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L’abandon du 3e lien a suscité une vive émotion parmi certains, qui soulignent qu’on ne peut se prononcer sur un sujet si on ne le vit pas quotidiennement.
L’abandon du 3e lien a suscité une vive émotion parmi certains, qui soulignent qu’on ne peut se prononcer sur un sujet si on ne le vit pas quotidiennement. Il ne s’agit pas seulement du 3e lien, mais aussi de la volonté de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) d’imposer une taxe aux automobilistes de 82 municipalités.
Est-ce que nous avons le droit de donner notre avis si nous ne vivons pas dans cette agglomération ? Peut-on donner notre avis si l’on n’emprunte jamais les transports en commun, où seuls ceux qui les utilisent peuvent se prononcer ?
L’argument majeur des défenseurs de cette taxe est que grâce à elle, on peut disposer de davantage de transports en commun, ce qui libère les routes pour ceux qui souhaitent les utiliser. La logique est donc simple : vous payez une taxe pour un service que vous n’utilisez pas, mais puisqu’une autre personne l’utilise, la route est libre pour vous qui voulez venir dans la « grande ville ».
Que ce soit pour le 3e lien ou pour la taxe sur les transports en commun, les défenseurs brandissent rapidement leur bouclier : « Tu ne le vis pas, alors tu ne peux te prononcer ». Est-ce vraiment démocratique ?
Nous vivons en société, et dès lors, il y a un coût collectif à assumer. Mais depuis quand les choix personnels d’un individu doivent-ils être supportés par l’ensemble de la société ?
Prenons des exemples concrets :
Un individu travaille au centre-ville de Québec ; il habitait Québec et déménage à Lévis. Quelles que soient les raisons derrière ce choix, il s’agit d’une décision personnelle qui implique un choix collectif : lui fournir le transport adéquat pour qu’il se rende au travail dans un temps acceptable.
On comprend rapidement que si on demande à toutes les personnes vivant cette situation au quotidien s’ils veulent un 3e lien, la réponse sera presque unanime, mais ils ne peuvent se payer eux-mêmes ce lien alors il faut un effort collectif
Un autre individu habite Saint-Jérôme depuis toujours, travaille à Saint-Jérôme depuis toujours et ne vient jamais à Montréal. Ces trois affirmations font partie de ses choix personnels, et il n’utilisera jamais les autoroutes. L’argument selon lequel les autoroutes sont libres pour lui ne tient pas la route, et il a donc le droit de se prononcer. Car en ce moment selon la taxe, on assume que 100 % des gens qui habitent les régions concernées pourraient et devraient prendre le transport en commun.
Dès que nos choix de vie personnels dépendent des infrastructures publiques, nous avons effectivement le droit de nous prononcer et de parler haut et fort, pour ou contre.
Ce que nous voulons, c’est une planète en bonne santé. Pour cela, il est nécessaire de repenser nos modes de vie. C’est également l’affaire de ceux qui ne vivent pas cette réalité quotidiennement de se prononcer, car ils sont souvent moins impliqués émotionnellement.
Il faut aussi se questionner sur la gestion des finances publiques, surtout quand on voit que ces organisations qui nous demandent de contribuer sont incapables de respecter une structure de coût et que le dépassement de coût de 1 à 2 milliards est rendu presque la norme. Juste pour comprenne bien c’est quoi un milliard de dollars. Un milliard de dollar est l’équivalent de 4.5x la place ville marie en billet de 100 $ un par-dessus l’autre. Nous en sommes rendus à banaliser le milliard de dollars.
Alors oui, on a le droit de s’opposer, on a le droit de demander des comptes, on a le droit de demander une meilleure gestion. De la bonne gestion, ce n’est pas de l’austérité, c’est de montrer une responsabilité.
Je vais régulièrement à Québec pour me rendre compte qu’effectivement ça ne fait pas de sens de faire le fer à cheval dans le trafic pour aller travailler. J’habite Montréal, car je travaille à Montréal et j’ai horreur du trafic et que je n’ai pas la patience que certains d’entre vous ont pour être pris dans le trafic soir et matin.
Si je déménage en dehors de Montréal parce que je n’aime pu la ville et que j’ai le goût de vivre dans une ville où le principe de la ville à 15 minutes est possible et que je choisis, par exemple, Mirabel, je serai furieux qu’on m’impose une taxe supplémentaire.
Et merci de ne pas me sortir le principe de la taxe scolaire qu’on paye et qu’on n’utilise pas tous.