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La Dre Geneviève Bois salue la décision du Collège du médecin de lever les restrictions liées à la pilule abortive. Elle a aussi une pensée pour toutes les Américaines qui verront leur vie chamboulée en raison de l'avortement illégal dans certains États.
Après plusieurs mois de réflexion concernant la question de l’accès à la pilule abortive, le Collège des médecins du Québec annonce la levée des restrictions liées à ce traitement.
Sabrina Rivet a discuté de cette annonce jeudi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec la Dre Geneviève Bois, médecin de famille.
Cette décision du CMQ est une bonne nouvelle pour de nombreux médecins de famille qui réclamaient un meilleur accès à l’avortement au Québec.
«C’est une bonne nouvelle de savoir que la formation spécifique pour prescrire la pilule abortive sera levée et que l’avortement médical fait partie des soins de santé primaires usuels qu’on offre en médecine familiale», explique la Dre Bois.
«Il était très difficile de recruter des médecins en raison de cette formation spécifique. Elle contribuait à faire de l’avortement quelque chose de rare, de spécial et de compliqué. Ça vient aussi stigmatiser, ça vient garder un certain tabou — "Ça peut juste se faire à certains endroits, c’est difficile, c’est compliqué" — alors que c’est une procédure extrêmement simple et très sécuritaire», ajoute-t-elle.
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Le Collège des médecins du Québec supprime également le processus obligatoire de l’échographie pelvienne avant d’entamer un avortement médical. Cet assouplissement était en vigueur pendant la pandémie de la COVID-19 et devient maintenant officiel en tout temps.
La levée des restrictions en lien avec la pilule abortive devrait permettre un accès plus simple et plus facile au traitement pour les Québécoises.
«C’est ce à quoi on s’attend. On l’a vu dans le reste du Canada, quand les restrictions liées à l’échographie et à la formation ont été levées, il y a eu de plus en plus de prescripteurs qui ont commencé à offrir la pilule abortive améliorant ainsi l’accès sur le plan des délais. La sécurité restait tout aussi excellente», explique la Dre Geneviève Bois.
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La médecin de famille rappelle qu’il existe deux façons d’avorter lorsqu’une femme est devant une grossesse non désirée : par médicament ou par instrument.
«On peut le faire par médicament au premier trimestre de la grossesse. Il y un laps de temps à respecter d’où le fait que les délais supplémentaires peuvent empêcher une personne enceinte d’avoir accès à tous les choix si elle n’arrive pas à être vue rapidement dans un point de service», affirme la Dre Bois.
Concernant la situation aux États-Unis, la Dre Geneviève Bois est d’avis que les gens qui pratiquent toujours les avortements, dans les États où c’est toujours légal, risquent d’être la cible de plusieurs attaques.
Elle a d’ailleurs aussi une pensée pour toutes les femmes qui verront leur vie chamboulée parce qu’elles n’auront pas eu accès à un avortement.
«Rendre l'avortement illégal va bousiller la vie des centaines et de milliers de femmes qui n’arriveront pas elles à voyager pour interrompre leur grossesse et on n’en parlera pas autant à chaque fois», s’attriste-t-elle.