des conditions épuisantes, notamment dans les cuisines, sont aussi des facteurs à considérer.
Les restaurateurs doivent aussi compter sur l'escalade du coût de la vie.
Statistique Canada a rapporté que le taux d'inflation annualisé avait atteint 6,7 % en mars. Le prix des aliments a grimpé, notamment celui des produits laitiers, des pâtes, des viandes et des huiles de cuisson.
«De l'essence au steak, c'est parti en fou, lance M. Stewart. Les prix sont en hausse de façon générale.»
Des restaurants ont éliminé certains repas moins rentables de leur menu. Ils préfèrent fermer leur porte à l'heure du déjeuner, du dîner ou pendant les périodes les moins achalandées de la journée. D'autres réduisent les portions.
«Si vous ne vendez pas un repas après la date de péremption d'un produit, on doit le jeter, mentionne M. Stewart. Les commandes sont moins grosses. Les restaurants surveillent plus leur inventaire, vérifient la taille des assiettes et élaborent des menus plus petits.»