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Un an plus tard, c’est le calme plat. Et pourtant, le nombre de demandeurs d’asile a augmenté. Ces derniers passent tout simplement par ailleurs, notamment aux postes frontaliers ou à l’aéroport.
Encore plus frappante est l'augmentation du nombre de migrants qui quittent le Canada pour se rendre aux États-Unis, comme un chemin Roxham inversé. Ces personnes proviennent de plus d'une soixantaine de pays. Le secteur de Swanton, une région située tout juste au sud du Québec, est particulièrement occupé pour les agents frontaliers américains.
Voyez le reportage d'Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo.
Les interceptions et les arrestations à la frontière canado-américaine ont presque doublé depuis 2022.
Les Américains résidant près de la frontière sont témoins de cette hausse.
«Je n’ai pas de problème si tu veux entrer dans mon pays. Je suis un fils d’immigrants. Mais entre par la porte d’entrée, demande la permission. Ne passe pas par ma cour arrière», a raconté Anthony.
Anthony garde tout de même une pensée pour ces personnes en quête d’une meilleure vie. D’ailleurs, l’année dernière, un homme est mort de froid en tentant traverser la frontière par sa cour arrière.
«Ils sont des humains. Je ne veux pas qu’ils meurent», a-t-il ajouté.
Rick, un citoyen de Champlain dit avoir vu le changement de direction des migrants. «Avant, ils allaient vers le Canada. Maintenant, ils viennent ici.»
Avec la hausse des migrants en territoire américain, les autorités ont amélioré leurs tactiques de surveillance. La surveillance aérienne par hélicoptère et par drone fait partie du quotidien des gens comme Anthony et Rick.
Il a quelques mois, les autorités américaines ont ajouté une tour munie de caméras thermiques tout près de chez Anthony.
Les autorités s’inquiètent notamment du fait que les personnes qui traversent la frontière illégalement soient exploitées par des passeurs qui exigent des milliers de dollars, dont certains sont liés à des groupes criminels.
Sur les réseaux sociaux, les agents frontaliers américains partagent abondamment des photos des migrants qu’ils ont interceptés afin de décourager ceux qui seraient tentés de traverser. Les autorités ont refusé les demandes d’entrevue de Noovo Info.
Depuis la fermeture du chemin Roxham et les changements à l’Entente sur les pays tiers, les demandeurs d’asile qui arrivent au Canada le font principalement par les postes frontaliers directement. Toutefois, plusieurs sont refusés.
C’est le cas d’Emmanuel (nom fictif) qui a décidé de faire sa valise pour le Canada pour fuir la violence d’Haïti.
«Ma vie était menacée. Je voulais demander l’asile pour rejoindre mon oncle au Canada», a-t-il expliqué en créole.
Voyez le reportage d'Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo.