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Notre envoyé spécial en Pologne, Louis-Philippe Bourdeau, a recueilli les confidences des deux femmes, qui étaient des étrangères il n’y a pas si longtemps.
Nadia raconte comment elle a fui Kyiv. «Nous avons pris tous nos vêtements en 30 minutes. J’ai pris mon chien. J’ai pris ma fille et nous sommes partis. Il a fallu 24 heures pour se rendre à Lviv [dans l’ouest de l’Ukraine]. La dernière partie avant la frontière était de 20 km. Ça nous a pris quatre jours.»
Bozena, elle, a reçu un coup de fil d’un ami de son fils, qui était en contact avec Nadia. Il lui a raconté l’épopée de l’Ukrainienne, qui venait de traverser son pays pour fuir. Il lui a surtout demandé si elle pouvait l’héberger, quelques temps. «Cela m’a pris une minute et j’ai accepté», se souvient-elle.
Bozena, qui a accueilli Nadia et sa fille. (Photo : Noovo Info)
«Je sais que certaines personnes ne se sentent pas confortables à l’idée d’avoir des étrangers dans leur maison, mais je crois que nous devons leur offrir du respect et de l’aide», ajoute Bozena.
Son mari et elle ont 70 ans ; ils sont un peu épuisés par le brouhaha qui règne à la maison depuis l’arrivée de Nadia, mais il n’est pas question pour eux d’abandonner la jeune femme et sa fille. «Elles sont terrifiées, elles ont perdu leur maison. Pour nous aussi, c’est incompréhensible.»
Nadia veut retourner vivre en Ukraine. (Photo : Noovo Info)
Nadia se résigne peu à peu : le conflit et son exil risquent d’être plus long que prévu. Ce qu’elle sait, cependant, c’est qu’elle ne veut pas devenir une immigrante, comme plusieurs personnes qu’elle connait et qui souhaitent demeurer en Europe après la guerre.
«Moi, ce n’est pas ce que je veux. C’est plus confortable pour moi de vivre dans ma ville. Nous sommes un peuple pacifique, nous ne voulons pas de guerre. Nous voulons vivre dans notre ville, avec notre famille, dit-elle en éclatant en sanglots. Nous n’avons rien fait de mal! Mais maintenant, nous sommes forcés d’aller loin de notre maison.»