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La Société des alcools du Québec (SAQ), notre fameuse SAQ. La SAQ qui se donne le titre (non officiel) de monopole de la vente de vins et de spiritueux dans la province. Et pourquoi la conservons-nous comme monopole?
La Société des alcools du Québec (SAQ), notre fameuse SAQ. La SAQ qui se donne le titre (non officiel) de monopole de la vente de vins et de spiritueux dans la province. Et pourquoi la conservons-nous comme monopole? Au nom des bénéfices qu’elle rapporte et du second argument qui découle du premier, à savoir que cela nous permet d’investir dans l’éducation et la santé. C’est en partie faux. L’argent va dans les comptes publics, donc il sert à payer les dépenses générales.
L’idée de sa privatisation fait l’objet d’un débat persistant. Tandis que certains y voient une menace pour les revenus de l’État, d’autres envisagent cette option comme une occasion d’innovation et de modernisation.
La privatisation totale de la SAQ semble peu probable compte tenu des nombreux enjeux, surtout politiques et sociaux, qu’elle soulève. Sans compter la résistance du syndicat. Toutefois, l’exploration d’un modèle hybride, où le secteur privé et le secteur public coexistent, pourrait s’avérer bénéfique.
Dans ce modèle, le secteur privé aurait la possibilité d’offrir des maisons de vins à son goût, sans menacer les revenus de l’État. En conservant le modèle de prix actuel et les mêmes taux de taxation, l’État continuerait à percevoir des revenus considérables tout en favorisant une certaine compétitivité dans le secteur. Comment l’État pourrait-il être contre cela?
Ce modèle hybride pourrait aussi marquer le début d’une nouvelle ère pour la SAQ. En s’inspirant des pratiques du secteur privé, l’entreprise publique pourrait devenir plus efficace et plus flexible. L’adoption de caisses libre-service, supervisées par une seule personne, pourrait ainsi réduire les coûts d’exploitation.
L’obligation pour les agences privées de passer par l’entrepôt de la SAQ pour apposer un timbre sur leurs bouteilles pourrait être assouplie. D’ailleurs, quelle est cette logique datant des années de la prohibition? La seule logique est d’augmenter le nombre de travailleurs inutiles dans le processus. Ces travailleurs existent, car il y a d’énormes profits et il serait mal vu pour la SAQ de supprimer cette pratique sans devoir affronter le syndicat.
L’enjeu environnemental doit aussi être pris en compte dans ce débat. Actuellement, la SAQ refuse de reprendre les bouteilles vides, ce qui pose un sérieux problème de gestion des déchets. En tant qu’entreprise d’État, la SAQ se doit de donner l’exemple en matière de respect de l’environnement. Une privatisation partielle pourrait inciter à l’adoption de nouvelles initiatives en matière de recyclage et de réutilisation des bouteilles. Comme les dépanneurs et autres marchés doivent le faire avec les bouteilles vides de sodas ou de bières. Il est temps de donner un grand coup sur la récupération.
Avec l’avènement d’un modèle hybride, nous pourrions voir émerger des maisons de vins du Québec, de champagne, de whisky, de vins alsaciens, de vins du monde entier, gérées par des passionnés.
Bien que les spécialistes de la SAQ soient très compétents, ce modèle permettrait l’émergence de nouveaux acteurs qui ont voyagé, rencontré des vignerons et qui pourraient apporter une nouvelle perspective sur le monde du vin.
Un modèle hybride de gestion de la vente de vins et spiritueux au Québec pourrait apporter une bouffée d’air frais dans un secteur actuellement monopolisé par l’État. Cela ouvrirait des opportunités pour des entrepreneurs passionnés de vins, qui pourraient faire profiter le grand public de leur savoir et de leur expérience acquise au fil de leurs voyages et rencontres avec des vignerons du monde entier. Une bouteille de vin, c’est une histoire, c’est un voyage que l’on fait lors d’un repas et on aime raconter les histoires entourant nos voyages et les vignerons que nous aimons rencontrer. D’ailleurs, chaque pays producteur de vins a sa route des vins et c’est cela qu’on veut nous faire raconter lorsqu’on achète une bouteille.
Par ailleurs, ce modèle hybride pourrait donner un nouvel élan à la SAQ elle-même. Face à la concurrence du secteur privé, l’entreprise publique serait incitée à innover et à se moderniser pour rester compétitive. De nouvelles pratiques pourraient être adoptées, des services améliorés pourraient être offerts aux consommateurs, et l’entreprise pourrait même prendre des mesures pour devenir un leader en matière d’environnement.
Lorsque le gouvernement impose ses lois antimonopole lors des fusions entre compagnies, ce sont exactement les arguments qu’il utilise.
Ne soyons pas hâtifs en privatisant la SAQ, ne soyons pas de mauvaise foi en sortant l’argument de la santé et de l’éducation. Soyons de notre temps et donnons aux consommateurs ce qu’ils ont le droit d’avoir : du choix. Et ce choix est un modèle hybride.
Notre SAQ qui se dit si performante ne devrait même pas avoir peur de la concurrence, n’est-ce pas ce que les entreprises non monopolistiques doivent faire chaque jour ? Se dépasser au nom du client ?