Début du contenu principal.
La production d’aluminium au Canada représente 80% de tout l’aluminium primaire produit en Amérique du Nord, dont 90% sont produits au Québec et presque totalement exportée vers les États-Unis. La menace d’une imposition de 25% sur les tarifs douaniers laisse donc envisager un impact important sur les entreprises québécoises.
Plus de 73% des exportations du Québec sont à destination des États- Unis. Les secteurs tels que l’aluminium et le bois d’œuvre, ainsi que le pétrole et l’aérospatial sont les plus importants.
Le Québec et le Canada, étant des petits marchés économiques, doivent exporter de la richesse, ce qui passe inévitablement par les États- Unis.
Selon Véronique Proulx, la présidente-directrice générale de la Chambre des commerces du Québec, des tarifs de 25% seraient catastrophiques si cela devait arriver, puisque les entreprises ne seraient plus compétitives, chez nos voisins du Sud.
À terme, certaines entreprises devront ralentir leur production, alors que le danger pour les usines et les manufacturiers serait de fermer ou de chercher à diversifier leurs marchés d’importations.
Ce sera aussi difficile pour les entreprises américaines, puisque 50% des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis se font de façon inter-entreprises, les secteurs automobile et aérospatial, par exemple, sont souvent implantés de chaque côté de la frontière.
Plusieurs scénarios sont à envisager. D’abord, cette imposition douanière pourrait faire en sorte que des clients américains se tournent sur de la production locale aux dépens des producteurs et fournisseurs canadiens. Là encore, cette hausse de prix devra être, soit absorber par l’entreprise canadienne, ce qui diminuera ses profits. Soit l’entreprise américaine devra refiler une partie ou toute la hausse de ces prix aux consommateurs.
De plus, si cette menace voit le jour, Mme Proulx estime que cela nuira au maintien des usines en région et en la capacité de production de ces dernières.
À VOIR AUSSI | Tarifs douaniers et menaces de Trump: des entreprises beauceronnes ébranlées
Les entreprises américaines pourraient accepter une augmentation des coûts, mais si les prix sont trop significatifs, nous pourrions voir les entreprises de l’aluminium se diriger vers le marché américain.
À titre d’exemple, comme l’explique Jean Simard, président de l’Association de l’aluminium Canada, ce 25% serait un coût supplémentaire de 3,2 milliards de dollars pour le même métal que celui en Europe, mais qui serait donc 25% moins cher.
Les entreprises doivent être plus productives et s’automatiser ou penser à améliorer le commerce interprovincial suggère Emmanuelle Faubert, économiste auprès de l’institut économique de Montréal.
Un aspect non négligeable pour les entreprises canadiennes serait de réduire les coûts, mais peut-être aussi de relocaliser la production, si elles veulent rester compétitives.
À voir dans la vidéo.