Le Dr Alain Vadeboncoeur est l’un des professionnels de la santé visés, lui qui doit se battre depuis quatre ans avec Meta pour retirer ces publicités mensongères. Dans son cas, on parle d’ailleurs de neuf publicités problématiques circulant depuis décembre seulement.
Hé @facebook
— Alain Vadeboncoeur MD (@Vadeboncoeur_Al) January 9, 2024
Il y a actuellement 9 fausses pubs actives sur votre site qui sont toutes de l'usurpation d'identité à mon égard. Toutes ces pubs vont on été signalées par de multiples personnes. Ça vous tenterait pas d'agir? 😠 pic.twitter.com/BRBiTmc5LY
Ces publicités mensongères font notamment la promotion d’ingrédients naturels «miracles» visant à combattre l’hypertension artérielle.
Voyez le reportage de Louis-Philippe Bourdeau dans la vidéo liée à l’article.
«Ça a commencé avant l’été 2020», se rappelle-t-il. Le docteur était alors particulièrement présent sur les réseaux sociaux.
«Depuis, je ne les compte plus, mais il y a eu six, sept, vagues facilement», déplore-t-il.
Selon le Dr Vadeboncoeur, ces publicités frauduleuses pourraient avoir des conséquences néfastes sur la santé publique. «Des gens qui ont de l’hypertension et qui se disent qu’ils vont essayer le produit de Vadeboncoeur, ça pourrait avoir des conséquences», relève-t-il.
«C’est ça qui m’embête le plus, c’est les risques.»
Et s’il devait auparavant se battre contre des montages photo utilisant son nom et son image, l’intelligence artificielle s’est dorénavant mise de la partie.
«Voir ma face en train de parler avec une voix qui ressemble à la mienne… J’avoue que c’est un peu nouveau dans ma vie. Malheureusement, ce n’est sûrement pas la dernière fois», convient le docteur.
Malgré tout, le Dr Vadeboncoeur indique être heureux que cet enjeu soit abordé publiquement, lui qui considère que cela pourrait amener la population à développer un esprit critique sur les remèdes en santé. Il dénonce cependant la réactivité de Meta sur cette question.
«Facebook avait fini par comprendre il y a quelques années, quand je leur envoyais un lien, ils le faisaient sauter systématiquement. Mais là, j’ai l’impression [que je dois recommencer chaque fois]», témoigne-t-il.
«C’est un peu décourageant, parce que c’est toujours la même chose. Facebook pourrait être interpellé par les pouvoirs publics et peut-être par le Collège des médecins. Il y a des enjeux de protection du public.»
Le Collège des médecins a justement indiqué avoir été contacté par quelques-uns de ses membres aussi touchés par ce stratagème.
«Dans ce type de situations, nous conseillons aux médecins de signaler la situation à Meta et à la police au besoin. Nous déplorons ce type de situation qui contribue à la désinformation en santé, mais nous ne pouvons malheureusement intervenir davantage», a fait-on savoir par courriel.
Pour le reportage intégral, voyez la vidéo.